ROBOCOP ROGUE CITY
Pologne – 2023
Support : PS5, Xbox Series, PC
Genre : FPS, Action
Musique : Draco Nared, Chris Detyna
Développeur : Teyon
Durée : moyenne
Langue : français
Éditeur : Nacon
Date de sortie : 2 novembre 2023
LE PITCH
Abattu par des dealers de drogue, l’agent Alex Murphy revient à la vie grâce à l’intervention de l’OCP. Des transplantations cybernétiques font désormais de lui un être 50 % homme, 50 % machine, mais il demeure 100 % agent de police pour éliminer le mal qui ronge la ville de Détroit.
Moitié homme, moitié robot
Fondé en 2006, Teyon a débuté son parcours en développant notamment de nombreux titres orientés joueurs occasionnels sur DSiware et Wiiware. Puis, le studio polonais a revu ses ambitions à la hausse, non sans difficultés, en se lançant dans des adaptions de licences ciné.
Apparu au cinéma en 1987 dans le film de Paul Verhoeven, Robocop fait partie des grandes figures héroïques des années 80/90. Pourtant, après quelques adaptations en jeux vidéo, le super flic de Detroit a disparu des consoles et ordinateurs pendant presque vingt ans. Il a tout de même fait un retour remarqué en tant qu’invité dans Mortal Kombat 11, aux côtés de ses camarades Rambo et Terminator avant de connaître une nouvelle aventure en bonne et due forme. Heureux hasard, c’est aussi sous la houlette de Teyon que celle-ci est conçue, le même studio qui avait travaillé sur les titres mettant en scène ces deux autres grands héros du cinéma d’action. Le résultat n’était toutefois pas à la hauteur des attentes des fans. Il faut tout de même reconnaître que le studio a fourni des efforts pour redresser la barre : après le rail-shooter de triste mémoire qu’a été le Rambo The Video Game de 2014, le studio polonais a livré Terminator Resistance en 2019. Si les sensations de jeu et le rythme n’étaient pas vraiment au rendez-vous, les développeurs ont tout de même montré un certain respect de la saga d’origine au niveau de l’ambiance.
Robot de corvée
Avec Robocop Rogue City, on se trouve face à la même contradiction. D’une part, l’équipe de Teyon montre une véritable estime des films en reproduisant fidèlement l’ambiance de ce Détroit rongé par la criminalité. Malgré une réalisation inégale, notamment ternie par des PNJ à l’animation aussi pauvre que leur modélisation, les décors sont rendus avec une certaine finesse. Les cinéphiles devraient, en outre, noter les nombreux clins d’œil, dans les thèmes musicaux réorchestrés et dans la performance de Peter Weller qui reprend son rôle emblématique, mais surtout dans les dialogues, remplis du même ton sarcastique que dans les long-métrages, ou encore les bruitages, dont celui du fameux Auto 9 utilisé par le protagoniste. Les sensations de tir sont d’ailleurs bien plus réussies que dans Terminator Resistance et les premières heures de jeu laisse augurer, à défaut d’un jeu d’action subtile (un véritable char d’assaut sur pattes incapable de s’accroupir laisse peu de place au combat tactique), un petit plaisir coupable bourrin. Malheureusement, les fusillades deviennent vite pénibles dans la mesure où le moindre junky est ici aussi résistant que notre héros et dispose au passage d’un stock illimité de grenades ; sans oublier que ces loubards sont aussi précis avec leurs flingues que les mercenaires formés au combat. Enfin, le rythme est encore une fois entaché par des séquences annexes, certes utiles pour installer l’ambiance, mais extrêmement fastidieuse en termes de jouabilité ; à cela s’ajoute à l’aspect enquête qui incite à explorer chaque décor pour découvrir des documents compromettants ou des doses de nuke : si cela permet d’engranger des points d’expérience, cela a surtout tendance à ralentir une action déjà loin d’être palpitante. En gros, cette nouvelle production peut éventuellement faire le job auprès des fans de cinéma, mais manque clairement d’arguments pour séduire les amateurs de jeu d’action.