WISHMASTER
Peter Atkin’s Wishmaster – 2021
Genre : Horreur
Auteur : Christian Francis
Nombre de pages : 260 pages
Éditeur : Editions Fautes de Frappes
Date de sortie : 28 mars 2024
LE PITCH
Une créature mythique, le Djinn, a été tirée accidentellement de son sommeil millénaire. Pour assouvir sa soif de pouvoir éternel, le Djinn doit convaincre une personne de faire trois voeux et seule la réalisation du troisième souhait lui permet d’acquérir les forces démoniaques nécessaires à l’accomplissement de ses maléfiques desseins. La jeune femme qui l’a éveillé et qui a étudié les légendes et les mythes liés aux anciennes civilisations sait que ses voeux pourraient déclencher un horrible cauchemar.
Un vœu exaucé
Après la novélisation du classique La Nuit des morts-vivants, le second roman à rejoindre la collection Compact Horreur de l’éditeur Faute de frappe est un autre film du genre, beaucoup plus modeste certes, mais qui a aussi laissée sa petite marque à la postérité : Wishmaster.
Une petite incongruité en cette fin des années 90 où déjà le cinéma d’horreur, dans le sillon d’un certain Scream, a totalement oublié les anciens croquemitaines au profit des néo-slasher. Rejeton tardif donc d’un certain Freddy Krueger, avec même un certain Wes Craven à la production, Wishmaster ré-imaginait donc le mythique Djinn en piochant autant dans les racines des croyances anciennes (loin du gentil génie bleu qui chante) et des excès gores des années 80. Pas très étonnant de retrouver d’ailleurs à la réalisation le spécialiste des effets spéciaux et des maquillages Robert Kurtzman (Evil Dead 2, L’Enfant du cauchemar, Re-Animator II, Une Nuit en enfer…) qui tourne effectivement sa réalisation vers la démonstration d’un certain savoir-faire technique et d’un croisement traditionnel / synthèse plutôt spectaculaire alors. Une proposition plus qu’honnête mais tout de même clairement limité dans ses ambitions par la réalité de la production et les limites infographiques et qui n’atteignant clairement pas toujours le plein potentiel du scénario rédigé par le talentueux Peter Atkins, celui à l’origine des trois premières suites d’Hellraiser.
Au cœur de l’émeraude de feu
Produite très récemment aux USA par Encylopacolypse Books, cette novélisation vient justement souligner tous les liens stylistiques, autant dans la forme que dans le fond, avec le modèle Clive Barker. Les visions de corps suppliciés par le djinn, les chairs déformés, lacérés, les pauvres victimes explosées ou transformées en ornementations aux milles douleurs, sont assidument décrites par le menu et s’intègrent à un tableau d’ensemble nettement plus baroque, grandiloquent au bord de visions infernales barbares et décadentes. Plus de soucis de budget ici, les détails abondent, les mots s’arrêtent longuement sur les aspects les plus horrifiques du récit, mais en profite aussi pour creuser de nombreux personnages, moins stéréotypés que dans le long métrage, voir même développer, sans trahir, la trame principale même. Plume à priori très prolifique aux Etats-Unis, aussi bien du coté des romans que des comics, des œuvres originales que des adaptations, Christian Francis donne ainsi aux errances du Djinn et à son enchainement de victimes digne justement d’un slasher, une logique et un cheminement relativement plus naturel, et rehausse solidement la personnalité de l’héroïne. Dès lors bien plus attachante et plus crédible dans son ultime face-à-face contre la créature démoniaque. Des éléments qui étaient à priori en grande partie déjà présence dans le scénario original de Peter Atkins mais qui avaient dû être gommés ou simplifiés devant la réalité de la production.
L’ouvrage n’est certainement pas une grande œuvre littéraire, ni une fresque révolutionnaire, mais s’avère une lecture pulp très efficace et un document très alléchant pour les cinéphiles. Ce roman de Wishmaster c’est un peu d’une certaine façon le Wishmaster que les fans avaient toujours rêver de voir.