COMETA

France – 2025
Genre : Science-Fiction
Dessinateur : Elie Huault
Scénariste : Elie Huault
Nombre de pages : 64
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Date de sortie : 9 avril 2025
LE PITCH
Envoyé sur la planète Xo pour y récupérer un mystérieux artefact et enquêter sur le destin de son prédécesseur chargé de la même mission, un spationaute se retrouve coincé : la planète ne semble pas prête à accepter son départ…
Extra-Terrestre
Après le Hedra de Jesse Lonergan, voici un second OVNI muet échappé de la maison Métal Hurlant. Un autre voyage spatial, graphique et métaphysique mais où le jeune auteur paye dument sa dette aux grands anciens, Moebius, Caza, Druillet et Bilal.
Doté d’un grand format carré atypique, dont la rigueur géométrique ne va cesser de se reproduire dans les pages intérieures, Cometa est en premier lieu un voyage temporel. Un retour quelques cinquante ans en arrière, à la belle époque de Métal Hurlant et des premiers albums édités par Les Humanoïdes Associés. Avec son noir et blanc sculpté de hachures fines effectuées au rotring, son découpage silencieux où tout semble constamment se métamorphoser devant nos yeux et où le sens ne nait finalement que dans le regard du lecteur, cette proposition retrouve l’âme libre de la BD SF des années 70/80. Il y est donc bien question d’un spationaute projeté en mission sur une planète mystérieuse, Xo quelque chose, à la recherche d’un artefact, une sorte de balise, que d’autres ont déjà tenter de récupérer… en vain. Encore et toujours cette fameuse mission suicide qui pousse le héros (anonyme, sans visage, mais inarrêtable) à traverser un monde hostile, passant allègrement du minéral à l’organique, constamment changeant, menaçant, désertique mais prêt à dévorer l’intrus à chaque instant.
Vol stationnaire
Les roches se liquéfient, les gouffres deviennent des systèmes digestifs planétaires, et même la figure humaine, incongrue, se montre capable de modifier les contours de son scaphandre aux grès des nécessités ou de faire apparaitre un vaisseaux flottant liquide. Absurde, délirant, mais aussi forcément poétique. Comme toujours avec ce type d’œuvre, il faut accepter de se laisser porter par l’imagination de l’auteur, d’embrasser les panoramas cosmiques, de glisser entre les errances et les parenthèses ondulées et d’accepter les nombreuses ruptures et évasions psychédéliques qui peu à peu vrillent vers ce qui pourrait s’apparenter à un gag métaphysique. Oui comme les affectionnait le gourou Moebius dont l’aura semble flotter avec bienveillance sur chacune de ces cases.
Après avoir fait ses preuves au sein du Mook Métal Hurlant dans les numéros 7, La Monstrueuse parade, et 13, Vengeance, le jeune artiste Elie Huault qui avait surtout fait ses gammes du cotés de l’illustration (pour Libération, Novland ou America) confirme le relief de son approche graphique et son âme d’artiste complet que l’on sent ici définitivement prêt à prendre son envol définitif… Sans doute encore une fois chez Les Humanos.