THE LEGEND OF ZELDA : ECHOES OF WISDOM
Japon – 2024
Support : Nintendo Switch
Genre : Aventure
Développeur : Nintendo, Grezzo
Editeur : Nintendo
Musique : Collectif
Durée de jeu : Élevée
Langue : Français
Date de sortie : 26 septembre 2024
LE PITCH
Suite à un violent combat entre Link et un monstre porcin, une faille violacée s’ouvre sous les pieds de l’épéiste et l’engloutit. Ces mystérieuses brèches sont apparues dans tout le Royaume, emportant des habitants et des pans entiers de régions. La princesse Zelda doit monter au front et partir aux quatre coins du Royaume pour tenter de contrer ce fléau avec l’aide d’une mystérieuse fée, Tri, qui lui a confié un sceptre puissant…
Princess powa !
Constamment kidnappée par Ganondorf et ses sbires, souvent dans l’ombre appelant de tout son cœur un brave héros de vert vêtu, la douce et belle Zelda prend enfin le taureau par les cornes et devient l’héroïne de sa propre aventure…Devant à son tour sauver son royaume, son père et… Link bien évidement.
Un juste retour des choses en somme, imaginé en grande partie par la réalisatrice Tomomi Sano, en association avec le studio Grizzo, qui était déjà à l’œuvre sur le précédent remake de Link’s Awakening sur Switch. Un titre auquel Echoes of Wisdom reprend bien évidement de nombreux éléments visuels. On reconnait immédiatement les designs tout en rondeurs et en naïveté, les décors charmants, les textures de bonbons et les couleurs resplendissantes, mais aussi un esprit plus proche des Zelda à l’ancienne, ceux en 2D. L’épisode est d’ailleurs parsemé de clin d’œil plus ou moins visibles à ses prédécesseurs, mais se montre tout particulièrement brillant dans sa manière justement de croiser cette architecture (vaste carte d’exploration et donjons puzzles en sous-sols) avec un gameplay volontairement permissif récupéré lui sur les Rolls Breath of the Wild et Tears of the Kindom. Au départ étudié comme un RPG Maker à la sauce Zelda, le petit Echoes of Wisdom reprend à son compte cette idée de pouvoir de construction permettant d’aborder le level design avec une certaine liberté. Ici donc un sceptre magique qui permet d’enregistrer une image de différents éléments du décors mais aussi toutes les créatures rencontrées, et de les récréer à loisir en fonction des désirs et des épreuves placées sur le chemin du joueur. Une table, un lit, un vase, un bloc amovible, mais aussi une araignée tisseuse de toiles ou un piège à lames… A chacun de les combiner en fonction de son inspiration et de sa petite bibliothèque personnelle pour venir à bout des nombreuses énigmes que contiennent les décors, paysages d’Hyrule, mondes des failles où tout est sens dessus dessous ou donjons à multiples étages.
La reine de la bricole
Encore et toujours cet inimitable savoir-faire Nintendo qui ne se limite pas à l’exploration, toujours autant jalonnée de quarts de cœurs, de clefs et de passages secrets, mais aussi aux combats coutumiers ou contre les boss, où il est possible d’envoyer les différentes créatures collectées au combat. Un petit coté stratégique bien senti (certains ennemis sont vraiment sensibles aux types de pouvoirs ou d’attaques d’autres), allié à l’utilisation possible des habituelles armes de notre brave Link, mais limitée par une jauge de pouvoirs qui empêche l’approche façon tank. Des options de jeu particulièrement bien pensées et réfléchies qui assurent cette sensation constante d’autonomie et d’une partie dont nombres de résolutions, de petites trouvailles et d’avancées sembleront (peut-être à tord mais peu importante) totalement personnelles. Un véritable plaisir ludique, clairement plus accessible et sans doute moins redondant que dans Tears of the Kindom qui s’incarne dans une petite histoire volontairement classique. Seulement deux ou trois bifurcations scénaristiques offrant le choix entre deux peuples d’Hyrule à sauver en premier et des dialogues peut-être un peu trop bavards parfois, mais là encore Echoes of Wisdom pousse constamment à l’aventure, aux échappées, afin de dégotter quelques quêtes annexes, de rencontrer de nouveaux personnages farfelus aux demandes inédites (le Yéti reste assez irrésistible) et améliorer plus solidement son endurance en augmentant ses cœurs mais aussi en obtenant de nouveaux accessoires de mode (chaussures, barrettes…) aux capacités passives bienvenues. Tout plein de petits trésors et de possibilités encore et toujours qui font le sel d’une belle aventure de Lin… euh pardon Zelda.
Non Echoes of Wisdom n’est pas exactement le premier épisode de Zelda où la princesse devient le personnage principal mais bien le second. Alors certes, The Wand of Gamelon, le bidule de Phillips sorti en 1993 sur une machine CD-i morte née n’a pas vraiment laissé de bon souvenirs… mais tout de même. Gageons cependant qu’avec ses jolis graphismes, son histoire charmante, son aventure menée à bâton rompue et surtout son gameplay terriblement inventif, Echoes of Wisdom, lui, restera comme une belle étape de cette Legend of Zelda.