Après Metal Slug Collection sur PC, DHM Interactive ressuscite une autre saga de SNK, moins prestigieuse aujourd'hui mais en son temps largement plébiscitée par les possesseurs de NeoGeo : Sengoku.
Datant des débuts de la Rolls Royce des consoles, le premier Sengoku n'a jamais fait des miracles en son genre, se livrant avec application tout au plus à l'exercice du beat'em all. Les graphismes, supérieurs aux standards 16 bits mais encore loin des futurs hits de SNK, ne relevaient pas vraiment le niveau, et seul un univers médiéval fantastique et un gameplay à base de transformations donnait à évaluer le potentiel de la franchise. Potentiel pleinement exploité deux ans plus tard par l'excellent Sengoku 2, ride intense d'une heure trente balandant le joueur d'une époque à une autre, dans les rues d'une ville européenne occupée par les Nazis, sur le dos d'un dragon... Une variété graphique encore impressionnante aujourd'hui, chaque stage voyant dès lors apparaître des adversaires différents. Formidablement équilibré, le gameplay alliera les métamorphoses de l'opus original à une pléïade de coups impressionnante, un bouton étant réservé au katana, un autre aux attaques au corps-à-corps.
Classique de l'âge d'or de la NeoGeo, Sengoku 2 restera étonnamment sans suite durant plusieurs années. Il faudra à vrai dire attendre l'arrivée du « Giga Power » et le rachat de SNK par les coréens de Playmore pour qu'une équipe tierce, Noise Factory, soit embauchée pour mettre sur pied une séquelle. Ne cherchez pas ici de rapport avec les deux premiers titres : Sengoku 3 est un tout autre beat'em all, se débarrassant des spécificités de ses aînés (les transformations ont disparu) au profit d'une expérience de jeu très proche de Gaia Crusaders, des mêmes développeurs. Le soft n'est pas désagréable en soi et a pour lui quelques solides arguments, dont un système de combos généreux et des animations extrêmement soignées pour les sprites des personnages principaux. C'est hélas tout l'univers alentours qui déçoit ici, nos héros devant se battre dans des niveaux abominablement linéaires contre des crapauds mutants et autres monstres ignares en arts martiaux. Pas vraiment des plus adéquats, pour une série de cette trempe.