KAMIWAZA : WAY OF THE THIEF
Kamiwaza Tourai – Japon – 2006/2022
Support : Playstation 4, Nintendo Switch, PC
Genre : Action, Aventure
Développeur : Acquire
Éditeur : NIS America
Musique : Noriyuki Asakura
Durée de jeu : Moyenne
Langue : Voix japonaises et textes anglais
Date de sortie : 13 octobre 2022
LE PITCH
Prenant place durant la période Edo du Japon, Kamizawa raconte l’histoire de Ebizo, un voleur amateur qui désire dérober les riches pour donner aux pauvres. Durant sa première mission, il se retrouve avec son mentor Ainosuke, témoins du meurtre de civils innocents, orchestrés par leurs propres coéquipiers. Désabusé par cette démonstration de violence, Ainosuke conseille à Ebizo de fuir avec la seule rescapée, une jeune fille désormais orpheline.
Dix ans plus tard, Ebizo est toujours fidèle à sa morale, menant une vie honnête et épanouie avec Suzuna, la jeune fille secourue qu’il considère désormais comme sa propre fille.
Once a Thief
Inédit en occident depuis sa sortie en 2006 sur Playstation 2, Kamiwaza et son noble voleur nippon est pourtant l’un des classiques du studio Acquire (Octopath Traveler), une unique simulation de fauche et de cambriolage désormais proposée en version Remaster et avec textes anglais (c’est mieux que rien).
Rendu célèbre par l’excellente, mais désormais vieillissante, série des Tenchu et leur approche inédite du monde des ninjas en mode jeux d’infiltration plutôt poussée, Acquire s’efforçait tout simplement de repousser plus loin encore le concept avec Kamiwaza. L’histoire d’un voleur au grand cœur, ancien Robin des bois repenti de l’ère Edo qui doit reprendre du service pour acheter le médicament qui permettra de sauver sa fille adoptive. Un petit drame historique plutôt économe en dialogue, mais tout de même nourri de quelques cut-scene plutôt bien construites et surtout de nombreuses ramifications et de fins alternatives se présentant en fonction de poignées de choix durant le jeu. Voilà qui change des habituels sauvetages du monde ou vengeances sauvages, et Kawiwaza cultive véritablement sa différence puisqu’il sera impossible ici de tuer qui que ce soit. Au mieux Ebizo peut assommer ses opposants, soit par surprise en arrivant discrètement dans leur dos, soit en les détroussant de tous leurs biens en quelques mouvements et esquives rapides et tournoyantes. Reprenant donc certaines exigences des Tenchu, le jeu insiste constamment sur la discrétion poussant le joueur à trouver les voies les moins fréquentes, les petites habitudes des habitants et gardes des maisons visitées, et à maitriser bien entendu les techniques de pickpocket qui se débloqueront au fur et à mesure du jeu… Moyennant finances bien entendu.
Pattes de velours
A la guilde des voleurs on accède donc aux habituelles missions (parfois assez répétitives il faut l’admettre), mais aussi à de nouvelles aptitudes ainsi qu’à des accessoires indispensables de déguisement. Car à force de multiplier les larcins le visage d’Ebizo devient de plus en plus connu et les portrait-robot affichés dans toute la ville deviennent de plus en plus ressemblant si le héros n’a pas eu l’idée de multiplier les accessoires (moustaches, capuches, masques…) et n’a pas rendu quelques services à des habitants qui s’occuperont sur les recouvrir. Bien pensé. Tout comme d’ailleurs le sac passé par-dessus l’épaule du voleur qui ne fait que grossir en accumulant les objets dérobés, rendant là encore la fuite en pleine rue de plus en plus lente et peu discrète. Véritable expérience il y a 16 ans, amenant sa logique jusqu’au bout sans compromis trop grand public, à l’instar d’un Bushido Blade pour les amoureux du combat de sabre, Kamiwaza est cependant proposé ici dans un portage assez économe. Quelques lissages de textures, quelques filtres pour rendre l’arrivée sur écrans HD un peu plus supportable, mais des modélisations toujours aussi anguleuses et des environnements fermés et vaporeux qui ne trompent pas sur l’âge du soft. Surtout, les défauts d’autrefois sont retranscris ici tels comme ses petits bugs d’affichages et ses freeezes intempestifs, sa caméra pas franchement des plus souples, une IA régulièrement aux fraises et un gameplay bien rigide. Entre les champs de visions des opposants loin d’être particulièrement clairs et des déplacements trop lourds, on est malheureusement très loin de la précision exigée pour ce type de simulation. Arrivée donc bien trop tard par chez nous pour être vraiment savouré comme il se doit, Kamiwaza reste une expérience intéressante, une proposition originale mais dont on aurait sans doute préféré, pour une fois, un véritable remake.