SYMPATHY FOR THE DEVIL
Etats-Unis, Royaume-Unis, Pays-Bas – 2023
Support : Bluray
Genre : Thriller, Action
Réalisateur : Yuval Adler
Acteurs : Nicolas Cage, Joel Kinnaman, Alexis Zollicoffer, Cameron Lee Price, Oliver McCallum, Rich Hopkins…
Musique : Ishai Adar
Durée : 90 minutes
Image : 2.39 16/9
Son : DTS-HD Master Audio 5.1 Anglais et Français
Sous-titres : Français
Editeur : Metropolitan Film & Video
Date de sortie : 6 décembre 2024
LE PITCH
David se rend précipitamment à l’hôpital où sa femme est sur le point d’accoucher. Mais à peine arrivé dans le parking, un homme armé surgit et le force à prendre la route, sillonnant Las Vegas sous la menace. Pourquoi David a-t-il été pris en otage ? S’agit-il d’une erreur ou d’un acte prémédité ?
(not) Pleased to meet you
Découvrir un nouveau film de Nicolas Cage, c’est comme jouer à la roulette russe : on ne sait jamais si l’on va tomber sur une pépite inattendue (Longlegs) ou sur un énième DTV alimentaire estampillé « NicCagesploitation », réalisé par un yes-man en service commandé. Or, aux commandes de Sympathy for the Devil, on retrouve le cinéaste israélien Yuval Adler, connu pour Bethlehem (2013), lauréat du Prix Ophir du meilleur réalisateur et du meilleur scénario, et que la presse avait décrit comme l’un des films israéliens les plus puissants jamais réalisés. Forcément, sur le papier, ça a de quoi éveiller notre curiosité !
Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Adler a du style. La photographie nocturne, baignée d’éclairages néon, instaure une ambiance hypnotique et pesante, parfaitement adaptée à ce thriller minimaliste. Toute la dynamique du film repose sur l’interaction entre ses deux têtes d’affiche. D’un côté, Nicolas Cage, look improbable et cabotinage en roue libre, évoquant le Castor Troy du Volte/Face de John Woo ; de l’autre, Joel Kinnaman (dont c’est la deuxième collaboration avec Adler après The Secrets We Keep), parfait en « family man » sans histoire confronté au mal absolu, dans un rôle pas éloigné de celui qu’il tenait dans Silent Night de John Woo (encore lui !). Le duo fonctionne, et le film, soigné visuellement, promet à première vue un divertissant DTV bien nerveux.
Waiting for the Mann
Hélas, malgré de bonnes intentions, le film ne décolle jamais, handicapé par un scénario qui tiendrait sur un post-it et qui ne cherche guère à approfondir ses idées. Yuval Adler tente timidement d’explorer la dualité humaine, entre ombre et lumière, mais son film manque cruellement de profondeur narrative. Pire encore, ses meilleures idées – visuelles ou thématiques – semblent déjà vues, recyclées sans génie. Difficile de ne pas penser à Collateral de Michael Mann, tant le film de 2004 semble servir de modèle (insurpassable). Mais défier le réalisateur de Heat sur son propre territoire ne s’improvise pas, et Sympathy for the Devil échoue à instaurer une tension dramatique solide. Le scénario de Luke Paradise – dont il s’agit ici du premier film – est plombé par des personnages aux motivations trop nébuleuses, révélées avec une lenteur excessive qui finit par diluer l’intérêt du récit. Malgré une durée raisonnable de 90 minutes, le film est trop long d’environ 20 minutes. Pour combler son récit lacunaire, Adler offre à plusieurs reprises à Cage l’occasion de faire son show, sans que cela ne serve véritablement son propos.
Les rares péripéties, censées marquer des temps forts, peinent à captiver. La séquence du Roadhouse, par exemple, s’étire maladroitement entre prises d’otages et explosions absurdes. Cette surenchère mal maîtrisée coupe court à la montée en puissance, laissant la confrontation finale étonnamment terne en comparaison. En définitive, Sympathy for the Devil reste un thriller anecdotique. Quelques éclats visuels et une performance généreusement excessive de Cage ne suffisent pas à masquer ses lacunes. Une œuvre sans grand relief, dont on ne retiendra qu’un souvenir fugace. Alors, certes, on a vu bien pire dans la filmographie de Nicolas Cage… mais on a aussi vu beaucoup mieux !
Image
Le Bluray restitue plutôt bien la large palette graphique de la photographie, dominée par des teintes sombres et un jeu de couleurs vives, avec des éclairages au néon, qui renforcent l’ambiance singulière du film. Le niveau de détail est globalement satisfaisant, avec une stabilité qui permet aux visuels les plus percutants de se démarquer. Toutefois, quelques signes de compression sont parfois visibles dans la deuxième moitié du film, notamment lors des scènes d’explosions. En l’absence d’une sortie 4K française, ce disque blu-ray reste une proposition plutôt satisfaisante.
Son
Pas de jaloux ! Le Blu-ray propose une piste DTS-HD Master Audio 5.1 aussi bien en anglais qu’en français. Dans les deux cas, le rendu sonore est propre, dynamique et à la hauteur des attentes pour un film récent. Les dialogues sont clairs, les effets surround bien exploités lors des scènes d’action, et la spatialisation contribue efficacement à l’immersion. Le naturel reste, sans surprise, du côté de la version originale, notamment dans les intonations et le mixage des ambiances, mais dans l’ensemble, les deux propositions s’avèrent très convaincantes et parfaitement à la hauteur.
Interactivité
Côté bonus, c’est le désert absolu ! Hormis quatorze (!) bandes-annonces de films issus du catalogue Metropolitan mettant en vedette Nicolas Cage, il n’y a rien à se mettre sous la dent. Une offre bien maigre qui laisse clairement sur sa faim.
Liste des bonus
Bandes annonces.