Pas besoin en l’occurrence de plonger dans un énorme compendium pour retracer les grandes lignes de la vaste chronologie des Trails pour entamer cet opus un peu à part. D’ailleurs ce dernier se déroule très loin de Crossbell et de sa civilisation triomphante, préférant se circonscrire aux frontières de l’île Remnant. Une terre isolée où depuis quelques temps les étoiles filantes se multiplient, laissant dans les parages des ruines mystérieuses au travers desquels certains disent apercevoir d’autres mondes. Jeunes aventuriers passionnés par les étoiles, Nayuta va faire la rencontre d’une jeune fille étrange et passer lui-même au travers de l’un de ces passages magiques. Le début d’une aventure où les amitiés se multiplieront (donc quelques personnages secondaires à la clef) et où les révélations fuseront (le mal sera donc vaincu). Un scénario bien plus léger en effet que ce à quoi la licence Trails nous avait habitué. Ici on retrouve plus ou moins les grandes lignes classiques du genre avec un aspect historique et politique absent et psychologique beaucoup plus réduit. Cela ne veut cependant pas dire que l’expérience est décevante, mais effectivement très différente.

Some bounds tout de même

Même dans sa construction et son exploration puisque les différentes iles qui vont apparaitre tout autour de Remnant se découperont chacune en plusieurs zones, relativement réduites, que les héros devront traverser en remplissant différents prérequis afin de débloquer des étoiles. L’une pour achever tout simplement la traversée, deux autres pour découvrir les trois cristaux qui y sont caché et d’autres en fonctions d’objectifs plus « exotiques » comme ne jamais utiliser la magie, limiter ses sauts à 5, esquiver les combats… De quoi pousser le joueur à revenir sur chaque lieu surtout que ces étoiles permettent d’ouvrir de nouvelles voies (oui comme dans un Kirby) et que comme dans un bon jeu d’aventure certaines zones ne sont elle-même accessibles qu’après avoir récupérer plus tard quelques accessoires (le grappin vous connaissez ?) ou nouveaux pouvoirs. Une mécanique qui change et un gameplay qui tire clairement plus volontiers vers la prise en main d’un Ys (autre grande saga de Falcom) avec des combats en temps réels, une multiplication des combos et des jauges de magies qui se remplissent en multipliant les coups directs. Simple, efficace, plutôt fluide, mais effectivement un peu redondant sur le long terme, on vise ici surtout le résultat immédiat plutôt que la stratégie et les surprises d’un RPG fouillé et novateur. Amusant d’ailleurs, et un peu de décontenançant, de voir que l’expérience emmagasinée durant les affrontements est beaucoup moins importante et efficiente que celle récoltée en se confectionnant de bons petits plats. L’une des données centrales du jeu, à base de collecte de recettes, de recherches d’ingrédients et d’amélioration en tous genres viendrait presque titiller la fibres des fans d’Atelier.

Plus jeu d’aventure et d’action que RPG, doté de quelques expérimentations intéressantes mais d’un scénario volontairement à l’ancienne, The Legend of Nayuta détonne en effet dans la liste des Trails. Disponible uniquement en anglais (et c’est bien dommage), le titre est présenté ici dans une nouvelle version remastérisée avec un traitement HD qui en plus de nouveaux petits arts très élégants vient fluidifier les mouvements et adoucir les textures et modélisation. L’architecture un peu vieillissante du jeu d’origine (avec caméra pas toujours au point et animation gentiment rigides) reste la même mais sans vraiment gâcher le plaisir de découverte.