THE CALIGULA EFFECT 2
Caligula 2 – Japon – 2021
Support : Playstation 4, Nintendo Switch
Genre : RPG
Développeur : historia Inc
Editeur : NIS America
Musique : Divers
Durée de jeu : Élevée
Langue : Anglais
Date de sortie : 22 octobre 2021
LE PITCH
Tout commence lorsqu’une poupée virtuelle du nom de « Regret » décide de créer un nouveau monde, « Redo », pour sauver les habitants accablés par leurs anciens regrets en les emprisonnant à leur insu dans cette simulation. Cependant, ce « paradis » est chamboulé par l’apparition d’une idole virtuelle nommée χ qui réussit à s’immiscer dans le monde créé par Regret afin de restaurer les souvenirs oubliés du monde réel aux étudiants piégés. Afin de s’échapper de Redo, ces derniers forment le « Go-Home Club », un groupe de résistance qui va lutter contre Regret et ses tueurs à gage : les « Obbligato Musicians ».
Enter the Matrix
Après un portage plutôt soigné du premier chapitre sous le titre The Caligula Effect : Overdose, cette licence naissante revient déjà sur Switch avec un second opus mêlant toujours RPG classique et exploration de vie sociale. Et si ça fait penser aux Persona, c’est tout à fait normal.
Alors que la série dérivée de Megami Tensei commence enfin à trouver un véritable écho auprès des joueurs occidentaux, voici qu’apparaît The Caligula Effect nouvelle proposition de RPG reposant justement sur un équilibre équivalent entre les mécaniques du RPG japonais et l’habillage d’une simulation de vie, voir carrément de la Visual Novel. Rien de vraiment étonnant là dedans puisqu’on retrouve en coulisses quelques participants aux premiers chapitres de Persona, comme le scénariste Tadashu Satomi, le directeur Takuya Yamanaka et même le compositeur Tsukasa Masuko. Des airs de spin-of parfois même si le design des personnages se fait sensiblement plus classique et que cette fois-ci les jeunes héros ne sont pas les acteurs d’un monde réel habité par des démons, mais se découvrent enfermés dans un monde virtuel censé réaliser tous leurs rêves. Suite directe du premier soft (mais pas besoin forcément de s’y être essayé), The Caligula Effect 2 se déroule donc dans un nouvel univers crée de toute pièce par une intelligence artificielle, dont le but est de cajoler les humains hantés par leurs regrets. Aidé de X, une IA musicale, le héros et ses compagnons, vont alors s’efforcer de réveiller tout le monde et surtout de leur permettre de se confronter directement avec leurs mauvais souvenirs qui les empêchent d’avancer. Basique soit, mais là encore la richesse d’écriture fait le reste, permettant de donner naissance à un scénario plutôt prenant (même si extrêmement bavard) et surtout à des personnages rapidement attachants, variés et amusants.
Reboot-boot
On sent le savoir-faire de l’équipe à l’œuvre, qui découpe le jeu en plusieurs phases distinctes avec en premier lieu les déambulations libres dans lesquels le joueur se promène dans les zones accessibles (l’école, le parc…) dialogue avec les autres, crée des liens, étoffe par lui même la trame du jeu. Le net et les réseaux sociaux y ont aussi une certaine importante puisque l’on peut y échanger directement avec tout ce petit monde et pourquoi pas y découvrir entre les lignes quelques secrets bien gardés. Chacun des compagnons possède son propre scénario, sa propre trajectoire, mais celles-ci se mêlent aussi à celles de PNJ plus ou moins secondaires donnant accès, il faut le reconnaître, essentiellement à des missions Fedex. Beaucoup d’aller-retour, de répétitions et de piétinements un peu dommageables que l’on retrouve dans l’autre phase principale : l’exploration des donjons et les combats. Ces lieux qui reposent toujours sur une atmosphère musicale très marquée, comme un reflet de la psyché de la victime à réveiller, s’avèrent assez dirigiste ou en tout cas linéaire. Heureusement les affrontements eux se montrent particulièrement vifs et dynamique. Du combat au tour par tour soit, avec les multiples techniques de chacun et petites stratégies collectives à mettre en place, mais qui repose ici constamment sur la gestion d’une jauge de temps appelée ‘l’Imaginary chain’. Une sorte de perception du futur qui permet de s’efforcer de placer chaque attaque au meilleur moment en prenant en compte celles de l’adversaire et celles des alliés. Ce minutage ultra précis donne lieu aussi pour la défense a une parade pratiquement invulnérable. Rares sont alors les escarmouches traitées en mode automatiques, surtout que X peut aussi prêter main forte en proposant le bon accompagnement musical parmi une sélection variée récoltée, entre autres, à chaque boss.
Un bon potentiel et toujours avec d’intéressantes propositions, The Caligula Effect 2 reste cependant un RPG de niche avec son moteur graphique un peu vide et ses échanges dialogués figés, mais a vraiment de quoi séduire les amateurs de Persona. D’ailleurs ceux-ci avaient déjà largement l’habitude de découvrir leurs jeux préférés uniquement en anglais…