WORLD’S END CLUB
ワールズエンドクラブ – Japon – 2021
Support : Nintendo Switch
Genre : Aventure, Plateformes
Développeur : Too Kyo Games
Editeur : NIS America
Durée de jeu : Moyenne
Langues : Voix anglaises et japonais, Textes français
Date de sortie : 28 mai 2021
LE PITCH
Dans une école primaire de Tokyo, une bande d’élèves venus des quatre coins du pays se forme et se donne le nom de « Club des battants ». Reycho et ses camarades sont des enfants quelque peu « différents » des autres. Mais un beau jour d’été, alors qu’ils sont en route pour leur voyage scolaire annuel, leur bus se retrouve mêlé à un grave accident. À leur réveil, ils s’aperçoivent, sans comprendre la situation, qu’ils se trouvent dans un parc d’attractions aquatiques. Reycho et ses amis sont désormais prisonniers de cet endroit étrange et abandonné.
Game’s Over
Aaah enfin un nouveau jeu dédié au plus jeunes sur Switch. Un mélange de plateforme, d’aventure et de la Bande des 5 où la camaraderie et la bonne humeur font…. Oh là… euh attendez, rétropédalage….
De prime abord World’s End Club joue effectivement assez volontiers sur un univers enfantin, naïf et coloré. Une petite troupe d’ados et pré-ados débrouillards et malins. Un parc d’attraction à explorer de fond en comble pour découvrir les mystères dont il regorge. Des pouvoirs qui font de nos charmants bambins des Goonies à super-pouvoirs… Oui mais voilà, le jeu n’a pas été imaginé par Shigeru Miyamoto mais par les scénaristes sadiques Kazutaka Kodaka (Danganronpa) et Kôtarô Uchikoshi (Zero Escape). Deux spécialistes des aventures textuelles et des jeux de massacre où le moindre écolier peut dissimuler un sociopathe en puissance, et où nos braves personnages si attachants s’étripent et se trahissent les uns les autres. Et il y a certainement de cela ici puisque la tendre balade à travers les cartons exige quelques sacrifices et décisions méchamment drastiques. Préparez-vous alors à mettre votre amitié à très rude épreuve… et votre patiente aussi. Si une fois encore le scénario est parfaitement brossé, alternant avec science les instants les plus désespérés, cruels, avec un humour gentiment déjanté, donnant corps à quelques figures bien campées, il est l’ingrédient numéro 1 du jeu.
Amis pour la (courte) vie
Heureusement traduits en français, les dialogues charpentent et nourrissent chaque instant du jeu. Que ce soit les phases « Histoire » qui lancent les évènements de la journée, les phases « camp » qui la conclue, mais aussi les phases « Action » ou malgré la nécessité d’explorer le niveau choisi, assez librement, là encore tout passe par les palabres. World’s End Club ressemble d’autant plus à un Visual Novel, que ses autres aspects semblent avoir été méchamment bâclés. Le level design de la poignée de mini-mondes disponibles sont d’une linéarité affolante, tandis que le gameplay de base se limite à avancer tout droit, à quelques caisses à déplacer, de vilains monstres qui font de la figuration. Quant aux fameux pouvoirs qui vont rendre certains acolytes vites indispensables, ils ne sont finalement que rarement utiles et surtout peu exploités. Les musiques sont souvent percutantes, tout à tour électrisantes et angoissantes, l’ambiance bien posée, l’univers parfaitement décalé, la direction artistique volontairement curieuse, mais rien n’y fait, World’s End Club finit par être, en tant que jeu vidéo, sérieusement ennuyeux, étalant très rapidement ses limites. Reste alors ce récit interactif des derniers survivants d’un monde dévasté, remplis de mutants féroces et de gamins malins… Finalement un Livre dont tu es le héros aurait été plus adapté.