Sans s'être réellement fait attendre, la bande originale de la première saison d'Alias avait révélé le talent de Michael Giacchino dans les compositions électro-acoustiques et les rythmiques expérimentales. Avec une facilité déconcertante, le bougre allait tenir via cette Saison 2 la dragée haute face à des oeuvres de cinéma bien plus onéreuses, Matrix Reloaded / Revolutions de Don Davis en tête.
Michael Giacchino est l'auteur de quelques-unes des bandes originales les plus importantes de l'histoire du jeu vidéo. C'est dire si J.J. Abrahams ne s'est pas trompé en lui confiant le soin d'illustrer sa bondissante série Alias, intrigue d'espionnage s'efforçant de moderniser le genre sans jamais en trahir l'essence.
Contre-point intimiste du travail effectué par par Marco Beltrami sur les blockbusters du cinéaste (Mimic, Blade 2, Hellboy), les melodies de Javier Navarrete pour L'Echine du Diable et tout particulierement Le Labyrinthe de Pan soulignent à quel point Guillermo Del Toro n'est jamais aussi bon que lorsqu'il s'eloigne de la Mecque du cinema et s'abandonne sans retenue aucune à ses obsessions les plus intimes.
Célébré par le grand public pour son exceptionnelle partition des Choristes, adulé par les amtateurs de cinéma de genre pour le score crépusculaire des Rivières pourpres, Bruno Coulais est aussi un brillant illustrateur de documentaires, comme le démontre une nouvelle fois La Planète Blanche.
On se répètera peut-être en affirmant que James Newton Howard, artisan efficace chez les autres (King Kong), se métamorphose systématiquement en compositeur de génie lorsqu'il s'associe à M. Night Shyamalan.
Au-delà de La Liste de Schindler, de Munich et de Hook (les deux premiers brillamment concrétisés, l'autre non), Steven Spielberg ne traînait pas des centaines de projets obsessionnels dans le sillage de sa filmographie. Mille fois ajourné, préproduit, réajourni, réécrit, Mémoires d'une Geisha en faisait partie, avant d'échouer dans les griffes de Rob Marshall.
A peine libéré de la partition horrifique quasi-expérimentale de La Guerre des Mondes et des recherches asiatiques de Mémoires d'une Geisha que John Williams aura dû plonger tête baissée dans l'engrenage de violence de Munich et du conflit israëlo-palestinien.
Oubliez Cabin Fever, composition atmosphérique timide composée dans l'ombre d'Angelo Badalamenti ; faites comme si vous n'aviez jamais entendu parler de Shérif fais-moi peur, passage obligé dans le registre de la comédie d'action grand public : après quelques années d'apprentissage et de mises à l'épreuve, le nom de Nathan Barr hérite enfin d'un son propre
2005. Varese Sarabande profite de la fête d'Halloween pour emballer quelques titres cultes de son catalogue dans un attrayant écrin collector. Après la trilogie de La Malédiction, signée Jerry Goldsmith, c'est au tour du dyptique The Fly de s'incruster dans les bacs, et d'opposer les styles de deux figures majeures de la musique de film, catégorie fantastique.
Fils d'un certain Elmer, Charles Bernstein est une énigme dans l'histoire de la musique de film, un homme invisible dont la carrière, pourtant extrêmement riche (en téléfilms notamment), ne se résume dans l'esprit des cinéphiles qu'au score inoubliable des Griffes de la nuit.