Retour donc à un spin-off de Shin Megami Tensei développé par Atlus en 1997 pour la Saturn de Sega. Autre temps, le titre resta confiné au Japon et dû attendre un portage sur 3DS en 2012 pour se faire plus largement connaître. Choix étonnant donc pour le développeur de revenir à ce versant plus futuriste et cyberpunk des SHT, même s’il permet de démontrer le potentiel toujours énorme de cet univers peuplé de démons issus de folklores divers. Ici aussi les pouvoirs des différents héros se débloquent en fonction des démons attachés, et les nouveaux se découvrent au fur et à mesure de l’aventure (ici les familiers se débrouillent à peu près tout seul pour se faire des copains) où en les fusionnants dans un étrange cirque dédié. Un système de jeu éprouvé qui d’ailleurs montre que Soul Hackers 2 se veut constamment proche de ses racines, préservant un gameplay au tour par tour, des techniques et magies, un leveling indirect et un aspect stratégique typique des RPG à l’ancienne. Pas forcément un défaut, surtout quand ces articulations sont aussi rodées et huilées, mais qui cependant ici perd de son efficacité à cause d’un level design pour le coup assez vieillot rendant les différents donjons visités trop linéaires et assez interchangeables.

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Une sensation accentuée par cette construction en cartes où le joueur y choisit ses nouvelles destinations qui seront systématiquement des zones de jeu refermées et limitées. A l’instar des premiers SMT soit, mais en 2022 cela ne fait pas naître la même indulgence. Soul Hackers 2 a d’ailleurs parfois bien du mal à cacher sa production relativement modeste derrière ses ambitions, ses modélisations 3D et ses décors de phases d’explorations aux textures cell-shadées assez limitées. Heureusement, la direction artistique ne se contente pas de faire dans le cosmétique et impose un univers accrocheur, lumineux et électrisant. Les designs des personnages tout d’abord, stylés et charismatiques jusque dans les arts fixes utilisés pour les dialogues, et surtout dans un Tokyo fluo aux néons explosifs que le joueur prend un grand plaisir à parcourir, visiter et arpenter. C’est d’ailleurs souvent cette teneur « urbaine » et contemporaine qui a fait le succès de SMT, et dans Soul Hackers 2 c’est effectivement une réussite (et la BO électro endiablée n’y est pas pour rien) qui offre une toile de fond parfaite à une aventure apocalyptique somme toute pas des plus originales, mais relativement rythmée et surtout portée par sa petite troupe de personnages. Et menée par l’être artificielle Ringo (qui ressemble plus à une idole qu’au batteur des Beatles), les héros ne font pas que se battre dans la matrice mais peuvent aussi échanger autour d’un verre, se rapprocher de dialogues en dialogues question de créer d’un véritable lien au sein de l’équipe, mais aussi de faire monter le niveau d’âme permettant d’accéder à des zones cachées de l’aventure.

Malgré ses contours futuristes, Soul Hackers 2 reste donc un pur Shin Megami Tensei, solide, se rapprochant certes par ses petits élans sociaux des Persona, mais qui risque parfois de surprendre les fans de ces derniers par une certaine austérité dans son développement.