JUNIOR
Etats-Unis – 1994
Support : Bluray
Genre : Comédie
Réalisateur : Ivan Reitman
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Danny DeVito, Emma Thompson, Frank Langella…
Musique : James Newton Howard
Durée : 110 minutes
Image : 1.85 16/9
Son : Anglais DTS HD Master Audio 5.1, Français DTS HD Master Audio 2.0
Sous-titres : Français
Editeur : Éléphant Films
Date de sortie : 17 août 2021
LE PITCH
Le Docteur Alex Hesse prépare depuis plusieurs années un médicament miracle, censé assurer des grossesses sans risque : l’Expectane. Mais l’administration américaine refuse d’expérimenter son invention. Son associé, le Docteur Larry Arbogast, lui suggère de se prendre lui-même pour cobaye. Alex se laisse séduire par cette idée révolutionnaire qui fera de lui le premier homme « enceint » de l’histoire… Larry dérobe dans l’ancien laboratoire d’Alexandre, désormais dirigé par le Docteur Diana Reddin, un ovule congelé baptisé Junior…
Kinder surprise
Troisième et dernière collaboration entre Arnold Schwarzenegger et Ivan Reitman, Junior espérait retrouver la voie du succès du fameux Jumeaux, précédente fraternisation entre le colosse autrichien et Danny Vito. Mais la formule magique semble s’être évaporé dans le déclin des 90’s.
Après une décade particulièrement chargée en carton, films cultes et mêmes comédies réussies, Arnold Schwarzenegger arrive à essoufflement en 1994, en particulier dans son regard ironique et autoparodique, déjà largement, et brillamment exploité dans le fabuleux Last Action Hero. Pourtant au départ Junior résonne comme des retrouvailles très attendues avec son compère Danny DeVito et le réalisateur Ivan Reitman (Ghosbtusters tout de même), avec qui il a déjà livré Jumeaux et Un Flic à la maternelle. Prolongation directe de cette idée d’un duo physique improbable, mais aussi d’une mise à mal de la virilité à toute épreuve du Terminator, Junior promet ni plus ni moins de mettre Arnold enceint. Une expérience scientifique menée dans le secret et censée démontrer les qualités d’une nouveau document empêchant les fausses-couches. Un prétexte bien entendu dont l’intérêt numéro 1 est de placer l’acteur dans la fâcheuse posture que connaissent toutes les mères depuis la nuit des temps : bouleversement hormonaux, sautes d’humeur, ultra sensibilité, douleurs et sensation diverses, régimes alimentaires exotiques, vêtements confortables mais hideux… Le tout avec la masse de muscle et la mâchoire carrée de Conan.
Avec péridurale
Une idée qui fait mouche la plupart du temps, en particulier lors de son séjour dans une clinique spécialisée (avec perruque et robe à fleurs), mais moins du côté du gag pur que de l’émotion, ou en tout cas d’une certaine sensibilité mettant à mal la fière position masculine tout en déployant quelques finesses dans le jeu de Schwarzenegger. Autant pour ceux qui cherchait une succession de gags, Junior préfère se tourner vers la comédie familiale, voir sentimentale, s’attardant longuement sur le couple séparée (mais ça va s’arranger) du sympathique collègue interprété par le toujours juste DeVito. Étonnamment l’aspect le plus « slapstick » du film se voit confié à la britannique Emma Thompson, absolument réjouissante et charmante en scientifique farfelue et maladroite, apportant une bonne humeur bienvenue à l’ensemble. Malheureusement tout cela ne suffit certainement pas à nourrir un film qui peine à dépasser son simple postulat de base, et tourne régulièrement en rond sur près de deux heures. Un scénario mollasson, un conflit avec le directeur de l’université interprété par l’excellent Frank Langella bêtement bazardé, et surtout cette sensation que le film est constamment sur la retenue, se refusant tout coup de folie, tout emballement dans des situations parfaitement ubuesques, voir une irrévérence pourtant salvatrice.0
Un film pas déplaisant mais gentillet, qui marque effectivement le début de la pente descendante pour Arnold Schwarzenegger qui va perdre peu à peu sa place aux tops du box-office.
Image
Junior rejoint malheureusement le catalogue de titres Universal vaguement restauré par le diffuseur et livré tel quel aux éditeurs tiers. Pas de retour à la source mais clairement mais une remise en forme uniquement numérique avec un nettoyage de cadres très efficace soit mais souvent au détriment de la définition (l’impact du réducteur de bruit est régulièrement visible) et du naturel de l’image (un outil d’amélioration des contours a été utilisé). Un master un peu vieillot, manquant de peps dans la restitution des couleurs, mais qui ne sombre jamais dans le lissé aberrant et finit par se faire accepter pour sa propreté.
Son
Désormais remasterisé en DTS HD Master Audio 5.1, la version originale n’oublie pas que Junior est une comédie assez simple dans sa dynamique. Quelques rares effets viennent apporter un soupçon d’ambiance (pleurs d’un bébé à la maternité, quelques applaudissements, un léger effet de foule dans la dernière partie…), mais l’essentiel de l’attention est portée sur la musique et, bien entendu, les dialogues plus dynamiques. Plus sobre, le doublage français préserve sa saveur d’origine et ce n’est pas plus mal.
Interactivité
Comme pour l’édition américaine, le bluray proposé par Eléphant contient la featurette promo d’époque délivrant au milieu de quelques images de tournages, des interviews explorant essentiellement la trame du film. Classique, mais avec le thème musical des Goonies ça a tout de suite une petite saveur nostalgique particulière.
Et comme pour les autres comédies américaines sorties dans la même fournées (Le Secret de mon succès, Jumeaux…), l’éditeur a ajouté au programme une intervention de Julien Comelli. On le sent ici moins en verve qu’à l’accoutumé, en tout cas moins enthousiaste que d’habitude, mais s’efforçant de redonner le contexte du film et quelques anecdotes de circonstances.
Liste des bonus
« Chérie, je me sens grossir » : document de Julien Comelli (15’), Making of (6’), Bande-annonce.