YOMAWARI : LOST IN THE DARK
Yomawari 3 – Japon – 2022
Support : Nintendo Switch
Genre : Survival
Développeur : Nippon Ichi Software
Éditeur : Nis America
Musique : Inconnu
Durée de jeu : Moyenne
Langue : anglais
Date de sortie : 28 octobre 2022
LE PITCH
Une jeune fille se réveille un jour dans une forêt sombre et lui étant inconnue, sans aucun souvenir sur la manière dont elle s’est retrouvée là. A la recherche d’un chemin pour sortir, elle croise alors un mystérieux individu qui lui révèle qu’elle a été maudite. Cependant, des esprits malveillants sont tapis dans l’ombre et la jeune fille devra courir, se cacher et fermer les yeux si elle souhaite survivre assez longtemps pour espérer briser la malédiction.
Promenons-nous dans les bois
Les possesseurs de Switch aimant trembler avaient déjà pu expérimenter Yomawari avec la compilation The Long Night Collection réunissant les deux premiers Night Alone et Midnights Shadows. Troisième chapitre inédit et toujours aussi éreintant Lost in the Dark annonce quelques nouvelles nuits blanches.
Nouvel épisode, nouvelle héroïne, c’est désormais la petite Yuzu, gamine harcelée par ses camarades d’école, de se réveiller à son tour dans une forêt qui semble définitivement plongée dans les ténèbres. Une autre petite fille, censée la connaitre, apparait et lui explique que pour échapper à la malédiction qui pèse sur elle, elle doit retrouver ses souvenirs perdus et s’échapper des lieux avant le lever de soleil. D’autant plus compliqué que les lieux sont infestés d’esprits et de fantômes dont le moindre contact provoque la mort. Heureusement pour cela Yuzu à des armes imparables : une lampe torche (une fois qu’elle l’a trouvé) et des mains qui placés devant les yeux (en maintenant ZL+ZR enfoncés) permettent à l’héroïne de ne plus les voir. Oui, comme une enfant qui est persuadé que ce qu’elle ne voit plus n’existe plus. Mais que l’on ne s’y trompe pas, malgré le design adorable de la gamine et celui tout aussi naïf des autres rares humains vivants qu’elle croisera, Yomawari est encore et toujours un survival-horror particulièrement éprouvant. Mettant en avant l’exploration et proposant cette fois-ci des environnements beaucoup plus variés mais toujours aussi flippants (cimetière, temple, ruelles oubliées, magasin de poupées…. brrr), le jeu ne laisse aucune place à l’erreur et le moindre contact directe avec l’un des nombreux dangers placés là par les développeurs (bande de sadiques) est sans appel.
Le bois des soupirs
Un die & retry plutôt violent et particulièrement exigeant, tournant parfois même au cauchemar face à certains boss (oui il y en a) mais aussi lors d’étrange situations où les petites lourdeurs des déplacements ne s’acoquinent que très mal avec une menace pas franchement définie, ou un obstacle pourtant visiblement anodin sur le chemin. On n’échappe pas non plus à quelques errances et parfois d’agaçants allers-retours provoqués par une présence bien trop limitée de statut de Jizo, points de respawn tant recherchés. Un jeu qui titille nos nerfs mais pas toujours pour les bonnes raisons malheureusement. De quoi lasser les moins patients, mais il serait dommage de passer à coté de ce Lost in the Dark à l’atmosphère particulièrement lugubre et oppressante, servie par une bande sonore particulièrement hantée et une direction artistique modestement maitrisée. Le traitement en vue isométrique 2D, les illustrations impressionnistes des arrières plans, sont sublimés par des effets de lumières et d’ombres particulièrement glaçants et un jeu sur les profondeurs admirablement mis en scène. Surtout, le calvaire n’est jamais gratuit et les différentes rencontres et énigmes disséminées tout au long de ce jeu d’aventure surnaturel, viennent révéler une histoire aussi touchante que dramatique qui peut trouver un écho dans le quotidien de nombreux collégiens et lycéens. Du coup il est d’autant plus dommage que l’éditeur n’ait pas jugé bon de traduire le soft autrement qu’en anglais…. Bon allez d’accord, ça les fera bosser un peu.