Conçu pour accompagner la sortie du film de Mike Newell, Les Sables oubliés fait revivre le Prince de Perse qui a fait les belles heures du duo Xbox / PS2. Un retour aux sources qui n'est pas sans charme, mais qui aurait bien eu besoin d'un filtre Brita.
Curieux en effet de voir Ubisoft faire machine arrière après avoir tenté d'imposer le départ d'une nouvelle trilogie sur console New Gen. Mais le marketing n'a pas de prix et voici donc un épisode censé se dérouler entre Les Sables du temps et L'Âme du guerrier, et amenant le jeune héros à sauver une nouvelle fois son royaume d'une armée de créatures de sable commanditée cette fois-ci par un Ifrit destructeur. Rien de bien neuf sous le soleil, surtout que les séquences narratives utilisent des rebondissements trop mécaniques, livrés lourdement par des dialogues qui ont largement perdu en poésie et en humour. Un point de départ un peu timide donc, synthèse d'un nouvel épisode au manque d'imagination certain : le level design, bien qu'assez réussi, pioche à tout va dans la trilogie, les musiques se la jouent actionner hollywoodien et les combats manquent encore de force et d'énergie. Ces passages obligés, vite lassants, font apparaître à l'écran une bonne vingtaine d'ennemis enfermés dans trois ou quatre modèles types, lesquels encaisseront les attaques très limitées du prince, malgré la possibilité de débloquer et d'améliorer quelques pouvoirs supplémentaires en accumulant de l'expérience.
Du bourrinage primaire et sans envergure, en somme, qui casse clairement le rythme d'un soft pourtant déjà pas très long (entre six et huit heures grand max) et à la difficulté plus qu'accessible. Heureusement le savoir-faire d'Ubisoft Montréal (Assassin's Creed) n'a pas totalement disparu et offre aux fans de la saga quelques très grand moments d'acrobaties / plateformes, jouant habilement avec les aspérités et autres corniches des environs. Quelques placements hasardeux de la caméra gâchent parfois un peu l'effet, mais l'ensemble se révèle toujours aussi convaincant surtout que désormais, il faut maîtriser quelques nouveaux pouvoirs (celui de rembobiner le continuum espace temps répond toujours présent), comme la capacité de redonner forme un par un à des éléments disparus de la cité ou de geler l'eau à loisir. Une fois encore, c'est plus le sens du timing que l'agilité pure qui est sollicité lorsqu'il faut, en plein vol, faire apparaître ou disparaître tel élément ou passer à travers une cascade et immédiatement rendre solide la fontaine murale suivante. Des phases toujours aussi grisantes et efficaces même si bizarrement, on trouve à notre cher prince une légère lourdeur. Nul doute que les habitués de la série auront du mal à ne pas entendre l'appel de la course contre les murs. Mais il est tout aussi évident que Les Sables oubliés n'a pas, loin s'en faut, la superbe de ses aînés.




