Comme le veut le principe de la licence, Trails Throught Daybreak s’inscrit directement dans la continuité de la grande et complexe chronologie constituée par les opus précédents. Soit tout juste un an après les évènements de Trails into Reverie, nous voici transportés du coté de l’autre grande puissance du continent de Zemuria, la République de Calavard. L’occasion de découvrir un nouveau royaume, plus florissant que jamais et qui a profité largement des difficultés économiques et politiques des voisins, comme contées dans les jeux précédents. Un arrière-plan élaboré via quelques données textuelles, quelques dialogues, mais qui reste, on le sait, primordial pour la bonne compréhension de la grande aventure. Car tout s’articule toujours sur différents niveaux de lecture, avec une réflexion sur les évolutions politiques et civilisationnelles, mariées au destins plus dramatiques et spectaculaires d’un jeune héros et ses amis. Ici donc Van Arkride, détective et un peu chasseur de prime, qui se retrouve embringué avec sa nouvelle amie Agnès dans une chasse aux artefacts décrits dans un vieux grimoire familial. Un point de départ un peu prétexte qui permet surtout à la série de s’extraire de ses habituelles lieux relativement clos pour partir découvrir une carte beaucoup plus étendue que d’habitude et dotées de paysages variées. Même si Falcom a totalement revu son moteur de jeu et largement plus peaufinés ses décors, animations et modélisations, on reste encore très loin des mastodontes du genre.

En quête d’un autre continent

Trails Throught Daybreak se veut un RPG beaucoup plus modeste, beaucoup plus centré sur ses personnages et leurs interactions avec la société qui les entoures. D’où ici un découpage en sept chapitres (avec une petite note finale pour voir les bons élèves) systématiquement entrecoupés de mission reposant sur les facultés d’analyses du héros. Des enquêtes autour de crimes divers, des recherches de personnes disparus, qui en passent par de nombreux dialogues (uniquement en anglais, dommage) où se révèlent autant l’attention du joueur que les petites coquetteries de la trame. D’ailleurs la résolution de ces quêtes annexes impacte aussi l’alignement de l’avatar, partagé entre l’ordre et le chaos, dont les variations conditionnent directement l’apparition d’autres missions et de nouveaux alliés. Intéressant certes, mais parfois un peu laborieux, en particulier dans une longue première moitié où les affrontements se font rares et le récit un peu trop ronronnant. Un peu dommage car en plus des habituelles (mais renommées pour l’occasion) grilles d’habilités à personnaliser et techniques à débloquer en engrangeant une expérience chèrement payée, Trails Throught Daybreak propose une nouvelle fois un gameplay parfaitement rodé. Des combats qui en passent désormais par une première étape « en temps réels » où il ne s’agit plus seulement d’essayer de prendre l’ascendant, mais bien d’enchainer un maximum de coups quitte même parfois à directement éradiquer l’ennemi. Dans les combats plus tendus, le jeu passe ensuite au mode plus classique du tour par tour, avec une préconisation tactique toujours aussi prononcée, jouant avec énergie sur les enchainements et les combinaisons qui pourront devenir, dans la dernière ligne droite, des plus dévastatrices.

Du grand classique mais plus nerveux et spectaculaire que jamais, ce Legend of Heroes ne convainc pas forcément par son écriture, pour une fois, trop présente et pas toujours des mieux gérés dans le rythme général. Il reste cependant un excellent représentant d’une des sagas les plus solides du J-RPG et annonce un nouveau départ ambitieux qui devra assurer ses marques de le suivant Crimson Sin sorti en 2022 au Japon et attendu très prochainement par chez nous.