THE LEGEND OF ZELDA : SKYWARD SWORD HD
ゼルダの伝説 スカイウォードソード – Japon – 2011 / 2021
Support : Nintendo Switch
Genre : Action, Aventure
Développeur : Nintendo EAD, Monolith Software
Durée : longue
Langue : français
Éditeur : Nintendo
Date de sortie : 16 juillet 2021
LE PITCH
Cela fait plusieurs nuits que Link fait le même rêve, y voyant une créature ténébreuse l’engloutir. Mais cela passe au second plan car aujourd’hui c’est la 25ème édition de la Chevauché Céleste, et le jeune homme espère bien récolter le prix et ainsi gagner un tête-à- tête avec la jolie Zelda. Des retrouvailles chèrement gagnées, qui tende vers le romantisme jusqu’à ce que la demoiselle disparaisse alors que le couple était en pleine exploration aérienne…
35 ans de légendes
Si les 35 ans de Super Mario Bros ont été célébrés en grandes pompes en 2020, les fans de Nintendo espéraient l’équivalent pour l’anniversaire de The Legend Of Zelda en 2021. Il faut toutefois « se contenter » d’une version remasterisée de Skyward Sword. Cela reste un beau cadeau quand même…
Au sujet des célébrations, on peut même rajouter que The Legend Of Zelda Skyward Sword est lui-même paru sur Wii il y a dix ans (à quelques mois près), alors que la saga atteignait le quart de siècle. Cette version HD est donc un événement à plus d’un titre, d’autant que la version d’origine était le premier volet développé spécialement pour son support. La Wii avait bien accueilli sa version de Twilight Princess auparavant, mais celle-ci est avant tout un jeu Game Cube retravaillé pour promouvoir le Motion Gaming. Pensé dès le départ pour l’usage du combo Wiimote + Nunchuk, Skyward Sword propose des contrôles plus élaborés que chez son prédécesseur, mais laissera tout de même un sentiment mitigé parmi les fans. Cette configuration inédite permet pourtant une interaction plus poussée, puisque l’on contrôle presque directement l’épée de Link, via des mouvements horizontaux, verticaux ou en diagonale directement reproduits à l’écran. Cette mécanique est d’ailleurs intimement liée à l’aspect stratégique des combats, puisqu’il faut contourner la garde des ennemis avec le geste adéquat, et même à l’activation de certains mécanismes. Puis, lever sa télécommande en l’air pour invoquer le pouvoir de la déesse dans son arme donne vraiment l’impression de ne faire qu’un avec le héros de la légende (on a aussi l’air un peu idiot, mais ça ne fait pas de mal de ne pas trop se prendre au sérieux de temps en temps…).
Le geste juste
Sur le papier, c’est le jeu de rêve pour les plus grands fans de Link. Mais, en pratique, on ne peut s’empêcher de relever quelques écueils : un tel système demande une certaine précision dans ses gestes, ce qui entraîne parfois quelques désagréments, lorsque la prise d’élan est directement enregistrée comme une attaque non désirée, notamment, ou quand un léger angle transforme une attaque verticale en coup diagonal, par exemple. Enfin, il faut avouer que gesticuler à longueur de partie a tendance à rendre la progression épuisante, littéralement. Outre la jouabilité, il faut ajouter à cela les dialogues interminables et surtout leur l’affichage excessivement lent à l’écran, ainsi que les explications répétées à chaque objet ramassé. Tout cela casse le rythme de l’aventure et l’on comprend ainsi le statut de mal-aimé qu’a acquis Skyward Sword. Heureusement, cette version remasterisée est pour Nintendo l’occasion de revoir sa copie afin d’offrir une expérience plus agréable, notamment en proposant une nouvelle option de contrôle. Il est en effet possible de jouer de manière plus classique et donc d’utiliser une manette Pro ou une Switch en mode portable. Dans ce cas, le stick analogique droit remplace la détection de mouvements. L’utilisation de l’épée paraît alors un peu moins instinctive, mais se montre finalement un peu plus précise avec un peu de pratique en dénaturant à peine le principe de départ.
Un vrai classique
Les concepteurs ont également pensé à quelques améliorations au niveau du confort de jeu, comme au niveau des textes que l’on peut désormais zapper la plupart du temps : cela n’a l’air de rien, mais la progression y gagne vraiment en fluidité. Enfin, le nouveau support permet surtout de donner un bon coup de frais à la réalisation : même si les graphismes n’ont pas été retouchés, la définition réhaussée de l’image permet de mieux profiter de la jolie direction artistique de cet épisode fondée sur des textures façon aquarelle et l’animation à 60 images par seconde est bien plus agréable pour les yeux. Il suffit en outre de se laisser porter par la musique orchestrale, une première pour la série à l’époque, pour se dire que le jeu a plutôt bien vieilli sur le plan visuel et même qu’il apparaît comme un vrai tour de force compte tenu de son support d’origine. Finalement, la principale réserve peut éventuellement être suscitée par le retour à la construction linéaire de l’aventure : Breath Of The Wild a été un tel choc que ce Zelda formule classique peut être perçu comme un retour en arrière. Mais pour les amateurs de cette formule classique, Skyward Sword demeure un jeu palpitant.