Présenté hors-compétition lors du dernier festival de Gérardmer et auréolé de plusieurs prix çà et là, Freaks nous parvient aujourd'hui en VOD et direct-to-video. Un gage de méfiance, souvent. Alliage hybride entre le cinéma indépendant et l'univers des super-héros à la X-Men, cette série B manque sa cible malgré une idée de départ plutôt alléchante, un casting stylé et des qualités graphiques évidentes.
Longtemps considéré comme inadaptable, le roman graphique connaît pourtant un premier portage réussi au cinéma en 2009 sous la patte de Zack Snyder. Aujourd'hui, il revient sous la forme d'une série TV créée par le scénariste mille fois maudit Damon Lindelof (Lost, Prometheus). Rangez vos fourches, le résultat est à couper le souffle.
On oublie souvent qu'à l'aube des années 1980 il co-écrit et réalise Time Bandits au confluent parfait du ton absurde des Monty Python et de ses obsessions propres, avec un univers esthétique déjà caractéristique de ce qu'il développera par la suite. On oublie encore plus volontiers l'étonnant Jabberwocky, galop d'essai en solitaire dissout dans le courant des années 1970 alors que la bande est encore en pleine gloire et en pleine activité
À force de le voir cachetonner dans des comédies de plus en plus affligeantes et inoffensives, on avait fini par admettre que le Eddie Murphy que nous aimions tant avait bel et bien disparu. Le voici qui nous revient pourtant dans une forme olympique dans un drôle de biopic qui s'intéresse autant à l'inénarrable Rudy Ray Moore et à sa « création », Dolemite, qu'à la contre-culture afro-américaine.
Remplaçant Colin Trevorrow (vous savez, le mec qui a transformé la franchise Jurassic Park en un hommage involontaire au Carnosaur de Roger Corman), J.J. Abrams est donc de retour à la barre, succédant à une controverse (Les Derniers Jedi à t-il tué Star Wars ?), un accident industriel (Solo et son flop traumatisant) et faisant face à une lassitude indiscutable vis-à-vis de l'univers de George Lucas.
En bon cinéaste pluridisciplinaire, Rian Johnson a déjà mis (l'énorme!) parenthèse Star Wars derrière lui. Et même si tout indique qu'il risque d'y retourner assez rapidement, cela ne l'empêche pas de signer aujourd'hui un film aux antipodes de l'espace interstellaire de la saga de George Lucas. Soit un whodunit (qui est le coupable ?) qui se restreint presque exclusivement aux murs lambrissés d'une propriété où a donc eu lieu un meurtre.
Martin Scorsese et Robert De Niro. Séparément, ces deux noms en imposent déjà. Ensemble, ils convoquent tout un pan du cinéma américain, des années 70 au milieu des années 90, de Taxi Driver à Casino en passant par Raging Bull et Les Affranchis. Après la parenthèse Di Caprio (que l'on n'espère pas totalement refermée), les expérimentations d'Hugo Cabret et le crépusculaire et exigeant Silence, Scorsese retrouve enfin De Niro. Pour un dernier tour de piste ?
Au cinéma, il y a les thèmes fédérateurs et les autres. Ceux qui vont faire se déplacer les foules, sans sourciller, et ceux qu'on va regarder d'un œil circonspect, se demandant si le prix d'une place en vaut vraiment la chandelle. Les films de bagnoles font sûrement partie de cette seconde catégorie, jugés par beaucoup comme un sujet sinon peu intéressant au moins un peu beauf sur les bords.
Une employée de banque effacée, des règles de travail absurdes qui font passer l'intérêt avant l'être humain, une malédiction et un objet possédé. Si ces situations, dans le cadre d'un film d'horreur, vous rappelle quelque chose c'est normal, elles étaient déjà au centre d'un film sorti en 2009, l'excellent Jusqu'en enfer de Sam Raimi.
Même les machines de Skynet ne peuvent arrêter la soif de brouzoufs des producteurs, et les suites s'enchaînèrent jusqu'au désastre annoncé. Renaissant une nouvelle fois de ses cendres, elle livre aujourd'hui un nouvel ersatz qui a la bonne idée de partir d'un nouveau postulat. Courageux. Mais pas téméraire.