Petit studio polonais livrant ici sa première production de taille, Mad Head Games a le mérite de rester particulièrement humble. Non pas chiche, mais modeste et certainement conscient de ses limites techniques (les modélisations et animations sont parfois un peu rigides) et de son inscription confortable dans un genre de jeu archi rabattu depuis quelques dizaines d’années sur consoles et PC. Rien de nouveau donc sur cette étrange planète extraterrestre peuplées de créatures aliens belliqueuses, de paysages souvent désolés, sombres, ombrageux et inquiétants au milieu desquels l’héroïne doit réussir à avancer tout en résolvant quelques mini énigmes et récolter des connaissances et informations lui permettant de découvrir la raison de sa présence ici et d’améliorer son arbre de capacités à deux branches. Même de ce coté là, Scars Above ne s’éparpille pas, préférant miser sur des arguments maitrisés jusqu’au bout comme l’amélioration constante d’une unique arme de tir, mais qui va se découvrir de nouvelles options électriques, brulantes, gelées ou aux cartouches explosives remplies d’acides, qui peuvent se combiner entre-elles pour se montrer plus efficaces encore face aux faiblesses variables du bestiaires.

Alien abduction

L’héroïne n’est pas une militaire bodybuildée mais une scientifique débrouillarde, et le jeu réduits ainsi de manière crédible l’arsenal, les munitions et sa résistance, proposant un game design de TPS qui privilégie nettement la stratégie, un soupçon de réflexion et d’observation, plutôt que le bourrinage à la Gears of War. Les éléments du décor autant que l’écologie des zones (eaux, surplombs…) sont toujours à prendre en compte pour éliminer un adversaire le plus rapidement possible sans perdre trop d’énergie vitale ou de munitions. Des petits arguments qui montrent l’influence à la mode des Soul-like, que l’on retrouve d’ailleurs tout autant dans l’utilisation d’assez rare piliers servant autant de point de ravitaillements que de respawn (tout échec abouti à une résurrection… expliquée) entrainant un retour en force de monstres déjà dézingués. Plus compliqué qu’une balade de santé bazooka à la main, Scars Above reste accessible avec quelque petits moments plus corsés et nerveux, mais mise en effet sur son rythme lancinant, sur ses ambiances sonores du plus en plus oppressantes et sur son mystère général pour imposer une tension bien dosée, parfois même aux lisières du survival horror.

Avec une durée de vie qui ne dépasse pas les dix heures en prenant tout son temps et en dégottant l’ensemble des informations structurant le background du jeu, l’expérience n’est effectivement pas révolutionnaire, mais se montre malgré quelques faiblesses techniques et des mécaniques prévisibles, plutôt prenante par son petit scénario de série SF bien ficelé et sa direction artistique soignée. Et c’est déjà pas mal.