DÉTECTIVE BATMAN INFINITE T.1 : VISIONS DE VIOLENCE
Detective Comics #1034-1042 + Batman Secret Files : Huntress #1 – Etats-Unis – 20221
Genre : Super-héros
Scénariste : Mariko Tamaki
Illustrateur : Dan Mora, Victor Bogdanovic
Éditeur : Urban
Pages : 288 pages
Date de Sortie : 04 mars 2022
LE PITCH
Et si la clé de la vie éternelle n’était distante que de quelques systèmes planétaires ? Une expédition hétéroclite est envoyée sur Verfébro, à la recherche d’un fabuleux élixir. Celui-ci est supposé couler dans les veines d’une féroce espèce locale : les Dracs. Coûte que coûte, en dépit des dangers mortels et des sabotages suspicieux, les membres de l’expédition feront tout pour percer les mystères que renferme cette planète.
En terrain hostile
Après le relaunch de Batman en Batman Infinite, voici son double complémentaire Detective Comics. Et comme pour les précédents albums signés Peter Tomasi, l’avantage de celui-ci est de ne pas nécessiter une connaissance maladive des derniers évènements DC / Batman pour profiter pleinement d’un bon petit polar gothamien.
Il y a deux grandes séries dédiées au héros de Gotham. En premier lieu, la bien nommée Batman Infinite, actuellement toujours rédigée par James Tynion IV qui reste incontournable pour qui veut découvrir les nouveaux remous dans la vie de Bruce Wayne et son alter ego. La série centrale tout simplement. Et puis il y a Detective Comics Infinite (pourtant le titre historique…) qui se concentre plus volontiers sur les capacités policières du héros tout en ouvrant la porte à des trames plus auto-contenues, plus accessibles à de nouveaux lecteurs. Ainsi ce premier volume contient bel et bien un récit qui se suffit à lui-même, tout en reprenant la toile de fond de la série jumelle (Bruce Wayne ne contrôle plus Wayne Industrie, n’a plus de Batcave, doit faire face à un maire anti justicier…) de toutes façon parfaitement explicitée en introduction. Voilà qui permet à la scénariste Mariko Tamaki (Tomb Raider, Wonder Woman, X-23) de prendre de légères distances avec les aventures les plus épiques de Batman et de redescendre plus concrètement dans les rues de Gotham.
Parasites
Accompagné de Huntress, Batman est ainsi confronté à une violence plus crue et, de prime abord, plus réaliste, en particulier lorsqu’elle atteint les habitants lambda, victimes de violences domestiques, témoins directs des dégâts de la pauvreté ou cibles d’un nouveau type de serial killer. Un meurtrier mystérieux qui semble contaminer ses victimes avec la faim insidieuse d’une créature lovecraftienne et qui va faire apparaître dans son sillage un paternel richissime usant de tous ses pouvoirs pour assouvir sa vengeance sur Bruce Wayne, et un Pingouin qui entend bien retrouver la place qui est la sienne dans la ville. Avec ses gadgets et accessoires réduits au minimum, Batman s’efforce alors laborieusement de reprendre le contrôle de la cité et de découvrir l’identité d’un assassin aux traits décidément parfaitement anodins… entre deux passages en garde à vue. Volume sans doute un peu trop épais pour son bien avec un léger ventre mou, Visions de violence est un story-arc assez prenant, aux multiples rebondissements et qui explore en filigrane la nature profonde et insidieuse du mal et les dégâts collatéraux de la violence dans un monde de super-héros.
Une lecture d’autant plus recommandée que graphiquement c’est un quasi sans faute avec des prestations solides et dynamiques signées par le très fin Dan Mora (Mighty Morphin Power Rangers, Adventures of the Super Sons) et le plus brutal Victor Bogdanovic (New Super-Man, The Silencer) aux contours décidément toujours aussi proches de Greg Capullo. Du bon Batman de série en somme.