UNTIL DAWN (2024)
Royaume-Uni – 2015 / 2024
Support : Playstation 5, PC
Genre : Survival Horror
Développeur : Ballistic Moon
Éditeur : Sony Interactive Entertainment Europe
Musique : Jason Graves
Durée de jeu : moyenne
Langue : Français audio disponible
Date de sortie : 04 octobre 2024
LE PITCH
Lorsque huit amis reviennent dans le chalet de montagne isolé où deux de leurs proches ont disparu il y a tout juste un an, la situation dégénère rapidement. À mesure que la terreur resserre son emprise glaciale sur le groupe de jeunes gens, leur petit coin de paradis isolé devient un cauchemar auquel ils ne peuvent pas échapper.
Un cliché dont vous êtes le héros
Imaginez un film avec le pitch suivant : « Un groupe de huit amis réunis dans un chalet isolé doivent survivre à la nuit… ». Difficile de croire que ce cliché ambulant ait beaucoup de succès, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est avec cette histoire que le jeu Until Dawn a trouvé son public. Initialement développé par Supermassive Games en 2014. Ballistic Moon a reçu pour mission de mettre un petit coup de polish à ce gros bébé. Doit-on avoir peur ?
L’effet papillon est un concept mystique qui formule qu’un coup d’aile de papillon à Marrakech peut aboutir à une tempête à New York. Cette idée a du séduire les game designers de Until dawn puisqu’ils l’ont choisie comme base de leur mécanique de jeu. Ainsi, chaque choix, même mineur, a des répercussions importantes sur l’histoire, les relations entre les personnages et les fins possibles. Pourtant, le jeu se présente assez simplement. Si vous avez joué à The Quarry, vous connaissez la formule : le joueur alterne entre explorations, dialogues et quick time events (QTE) pour avancer dans des scènes cinématiques particulièrement bien ficelées. Que ce soit en terme de visuel ou d’ambiance, on est pris par le jeu à tout moment. En particulier lors des scènes de poursuite et de combat, qui posent une tension réellement efficace. La mise en scène a bénéficié d’une attention d’orfèvre, procédant non seulement d’un amour de l’art cinématographique mais également d’une connaissance vidéoludique pointue. Car la qualité scénique compense également la rigidité de la mécanique du choix. En effet, même si les possibilités offertes sont nombreuses, il faut bien reconnaître au final qu’on ne peut faire que ce qui est proposé. Mais comme les conséquences sont bien réelles et très joliment présentées, le jeu en vaut la chandelle. Et si certains choix semblent moins impactants qu’ils n’y paraissent, la diversité des situations encourage à relancer une session pour explorer toutes les conséquences. Ce qui donne au titre une rejouabilité importante.
Re colorisé comme en 90
En 2014, le jeu voulait impressionner par son réalisme. Le remake de 2024 exploite la PS5 pour aller encore plus loin. Les personnages présentent un grain de peau plus fin, des ridules mieux définies ou encore des trames de tissus plus fouillées. La photo a également été retravaillée pour proposer plus de sources de lumières et gérer les ombres en ray tracing. Un détail intéressant : alors que le titre se joue dans un environnement montagneux et glacial, le remake présente plus de teintes chaudes là où, aux même endroits, la version originale gardait une ambiance bleutée. Cette variation esthétique montre que le remake ne se limite pas seulement à l’exploitation de la puissance graphique. La mise en scène a également été retravaillée, notamment par un nombre sensiblement plus important de gros plans durant les cinématiques et les sessions d’explorations. La caméra est collée aux personnages dans un cadrage horrifique qui fait légèrement penser à Resident Evil 4. C’est efficace et ça ne dénature pas la proposition originale. Le chalet et la forêt environnante sont toujours aussi angoissants et la performance des acteurs est on ne peut plus convaincante. On regrettera tout de même que leur animation corporelle ne soit pas toujours très fluide. La captation date de 2014 et accuse son âge par rapport à The Quarry. Les expressions faciales restent tout de même assez efficaces et les visages se reconnaissent au premier coup d’œil … quand on connaît les acteurs. Mais rassurez vous, ce dernier point n’est pas un prérequis pour flipper.
Pour les fans du genre récit interactif qui n’auraient pas fait l’original, Until Dawn Remake est un bon jeu, qui répond bien aux attentes suscitées par un tel titre. La mise en scène est travaillée et compense les limites dirigistes d’un game design basé sur le choix. Le jeu des acteurs est juste et les doubles numériques convaincants même si, par moment, l’animation n’est pas toujours au niveau de la qualité visuelle. L’histoire réussit tout de même à capturer l’essence des slashers tout en sachant garder le joueur impliqué de bout en bout. Une histoire complète demandera 8 heures de jeu environ. Mais c’est un titre qui vous demandera de repasser plusieurs fois, ne serait-ce que pour sauver tout le monde… ou voir toutes les morts. Toutes les raisons de jouer sont bonnes du moment que c’est votre choix.