T.I.M.

Royaume-Uni – 2023
Support : Bluray
Genre : Thriller, science-fiction
Réalisateur : Spencer Brown
Acteurs : Georgina Campbell, Eamon Farren, Mark Rowley…
Musique : Walter Mair
Durée : 101 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : Anglais et français DTS HD Master Audio 5.1
Sous-titres : Français
Editeur : L’Atelier d’images
Date de sortie : 6 mai 2025
LE PITCH
Conçu par la jeune ingénieure Abi pour la servir, l’humanoïde T.I.M. a tout de l’assistant idéal. Mais tout bascule lorsque son dévouement vire à l’obsession.
Ghost in the Grille-pain
Venant de la comédie et du stand-up, l’Anglais Spencer Brown s’est mis au défi d’écrire et réaliser un techno thriller de SF sur une intelligence artificielle humanoïde menant la vie dure à ses propriétaires. Ça s’appelle T.I.M., c’est méritant mais pas vraiment convaincant.
L’angoisse générale et les questionnements liés aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle ont depuis longtemps alimenté les récits à l’écran. De Blade Runner à M3gan, en passant par Terminator, I Robot, Her, Ex Machina et même le remake récent de Jeu d’enfant, on ne compte plus les films se faisant les témoins des craintes liées aux nouvelles technologies. Des inquiétudes qui ressurgissent ces dernières années avec le développement à vitesse grand V des IA, notamment dans le cadre domestique. T.I.M. du réalisateur anglais Spencer Brown ne fait qu’ajouter une pierre à ce programme d’angoisse et de pessimisme.
T.I.M., c’est l’irruption dans le quotidien d’un jeune couple britannique d’un androïde supra-intelligent, destiné les assister dans toutes leurs tâches quotidiennes, voire plus si affinité. Une sorte d’Alexa grandeur nature, toute en boulons et en fibres, une copie quasi parfaite d’un être humain, capable d’effectuer les tâches ménagères aussi bien que de mémoriser vos mots de passe et passer des commandes sur internet. Bref, une foutue intrusion artificielle comme cette plaie d’Elon Musk n’oserait même pas en rêver… Évidemment, à trop donner de pouvoir à un être artificiel, celui-ci va finir par vous bouffer… Tel est le message assez peu original délivré par le film. Pour son premier long-métrage, le comédien, humoriste et scénariste Spencer Brown ne choisit pas la facilité, même s’il surfe sur un sujet très tendance. Il s’associe pour cela au scénario avec sa compagne, la romancière Sarah Govett, pour conter cette histoire qui n’a de futuriste que le nom.
L’humanoïde constipé
En matière d’IA malveillante, on connaît le refrain, et T.I.M. ne brille certainement pas par son originalité. C’est même sa principale limite. On a vu mille fois ce genre de récit, et le film de Spencer Brown n’apporte aucune réelle nouveauté. Pas de surprise à se mettre sous la dent, l’ensemble des péripéties de la rébellion humanoïde se voient venir à des kilomètres. Mais pire, le spectateur a continuellement un quart d’heure d’avance sur les personnages, et ça, c’est quand même fâcheux. Si Paul (Mark Rowley) a tout de suite de vrais soupçons sur les motivations de l’androïde, sa compagne Abi est perpétuellement à la traîne sur les évolutions du scénario et les motivations de son domestique synthétique. Un problème d’autant plus regrettable que la jeune femme est au centre des « désirs » de T.I.M. qui commence à lui vouer un amour sans borne, quitte à éradiquer quiconque se mettra sur son passage. Un enjeu globalement limité et assez casse-gueule que le réalisateur ne parvient pas à transcender. Les fausses pistes scénaristiques (la tromperie du mari) ne sont pas suffisamment convaincantes pour déboucher sur un véritable suspense. Tout n’est cependant pas noir, puisque Spencer Brown s’applique réellement à mettre en image avec soin son script, tout en cadrages étudiés, exploitant assez droitement son format Scope, tout en nuances et paradoxes entre la froideur de la lumière et des décors, et l’environnement campagnard britannique. Entre le récit d’anticipation pessimiste, le thriller domestique et le pur film d’horreur, T.I.M. prend un peu trop de temps à poser ses bases, même s’il faut reconnaître que l’implication de Georgina Campbell et Eamon Farren est impeccable. Il faut en fait attendre la dernière partie pour que le film décolle enfin et lâche les chevaux, basculant alors réellement vers ce qu’on attend depuis le début : que l’assistant artificiel pète les plombs, qu’il commence à agir de manière létale et entraîne le film vers l’horreur. Mais là encore, tout cela reste encore très sage, presque aseptisé, pour totalement convaincre.
T.I.M. s’avère au final un petit thriller de SF pas désagréable mais qui, à l’image de son humanoïde central, récite ses leçons tout en manquant singulièrement de personnalité.
Image
Beau boulot de retranscription visuelle pour ce transfert sans faille, belle image, nette et précise, foisonnante de détails. On ne saurait mieux dire des contrastes parfaitement équilibrés, avec notamment des éclairages à la bougie pas dégueulasses en dernière partie, qui apportent un certain charme à l’esthétique du film.
Son
Niveau son, on est dans du très bon niveau. La version originale en DTS HD Master Audio 5.1 brille par sa clarté et son dynamisme, même si le rythme général n’est pas non plus forcément trépidant. Le dernier tiers du film s’avère cependant plus percutant. La version française pâtit d’un doublage bif bof, tout en imposant un mixage tout à fait clair.
Interactivité
Le making-of proposé s’avère assez décevant, alternant images du tournage et interventions des comédiens et auteurs. Des images captées lors d’échanges en zoom, donc de qualité très variable. Mais le plus problématique reste l’aspect extrêmement consensuel de l’ensemble, où tout le monde il est beau, tout le monde il est convaincu de la grande qualité du film à l’œuvre.
Liste des bonus
Making-of, Bande-annonce.