ROMANCING SAGA : MINSTREL SONG REMASTERED
Japon – 2001 / 2022
Support : Nintendo Switch, Playstation 5, PC
Genre : RPG
Développeur : Square Enix
Éditeur : Square Enix
Musique : Kenji Ito
Durée de jeu : élevée
Langue : Anglais
Date de sortie : 01 décembre 2022
LE PITCH
À la fin d’un combat qui semblait interminable, Death et Schirach furent enfermés et privés de leurs pouvoirs, et Saruin fut lui aussi emprisonné grâce à la puissance des Fatestones suite au sacrifice du noble héros Mirsa. Ce combat titanesque eut lieu il y a 1 000 ans. Les Fatestones ont été éparpillés aux quatre coins du monde, et les dieux maléfiques font leur retour. Huit héros se lancent chacun dans une aventure qui semble être guidée par la destinée. Dans le vaste paysage de Mardias, quelles légendes laisseront ces aventuriers derrière eux ? C’est à vous de le décider !
Chanson de Geste
Premier opus des SaGa apparu sur console de salon en 1992, Romancing SaGa s’était offert en 2005 un luxueux remake tout en 3D sur Playstation 2. Une refonte qui a son tour renait en mode Remaster et débarque, cette fois-ci, enfin en France.
Bien moins célèbre et populaire que l’inénarrable Final Fantasy (avec lequel il partage parfois son bestiaire), la saga SaGa (pardon) s’est toujours en définitif présentée comme une branche plus exigeante, complexe et expérimentale du RPG à la japonaise. Ainsi dans cette gigantesque quête qui oppose une nouvelle fois une poignée de héros face à un dieux du mal rejailli de l’oubli mille ans après un combat apocalyptique, le scénario n’a certainement pas l’intention de tenir le joueur par la main, de lui expliquer par le menu et d’interminables dialogues les techniques de jeux, les stratégies et surtout le défilé de la ou des quêtes en cours. Avec des airs de Open World austère, Romancing SaGa lâche ainsi totalement la bride de l’aventurier qui doit alors découvrir par lui-même la route à suivre et la destiné de chacun de ses personnages. Là aussi, à l’instar d’un futur Live-A-Live, le jeu se découpe en huit grands chapitres correspondant pour chacun à un héros très différent proposant son introduction, ses mésaventures, sa conclusion… avant que tout le monde ne se réunisse pour l’ultime bataille dans un épilogue plus épique encore. Un fils de seigneur, un pirate, un chercheur de trésor, une jeune villageoise, une danseuse, un guerrier, un sauvage et un voleur vont peu à peu révéler leurs personnalités, leurs cultures et leurs différentes aptitudes sur une large map que l’on peut explorer en toute liberté…. Quitte à se retrouver face à des dangers inextricables. Il n’est ainsi pas rare d’aller trop loin ou de se frotter à un lieu hors de porté pour peu de ne pas avoir choisi le bon embranchement sur la route.
Un monde à découvrir pour s’y perdre
D’autant plus déroutant qu’il n’y a pas vraiment de gestion de niveau dans Romancing Saga puisque tout le monde, simple ennemis et boss, s’alignent progressivement sur le niveau des avatars. Plus compliqué encore, si les personnages peuvent mourir et être ramenés à la vie par quelques objets ou magies, ils ont chacun une limite de résurrection et peuvent ainsi rester définitivement mort, voir provoquer un vrai Game Over lorsque c’est le personnage central. Si les affrontements proprement dit et les différentes techniques appréhendées embrassent de manières très classiques les codes du combat au tour-par-tour, les mécaniques du jeu sont bien plus subtiles et il faut trouver le parfait équilibre entre le levelling et l’évitement des combats et surtout accumuler monnaies et joyaux afin d’améliorer considérablement un équipement souvent seul à même de véritablement faire la différence. On aurait alors pu penser qu’avec l’opportunité d’un remake puis d’un remaster de ce dernier, Square-Enix en aurait profité pour faciliter la découverte aux nouveaux joueurs. Que nenni : quelques petites options pour accélérer le rythme, des petits tutos bien placés au début, mais aussi et surtout la possibilité pour les psychopathes de rendre les boss plus acharnés encore. Un RPG de niche assumée accompagné ici de quelques persos et scénarios inédits et qui mise surtout sur quelques légères retouches techniques. Passé d’une 2D encore relativement austère en 92 à une toute nouvelle 3D au look SD sobrement efficace en 2005, Romancing Saga : Minstrel Song adoucit les contours de ses modélisations, affine les textures, ajuste l’affichage et revoit certains arrangements musicaux pour passer le cap de cette nouvelle décennie. Rien de vraiment spectaculaire mais de petites intentions (filtres divers en options) qui permet de ne pas trop plisser les yeux pendant la bonne quarantaine d’heures de l’aventure. Cependant quel dommage une fois encore de réserver cette sortie aux anglophones, le jeu restant bloqué, voix et textes, soit en japonais soit en anglais. Un jalon important de l’histoire du RPG mais qui reste dédié aux pros et aux curieux.