RICHARD ALLAN, AVENTURES SEXTRAORDINAIRES
France – 2010 / 2022
Genre : Érotique, Cinéma
Auteur : Richard Allan
Éditeur : Pulse Édition
Date de sortie : 30 octobre 2022
LE PITCH
Le livre Richard Allan, aventures sextraordinaires, est une nouvelle version totalement remaniée et enrichie de centaines de photos de l’autobiographie de notre pilier de l’âge d’or du X. Au générique de centaines de films comme acteur, Richard a aussi œuvré de l’autre côté de la caméra, endossant différentes casquettes : agent de casting, directeur de production, dénicheur de lieux d’exception pour les tournages et même producteur.
Un homme qui aimait les femmes
Figure incontournable du porno français de la grande époque (comme disent les grabataires) Richard Allan aura croisé les plus belles, tourné avec les meilleurs et même gagné fièrement le surnom mythique de Queue de béton. Une légende diront-on presque (!!!) qui valait bien en effet cette belle autobiographie préfacée par madame Brigitte Lahaie.
Ce sont en effet assez naturellement le plus souvent ces dames qui marquent le plus les esprits auprès du public friand de pornographie. Mais Richard Allan (de son vrai nom : Richard Lemieuvre) y a pourtant lui aussi laissé son nom, ou du moins son pseudo. Sans doute par sa longévité dans le métier, par une participation qui ne s’est jamais contenté de simple « cascadeur », par sa barbe fournie reconnaissable entre mille, mais aussi par une personnalité qui a plongé plus que quiconque dans la fameuse « parenthèse enchantée » des années 70-80 où entre la libération sexuelle et le glas du SIDA, le libertinage était accessible, courante et particulièrement joyeuse. Et Richard Allan n’a jamais caché ses larges appétits sexuels qui le motivaient largement au-delà de ses nombreux tournages pour des œuvres aussi cultes que La Femme Objet ou Mes Nuits avec… Alice, Penelope, Arnold, Maud et Richard, puisqu’il se raconte aussi par le biais de ses premières découvertes amoureuses, rapidement sexuelles, les nombreuses filles et femmes qu’il a croisé et avec qui il a partagé des instants plus ou moins longs.
Les 400 coups
Des souvenirs de jeunesses, des souvenirs des premières grandes partouzes de la nuit parisienne, sa rencontre avec la grande Denise propriétaire du célèbre club le 41, charpentent tout autant sa description d’une époque aujourd’hui tristement révolue, marqué par le retour d’un certain puritanisme et d’une pornographie beaucoup plus industrielle et brutale qu’alors. Dans son ouvrage Richard Allan s’amuse manifestement beaucoup à faire revenir quelques anecdotes croustillantes à la surface (mais sans jamais être déplacé ou jouer la carte du name dropping), à croiser ses évocations de tournages familiaux et ses histoires d’amour pas toujours des plus simples, ou à revenir sur le triste retour de bâton du classement X et du débarquement de la vidéo. Nostalgique bien entendu un peu, mais le bonhomme célèbre surtout ses partenaires, masculins et féminins, aborde sans détour succès et échecs, avec un bonheur qui effectivement trouve le plus souvent son aboutissement dans le sexe. Et heureusement Richard Allan ne pense pas qu’avec sa bite et démontre tout au long de son récit autobiographique, fait de va vient et de retour par derrière, une belle truculence dans son écriture, un soupçon de romanesque et quelques réflexions bien senties sur une bonne société toujours prompte à la censure et un monde du sexe qu’il dépeint comme ouvert, chaleureux et définitivement vivant.
L’ouvrage en présence avait déjà connu une première version en 2010 sous le titre, imposé par Jacob-Duvernet, 8000 femmes Mémoires d’un Casanova du cinéma, mais ce dernier devient rapidement introuvable après le dépôt de bilan de l’éditeur. C’est tout logiquement désormais Pulse Vidéo qui accueille ces fameuses 350 pages avec un nouveau titre plus adapté, un texte entièrement remanié et agrémenté de segments inédits et surtout de nombreux documents photographique qui permettent de retrouver quelques des plus jolies actrices ou de découvrir les petites coulisses de certains tournages. En dehors d’une ou deux coquilles d’édition c’est du bel ouvrage.