Sauveur de princesses gourdiches et de petits champignons avenants, Mario aime aussi mouiller le maillot pour l'amour du sport. Certes le golf n'est pas considéré comme la pratique la plus intensive, mais les grandes étendues vertes et les clubs ont jusque-là plutôt bien réussi au plombier.
Il faut dire qu'à l'instar de ses circuits de Kart, Mario arpente les greens sur console depuis la bonne vieille NES (le très sobre Nes Open Tournament Golf) et qu'il réitérera les années suivantes sur N64, Gameboy, GameCube et GBA... Une vieille histoire d'amour pourtant laissée en suspend pendant dix longues années. Bien entendu, univers Nintendo oblige, la pratique du golf ici n'est jamais aussi sérieuse que dans une simulation, mais l'opération ne tourne pas non plus au délire arcade total, les softs ayant trouvé un équilibre plutôt soigné entre les deux. La nouvelle mouture sur 3DS en reprend donc les grandes lignes reposant encore sur un très classique système de jauge : une première touche pour lâcher la puissance, une seconde pour la stopper et une ultime (avec la possibilité d'ajouter quelques effets pour les connaisseurs) afin d'en travailler la précision. Voulant sans doute séduire aussi les joueurs occasionnels, Camelot a au passage ajouté une option «Automatique» retirant tranquillement la dernière opération. Cela n'est qu'une option. Un peu comme les quelques objets indispensables d'un dérivé Mario (Boomerang, champignon, obus...) dont les petites particularités ne se montrent pas assez pertinentes et vraiment utiles pour qu'on s'y attarde. Un peu dommage d'ailleurs, les univers Nintendo semblent ici constamment en retrait, les tracés représentants quelques personnages maison ne se résumant qu'à une dizaine proposés (plus déjà deux autres en DLC payants... mouaich) chacun comptant seulement 9 trous.
Juste, très juste, d'autant plus triste qu'en l'occurrence ces derniers sont visuellement très réussis (tons pastels pour certains, compète sous-marine pour un autre) et possèdent à chaque fois leur petites particularités vicelardes et funs à maitriser. Pour des parcours plus longs et complets, il faut donc se tourner vers la section Club du château, aventure donnant le beau rôle à son petit Mii, lancé sur la voie d'une grande carrière sportive... Enfin, s'il faudra du temps avant de débloquer tout les items (costumes, clubs, casquettes, gants...) donnant quelques petits points bonus, il n'en reste pas moins que cette aventure, version très light du mode « RPG » de Mario Golf Advance, se résume à seulement trois tournois et donc trois environnements : plaine, mer et montagne. Encore une fois cela est bien court, et comme pour tenter de donner le change, les développeurs ont habillé tout cela sous une opulence de petits dialogues sans grande portée avec les sympathiques PNJ locaux et un décor aussi chaleureux qu'artificiellement étendu. En solo, le challenge est ainsi aussi réduit que les possibilités se montrent bien trop légères. Heureusement reste la capacité des rencontres en multi à forcément démultiplier toutes les possibilités d'amusements. Doté d'un serveur plutôt solide et de la possibilité de ne compter que sur un code de groupe (et non les échanges gonflants de «codes amis») pour se réunir dans quelques épreuves et tournois. Comme en locale jusqu'à 4 joueur, les nombreux défis à dispo (viser entre les anneaux, récolter un max de pièce, finir le parcours en temps chronométrie) et toutes les petites habitudes de Mario, Luigi, Yoshi et leurs compères prennent tout leur sens.
Clairement pas l'opus le plus réussi de la licence, visuellement costaud mais creux aux entournures, Mario Golf World Tour reste un jeu qui peu se révéler très efficace à plusieurs. Seul, la longue marche au milieu de la nature gélifiée et la voix morose du commentateur à quelque chose d'un peu déprimant.




