THE LAST OF US PART 1
États-Unis – 2013/2022
Support : Playstation 5
Genre : Survival Horror
Développeur : Naughty Dog
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Musique : Gustavo Santaolalla
Durée de jeu : Moyenne
Langue : Français disponible
Date de sortie : 02 septembre 2022
LE PITCH
Dans un monde dévasté où se mêlent infectés et survivants endurcis, Joël, un protagoniste désabusé, est engagé pour faire sortir Ellie, 14 ans, d’une zone de quarantaine militaire. Mais ce qui devait être une simple mission de routine se transforme vite en un dangereux périple à travers le pays.
Le retour de l’étalon art
Est-il besoin de présenter The last of us ? Sorti en 2013, ce titre avait marqué l’histoire vidéo ludique en proposant un jeu solide dans un univers finement scénarisé, le tout présenté avec les dernières techniques de rendu temps réel de l’époque. En un mot comme en cent, si vous êtes passés à côté de ce titre, il ne faut pas perdre une minute de plus et s’y lancer les yeux fermés. Ce conseil est d’autant plus avisé aujourd’hui qu’il est donné au moment où sort une version remasterisée sur PS5. Nous parlons de The last of us : Part 1.
À chaque remaster, c’est la même rengaine. Il faut à la fois traiter le jeu pour ceux qui n’ont pas connu la version originale tout en pensant à ceux qui la connaissent bien. Pour les premiers, il n’y a aucune pincette à prendre. Le jeu fait l’unanimité depuis 2013 et sa suite, part II, en a fait de même. Ces joueurs ont une occasion incroyable de découvrir un titre incomparable dans des conditions inégalées et avec un regard neuf. Quelle chance.
Pour les vétérans, la question n’est pas si »vite répondue ». « Ressortir un jeu vieux de dix ans avec le tarif des exclusivités d’aujourd’hui ? Même complètement refait, à ce prix là, ils ne m’auront jamais !». C’est certainement ce qu’a dû penser une bonne partie de ces joueurs lorsqu’ils ont appris l’arrivée du remaster de The last of us : part I. En effet, comme le terme »remaster » l’indique, le corps de la version 2022 est rigoureusement identique à celui sorti en 2013. La trame principale est la même, les niveaux sont les mêmes, les règles du jeu sont les mêmes. Alors quand il revient nous draguer en disant « j’ai changé » , forcément, les vétérans n’y croient pas. Et pourtant…
Raccord lumière
Et pourtant… comme dans un mélodrame mièvre, on retombe sous le charme avec une déconcertante facilité. On a beau connaître l’histoire et ses plot twists, on se retrouve captivé par les événements qui se jouent sous nos yeux, comme au premier jour. C’est fluide, simple à suivre et c’est ponctué d’imprévus qui varient l’expérience de jeu. Si la technique du titre original a bel et bien vieilli, sur le plan narratif, il n’y a rien à redire : c’est resté solide en tout point. Dans le même temps, pour ceux qui ont fait part II sans avoir revu le jeu de 2013 jusqu’à aujourd’hui, l’intérêt est démultiplié car l’histoire de part I ravive les contours quelque peu oubliés du lien qui unit Joël et Ellie.
En fait, l’aura de part II ne se fait pas seulement ressentir à travers l’histoire de part I mais également dans ses graphismes et une partie de son gameplay. En effet, la mise à jour graphique de part I permet à Naughty Dog d’harmoniser la direction artistique et vidéo ludique entre ces deux titres. On connecte mieux la Ellie adulte à sa version adolescente et certaines mécaniques de part I, comme le comportement des armes et l’IA des ennemis bénéficient de ce qui avait été fait dans de part II.
Tech Artist
Si ces changements sont pour la majorités imperceptibles pour donner l’illusion d’une expérience 100% identique à l’œuvre originale, la mise à jour graphique, elle, est impossible à ignorer. On a beau avoir oublié ce à quoi ressemblait le jeu en 2013, surtout après avoir fait de part II en 2020, rien n’y fait : le pad en main, on se rend compte du travail graphique qui a été produit sur ce remaster. L’éclairage est finement travaillé, cousu comme de la dentelle dans chaque recoin du monde qu’on explore. Les effets atmosphériques sculptent l’espace d’une manière toujours subtile et variée. La lumière habite ce même espace avec un réalisme rarement vu dans un jeu vidéo, présentant un comportement d’illumination globale et de décroissance lumineuse très convaincant. Les surfaces, enfin, prennent le pli de tout ce qui vient d’être décrit : de la pierre au plastique usé en passant par le bois verni, les matériaux présents dans le jeu sont tous à la hauteurs des prétentions artistiques de Naughty Dog. Pour un artiste, il reste encore quelques questions techniques à régler sur certains reflets ou sur la simulation des vêtements, par exemple, mais pour un joueur, c’est juste tout ce qu’il y a de plus bluffant, tant au niveau visuel qu’en terme de gameplay.
Bouder The last of us : part I aujourd’hui parce qu’on l’a déjà fait en 2013 serait une bien triste erreur. Le jeu a été est reste l’un des titres les plus marquants de l’histoire du jeu vidéo. Son remaster ne trahit pas son matériau d’origine et a le don de réveiller une flamme que l’on croyait éteinte. On ne pensait pas pouvoir retomber aussi fortement sous le charme de son histoire et de son gameplay, toujours aussi prenant et varié. Tant et si bien qu’on a même pris le temps de se relancer dans The last of us : part II, qui bénéficie d’un patch de performance pour profiter de la PS5. Mais ceci est une autre histoire.