SOULSTICE
Italie – 2022
Support : Playstation 5, Xbox Series, PC
Genre : Action
Musique : Francesco Libralon, Lorenzo Scagnolari
Développeur : Reply Game Studios
Durée : moyenne
Langue : français
Distributeur : Modus Games
Date de sortie : 20 septembre 2022
LE PITCH
Sur le point de perdre la vie, deux sœurs voient leurs âmes fusionner suite à l’intervention de l’Ordre. Transformées en une chimère, créature à la force surhumaine, Briar et Lute sont alors embarquées dans une mission dont l’objectif n’est pas aussi clair qu’il n’y paraît.
En attendant l’équinoxe
Avec la mode des titres en « Souls », celui du jeu de Reply Game risque de prêter à confusion : il ne s’agit pourtant pas d’une énième production inspirée par Demon’s Souls, mais d’un jeu d’action plus virevoltant, inscrit dans la lignée de DMC. On ne trouvera non plus aucun rapport avec le groupe de musique Soul né dans les années 1990, mais c’est une autre histoire…
C’est une équipe italienne qui a œuvré sur ce Soulstice, mais l’on sent immédiatement l’influence de la culture japonaise, du côté du jeu vidéo, mais aussi du manga et de l’animation. A travers quelques effets de mise en scène et, surtout, le design de ses personnages, le jeu renvoie à Berserk ou Claymore. Des détails comme l’armure sombre et l’allure dure à cuire de la guerrière que l’on contrôle, d’autant plus intimidante lorsqu’on la voit manier son épée surdimensionnée, ne trompent pas. Les développeurs se sont également nourris de nombreux jeux d’action, à commencer par la série Devil May Cry, en passant ensuite par Bayonetta, God Of War ou encore Castlevania Lords Of Shadow. Il est donc inutile de s’attendre à des affrontements ancrés au sol, à la Dark Souls et consort : le joueur a ici droit à des enchaînements aériens pour des combats spectaculaires et énergiques. Néanmoins, malgré la somme d’influence qui ne devrait pas manquer de sauter aux yeux des connaisseurs, Soulstice se distingue en permettant de contrôler une chimère, soit deux personnages en un. Si la sœur aînée utilise tout un arsenal d’armes, la cadette est capable de générer des champs d’énergie utile face à certains ennemis ou obstacle et même d’intervenir en plein combat lors d’actions défensives.
Une cocktail à revoir
Cela dit, malgré toute l’admiration qui transpire pour ses illustres modèles, le jeu de Reply Game est assez loin d’être à leur niveau. Il faut dire que Soulstice est seulement le troisième jeu du studio et le premier d’une telle envergure. Un certain nombre d’écueils témoigne donc d’un certain manque d’expérience dans ce genre de jeux d’action. Les combats, par exemple, sont souvent difficiles à lire, à cause notamment d’un verrouillage de cible inadapté aux schémas d’attaque des ennemis : certains ont en effet tendance à passer d’un côté à l’autre de l’aire de combat, ce qui occasionne des changements incessants d’angle de vue et, limite, de sacrés maux de tête. En outre, avec toutes ses idées piochées à droite et à gauche, Soulstice fait penser à cet élève copieur qui, au cours d’une dictée, reproduit aussi les fautes de ses petits voisins. On retrouve ainsi l’idée des ennemis colorés qui avait déjà saoulé tout le monde dans le reboot de DMC. Ici, le joueur doit souvent jongler avec les champs d’énergie dits d’évocation et de bannissement pour vaincre respectivement les créatures spectrales et les monstres possédés. Sachant que l’utilisation de ces champs est limitée dans le temps et qu’il arrive régulièrement qu’il faille affronter les deux types d’ennemis simultanément, la plupart des combats s’avèrent très brouillons et traînent en longueur au point d’en devenir épuisants à la longue.
Par conséquent, si les premiers instants de Soulstice se montrent prometteurs, avec une réalisation solide et une maniabilité plutôt souple, ses concepteurs semblent être tombés dans les pièges d’un genre qui demande beaucoup de rigueur. Finalement, le jeu de Reply Games illustre surtout le génie inimitable des productions signées Capcom et PlatinumGames.