Doit-on réellement faire le choix entre monstre technique, poésie et profondeur scénaristique ? Assassin's Creed II tendrait vers la négative. Après un premier essai plus qu'encourageant, Ubisoft enfonce définitivement le clou avec une œuvre indéniablement aboutie.
Violemment attaqué par une presse refroidie par les nombreux bugs de la version PS3 et la redondance malheureuse des missions, Assassin's'Creed aurait pu ne jamais s'en relever. Pourtant les joueurs ont su y reconnaître les atours d'un futur classique et l'on accueilli comme il se doit. Loin d'être opportuniste, le second épisode était alors déjà (plus que) envisagé, clairement indiqué au détour d'une phrase ou d'étranges inscriptions sur les murs lors du fameux épilogue. Mais conscient des petites défaillances de ce premier épisode, le studio de Montréal (les Prince of Persia) a su revoir sa copie. Ventre creux du soft, les différentes missions (assassinats, vols, courses, livraisons) paraissent bien plus variées et surtout mieux intégrées au récit proprement dit. Ce qui tombe bien puisque ce dernier se montre une nouvelle fois riche en rebondissements, suivant la quête vengeresse d'Enzo tout en développant considérablement la mythologie opposant caste d'assassin et Templiers. Les séquences modernes (avec le falot Desmond) restent en retrait, apparaissant par bribes comme un commentaire nécessaire, une respiration. Entre le récit populaire classique et l'anticipation apocalyptique, Assassin's Creed II fascine. L'implication du joueur est d'autant plus forte qu'Enzo et les différents personnages qu'il croise sont brillamment développés, même quand il s'agit seulement de cligner de l'œil à un Leonard de Vinci Jeunôt.




