Spirit Of The North emmenait les joueurs sur les terres désolées d’une Islande fantasmée pour revisiter le folklore nordique sous la fourrure d’un renard en apparence ordinaire. Mais ce dernier développe rapidement un lien avec le gardien des aurores boréales. Premier jeu à proprement parler de ses développeurs, le titre trahissait assez logiquement leur manque d’expérience : malgré une direction artistique inspirée et une atmosphère contemplative envoûtante, le titre s’est manqué au niveau de la jouabilité et des sensations. Malheureusement, cette suite est loin de corriger tous les soucis de son prédécesseur. Ainsi, le système de « saut ciblé », sans doute pensé pour faciliter les séquences de plateforme, a surtout tendance à rendre les déplacements très fastidieux. Pour atteindre certains points, il faut en effet se positionner de manière précise afin de voir l’indicateur s’afficher ; autrement, un saut classique risque de ne pas suffire. D’aucuns argueront que l’on trouve bien ce genre d’artifice dans l’excellent Twilight Princess, quand Link transformé en loup doit suivre Midona pour franchir certains obstacles. Mais le jeu de Nintendo a le bon goût de réserver cela à des moments très spécifiques, quand Spirit Of The North 2 en fait un usage constant et, il faut le dire, indigeste.

Renard, chenapan !

En outre, cette suite souffre du même problème que le premier volet en poussant l’aspect minimaliste de la narration à un niveau extrême, surtout dans un monde ouvert aussi vaste. Par conséquent, même si l’on apprécie de voir un jeu qui ne prend pas constamment le joueur par la main pour le laisser explorer, on finit par se perdre totalement, sans vraiment de repères auxquels se raccrocher. L’ivresse de la découverte cède alors rapidement la place à la frustration. Par ailleurs, même si la direction artistique réserve quelques beaux panoramas, la réalisation se montre tout de même assez terne, avec une qualité très inégale au niveau des environnements et des animations particulièrement rigides. Enfin, les bugs d’affichages, légers mais apparaissant de manière régulière, finissent d’entacher ce tableau assez décevant, voire carrément déroutant quand la « caméra » se perd dans un coin ou, pire, directement dans la tête de notre brave renard pour un effet presque flippant, surtout les premières fois.

Il est donc difficile de recommander cette suite de Spirit Of The North en dehors du public qui a pu se laisser séduire par le premier volet. Le jeu montre bien quelques fulgurances artistiques, mais encore faut-il aller les chercher dans un monde qui ne se montre pas toujours engageant alors que le temps manque déjà, ne serait-ce que pour écrémer son backlog.