Même si elle est exclusivement restée portée sur la bagarre, la série des Tekken s’est continuellement évertuée à raconter une histoire cohérente qui évolue à chaque épisode. Et bien des choses se sont passées en trente ans. Non pas que l’histoire touche grand monde, il faut bien le reconnaître, mais cette aspiration narrative a toujours été là, justifiant chaque cinématique. Et le huitième épisode de la série compte bien exploiter cette richesse insoupçonnée. C’est ainsi que le titre accueille le joueur sur une phase scénarisée qui ne fait pas dans la dentelle. Sans même vous laisser choisir votre combattant, Tekken 8 vous jette dans l’arène avec une introduction finalement assez originale. Les bases de l’histoire du titre y sont posées et le reste de l’aventure sert à la fois de tutoriel et de conclusion à tout ce qui s’est joué dans les épisodes précédents. Et si vous n’êtes pas au fait des détails, un petit résumé épisode par épisode est accessible. Ce mode histoire est une belle porte d’entrée pour le novice, qui prendra ses marques très facilement en étant invité à tester plusieurs personnages dans des situations plus ou moins bien amenées. Pour l’ancien, on pourra regretter que ce mode histoire se joue principalement avec Jin Kazama. Il aurait été intéressant de pouvoir lui coller le style de notre choix en profitant du fait que ce personnage cherche à s’éloigner du style de combat de sa famille. Mais bon…

Prime à la casse

Si le mode histoire est intéressant, il ne représente pas le cœur du jeu. Cette introduction permet de faire le grand écart pour mettre un pied dans le cœur des nouveaux, tout en gardant un autre dans celui des initiés. Il faut le prendre comme un tutoriel empruntant un peu à la formule des Call of Duty, où les titres se font plus en ligne qu’en suivant le scénario solo. Pour Tekken 8, le cœur du jeu, c’est la bagarre ! Et plus précisément, la bagarre de compétition. En effet, pour le joueur individuel, le jeu propose une pléthore d’options dans le mode entraînement avec des nouveautés particulièrement précises. On pense notamment à tout ce qui touche à l’entraînement anti-punitions ou au fantôme calqué sur nos propres habitudes. Enfin, et surtout, la mécanique de jeu globale a été repensée pour récompenser l’offensive. En effet, un peu à la manière du Glory Kill des derniers Doom, Tekken 8 permet au joueur de regagner un peu d’énergie sous certaines conditions, pour peu qu’il prenne l’initiative. Cette mécanique tend à inciter à la prise de risque et il est certain que cela aura une influence sur les habitudes de jeu du plus grand nombre. La série s’en retrouve grandement rafraîchie et passe pour être bien plus dynamique que par le passé. Et pour aller au bout de cet esprit de compétition, un hub comparable à celui présenté dans Street Fighter 6 est également là pour inciter les joueurs à se rencontrer ! Ambiance !

Tekken 8 aura pris près de neuf ans pour se présenter à nous. Et au vu du résultat, on ne peut que reconnaître tout le mérite qu’il y a derrière cette attente. Les fondamentaux de la série sont scrupuleusement respectés et pourtant, cet épisode lance un vent de fraîcheur presque inattendu et totalement dans l’ère du temps. Et le tout est livré sous une bien belle forme. Les graphismes sont excellents, les musiques engageantes et les options mises à disposition des joueurs extrêmement fournis. À ce niveau, le seul défaut du titre ne pourra venir que de votre équipement. Pour une fois, si vous échouez, ce sera peut être vraiment la faute de votre manette.