On peut immédiatement évacuer le principal souci des volumes précédents qui privent Taito Milestones 3 d’une meilleure note : bien que la compilation réunisse dix titres, on peut regretter l’absence de bonus et de fonctionnalités comme en proposent de nombreuses autres anthologies, ou encore le choix de proposer des versions non traduites (et donc en japonais) de jeux qui ont pourtant été localisés à l’époque. Mais l’acquisition demeure recommandable, notamment pour les collectionneurs qui voudraient retrouver ces dix titres sur une seule cartouche à ranger avec les autres pièces de leur musée à domicile. Car, quoiqu’il arrive, les curieux comme les connaisseurs vont trouver ici de véritables classiques qui ont marqué leur époque (au moins chez les gros habitués des salles d’arcade et autres bar bien équipés) et inspiré de nombreuses productions par la suite. Si les qualités purement ludiques ne sont pas forcément évidentes aujourd’hui, l’intérêt culturel est la plupart du temps indéniable, comme souvent.

Encore trop austère

D’ailleurs, la sélection s’ouvre avec Bubble Bobble, véritable incontournable de Taito. Les moins vieux connaissent sans doute cet univers à travers les spin-off Puzzle Bobble, mais le titre original a connu suffisamment de portages et de suite pour faire parler de lui à travers les décennies. La première suite, Rainbow Islands, est également de la partie : si le premier enchaîne les niveaux sur écran unique et demande au joueur, éventuellement avec un camarade, d’enfermer des ennemis dans des bulles, le second consiste à naviguer de plate-forme en plate-forme en lançant des arcs-en-ciel. Dans les deux cas, l’univers très colorés et le design adorable des personnages en font une véritable friandise pour les yeux. Pour une ambiance plus épique, les joueurs peuvent se tourner vers la trilogie comprenant Rastan Saga 1 et 2 ainsi que Warrior Blade et son univers de fantaisie. Chaque jeu propose même une once de RPG en permettant d’échanger des pièces d’or contre des armes plus puissantes ou d’autres objets utiles comme des potions, par exemple. Thunder Fox et Dead Connection font, quant à eux, parler la poudre, le premier envoyant deux mercenaires à la poursuite de terroristes, tandis que le second revisite la période de la Prohibition en s’inspirant de films tels que Les Incorruptibles, mais aussi le Parrain. Enfin, outre Champion Wrestler, un jeu de catch à la prise en main peu évidente aujourd’hui, on trouve Runark, sorti à l’international sous le titre Growl, un beat’em up particulièrement spectaculaire grâce à la possibilité de jouer à quatre simultanément et d’utiliser des armes lourdes aux effets visuels impressionnants pour l’époque.