Le Hallyu est cette vague coréenne qui déferle sur le monde entier avec ses groupes de K-Pop, sa culture culinaire, ses séries télé et bien entendu, son cinéma. Bastian Meiresonne, spécialiste du cinéma asiatique, a déjà écrit sur le sujet, notamment en tant que co-signataire du dictionnaire du cinéma asiatique sorti en 2008. L’auteur est également programmateur de différents festivals de cinéma. Inutile de dire que le monsieur s’y connaît. Il nous offre aujourd’hui en solo, une expédition encore jamais vue au cœur du cinéma coréen, de sa création à nos jours.
Que vous soyez néophyte ou pensez avoir vu la majorité des grandes œuvres coréennes, sachez que l’auteur aussi passionnant que passionné va vous faire voyager au cours de 100 années de cinéma de ce pays au matin calme. Cette exploration a la bonne idée de mettre en parallèle l’histoire avec un grand H et cinéma avec un grand C. Le pays scindé en deux durant la guerre froide a vécu de nombreuses décennies difficiles en voyant succéder à l’occupation des années de répressions politiques et artistiques. On sent dans son cinéma tout le poids de ce vécu par cet humour aussi noir que violent. Les films produits à cette époque sont un témoin indélébile de ces temps troublés.

Filmer pour exister

Que vous soyez amateur du cinéma asiatique ou non, Hallyuwood est un livre indispensable à tout cinéphile. Bastien Meiresonne construit son livre par chapitres représentant chacune des grandes étapes du cinéma coréen. De ses origines en 1903 à son âge d’or durant les années soixante, sans oublier ses années de crise et de vaches maigres qui le mèneront au renouveau que nous avons connu au début de ce millénaire. L’arrivée des Park Chan-wook, Kim Ki-duk, Hong Sang-soo feront briller le cinéma national jusqu’à la consécration mondiale de Parasite de Bong joon-ho en 2019. Avec un discours clair, jamais pompeux et loin des laïus universitaires rébarbatifs, l’auteur nous embarque avec lui. Extrêmement bien documenté, non avare de textes et de photographies, Hallyuwood grâce à une mise en page claire au grammage parfait n’est jamais austère et se trouve être aussi beau à regarder que passionnant à lire. Il donne indéniablement envie de se plonger dans cette histoire passionnante où les engagements artistiques et politiques des cinéastes sont intimement liés à l’histoire de leur pays. Une mine d’information se succède page après page pour notre plus grand plaisir de boulimie cinéphile. Le nombre de titres et de metteur en scène encore inconnu avant l’ouverture de l’ouvrage est impressionnant (chacun est d’ailleurs répertorié avec son numéro de page en fin de livre).
Le principal reproche que nous pourrions lui incomber et de nous faire découvrir des films que nous ne pouvons malheureusement pas visionner car non édités chez nous ou tout simplement perdus dans les limbes de l’histoire. Le travail de Bastien Meiresonne est considérable. On sent au fil des pages le travail de recherche et le plaisir d’écrire qui font le bonheur du lecteur. Bravo.

Si vous ne savez pas quoi offrir où demander dans votre lettre au Père Noël, Hallyuwood- Le cinéma coréen est le parfait cadeau à dévorer pour tout fan de cinéma. Un must have indispensable dans votre bibliothèque.