Sur bien des points, The Medium est dual. Avec son gameplay à cheval sur deux mondes, il propose un concept à la fois simple, presque évident, et pourtant complexe à mettre en place. En effet, il faut savoir agencer les diverses interactions que le joueur devra gérer, mettre en place une technologie robuste capable de gérer la superposition des univers proposés et le tout sans perdre le joueur dans une ergonomie mal ficelée. Le jeu est d’ailleurs un vieux projet initialement prévu pour sortir sur PS3 et 360.

Sur l’aspect jouabilité, le jeu s’en sort plutôt bien. Il reste globalement très lisible et se prend en main très facilement. Du point de vue technique, en revanche, il y a encore quelques points améliorables. Les temps de chargements restent en dessous de qu’on attend d’une machine next gen et, souvent, on voit les textures se charger sous nos yeux. On peut comprendre ces lacunes dans les phases où il faut tout compter en double mais dans les phases où tout se joue sur un seul plan astral, il n’y a plus d’excuse. Cela dit, il ne s’agit que d’une remarque de confort car en soi, cela n’affecte pas l’avancée du joueur.

Horreur confortable

Cette dualité se retrouve également dans l’opposition qui existe entre la simplicité du concept et la gravité des sujets explorés par l’histoire du jeu, sombre et gore. Pour autant, le jeu ne cherche pas à faire plus peur que ça. En effet, à part quelques sursauts un peu forcés, The Medium ne joue pas la carte de l’horreur mais plutôt celle de l’ambiance. Dans l’ensemble, le titre est somme toute très calme, presque contemplatif. La représentation du monde se fait à la manière des premiers Resident Evil, avec une caméra posée sur un point fixe ou sur un rail qui échappe au contrôle du joueur. Cela donne à l’aventure un aspect délicieusement rétro. Dans le même temps, le choix d’un point de vue unique avec des plans qui changent suivant notre position tend à rendre notre contrôle du personnage un peu compliqué dans la mesure où il faut souvent changer de direction pour continuer d’avancer. Rien de rédhibitoire cela dit mais cela s’ajoute à une maniabilité du personnage déjà assez lourde et lente. Heureusement pour le joueur, la difficulté a été ajustée à cette maniabilité et au final, le jeu est plutôt équilibré.

Assurément, The Medium est un jeu qui sait ce qu’il veut nous transmettre. Il mise plus sur l’ambiance et la narration que sur l’action. Et force est de constater que c’est un pari qui a été bien mené. Si le contrôle peut paraître lourd par moment, le jeu ne cherche pas à nous jeter dans une action frénétique. Si les énigmes sont simples et convenues, le jeu nous tient par la curiosité que son histoire suscite. Si le jeu ne fait pas bien peur, il reste très sombre par les sujets qu’il traite. C’est ainsi qu’au final, The Medium propose une aventure prenante qui gère ses quelques défauts en assumant ses choix jusqu’au bout. C’est un jeu d’horreur contemplatif qui mérite l’attention des joueurs.