RATCHET & CLANK : RIFT APART
Etats-Unis – 2021
Support : Playstation 5
Genre : Plateformes, aventure
Développeur : Insomniac Games
Musique : Mark Mithersbaugh, Wataru Hokoyama
Éditeur : Sony Entertainment Interactive Europe
Durée de jeu : Moyenne
Langue : Français disponible (audio et textes)
Date de sortie : 11 juin 2021
LE PITCH
Partez en tourisme dimensionnel avec Ratchet et Clank, et affrontez un empereur maléfique originaire d’une autre réalité. Passez d’un monde fascinant à un autre à vitesse grand V et profitez de graphismes incroyables et d’un arsenal extrêmement varié en rejoignant les aventuriers intergalactiques.
La gifle !
En quelques sept mois d’existence, le catalogue d’exclusivités propre à la PS5 ne compte qu’un seul jeu: Returnal. Le magnifique Demon’s Souls est un remake, on oubliera Destruction AllStars et les Spider-Man, comme de nombreux titres, sont ou sortiront également sur PS4. C’est dans ce contexte que Ratchet & Clank: Rift Appart apporte sa contribution. Maniable, prenant, drôle et beau à se damner ! Je vous l’assure : ici, on va vous en parler, de gifle !
Parfois, il faut juste être direct et dire ce que l’on pense : du point de vue technique, ce Ratchet & Clank: Rift Appart laisse sans voix. Bien sûr, on avait vu ici et là des vidéos promotionnelles qui promettaient monts et merveilles. Cependant, comme l’a dit un sage musclé des années 80, une vidéo ne rend pas les coups. Le seul avis qui compte, c’est celui qui se fait le pad en main ! Une fois le jeu lancé, on se rend rapidement compte que ce R&C n’était pas qu’une grande gueule. C’est aussi une gifle monumentale !
Clairement, c’est une expérience graphique nouvelle dans le jeu vidéo. Le rendu des matériaux est extrêmement fin. Les différents shaders, qui définissent comment la lumière rebondit sur une surface, sont réellement bluffants pour du temps réel, notamment ceux qui impliquent du subsurface scatering (SSS). Le SSS simule la dispersion de la lumière à l’intérieur d’un matériau et est toujours très coûteux. Bien entendu, en temps réel, cette dispersion est feinte pour gagner du temps, mais elle reste difficile à reproduire de manière convaincante. Dans R&C, ce SSS est le plus souvent visible sur la peau des moines lézards, qui peuvent être très nombreux à l’écran, perdus au milieu des tir et des explosions… Et le moteur ne bronche à aucun moment.
Le texturing n’est pas en reste. Les images appliquées aux différentes géométries ont une résolution qui ne vacille jamais, même en gros plan. Le mode photo permet de tester la robustesse de plusieurs de ces textures de manière vraiment poussée et, même si ce mode profite de l’arrêt de l’action pour améliorer le rendu, il n’y a rien à redire. C’est nickel ! Dans le même temps, le ray tracing est utilisé à bon escient, sans trop ponctionner sur le reste. À priori, il n’est utilisé que pour le calcul des ombres et des reflets et ne gère pas l’illumination globale, ou alors de manière très limitée. Il s’agit là de l’utilisation la plus coûteuse du RT, qui consiste à gérer l’apport lumineux des sources de lumières secondaires. Cela reste à confirmer, cela dit. Parmi les 3 modes de rendu proposés, le jeu en »Performance RT » et celui qui permet de jouer en 60fps sans trop de concessions. Ajoutez à cela un rig très poussé qui permet des animations cartoonesques au possible, un univers qui fourmille de détails en tout genre et des dialogues enfantins souvent drôles, et on a vite l’impression d’être devant un Pixar des années 2000 interactif. Avec R&C, c’est définitif : la next gen est enfin là.
L’assurance beauté
On peut le dire : »C’est de toute beautay ». À tel point que tous les défauts qui pourraient être reprochés au titre sont tout de suite excusés par sa performance graphique. Bon, il faut être honnête, ces défauts sont peu nombreux et ressemblent plus à des regrets de chipoteurs qu’à autre chose. Mais tout de même, le jeu reste globalement très classique. C’est super solide, que ce soit en termes de maniabilité, de variété de situations et d’armement… mais c’est classique.
On le voit bien, Insomniac Games a voulu proposer un jeu familial et les développeurs n’ont pris aucun risque dans leurs propositions de gameplay. La mécanique de jeu n’exploite l’idée de dimensions parallèles que pour proposer des variations graphiques le long d’un chemin ou pour donner une esthétique nouvelle au gameplay du grappin. Les deux personnages principaux, Ratchet et Rivet, proposent exactement la même jouabilité. On aurait aimé avoir une interaction différente suivant le personnage, avec un Ratchet au style habituel et une Rivet au style plus dynamique, plus rapide en attaque et en esquive mais avec des impacts moins puissants, par exemple. Ou encore, des altérations suivant les armures portées. Ce n’est pas le cas et c’est dommage… mais le titre est si beau qu’on lui pardonnera bien ça!
Le jeu est classique mais certainement pas monotone. Ce R&C regorge de situations qui contribuent à renouveler l’aventure sur la durée et avec un rythme très bien géré. Rift Appart nous propose des phases de jeu en monde (semi) ouvert avec la liberté d’organiser l’ordre de ses objectifs, des épreuves sur rail complètement scriptées et un arsenal super varié avec des armes qui peuvent évoluer suivant nos choix. Une myriade d’objets à collectionner encouragent grandement l’exploration et il existe même des petites phases de puzzle qui pourraient être un jeu en soi, en particulière celui où Clank doit trouver une solution pour ouvrir la voie à ses doubles, qui foncent droit devant eux dans une logique qui ressemblerait à un vrai remake 3D des lemmings. Enfin, petit bonus gratuit qui ne sert à rien : le jeu propose également la possibilité de personnaliser tout un tas de détails cosmétiques pour le seul plaisir des yeux. De l’allure de votre arme à celui des pièces récoltées dans le jeu en passant par la taille de votre tête. Allez y, c’est juste la fête !
C’est vraiment sympa d’explorer Ratchet & Clank Rift Appart, autant pour son histoire enfantine et bien écrite que pour son gameplay classique mais solide et sa réalisation technique inédite. Si le graphisme ne doit jamais prendre la priorité sur le gameplay, il faut bien reconnaître qu’ici, l’expérience visuelle a été un élément important dans l’appréciation du jeu. Après, il ne faut pas oublier que la technologie évolue et que la marque laissée par cette gifle graphique finira par s’estomper. Mais tout de même, avec le temps, il restera encore au titre la réputation d’un bon jeu familial facile à prendre en main, qui propose une aventure sympathique et une durée de vie honorable d’une quinzaine d’heures en ligne droite. Notons également qu’en l’espace de quelques mois, les développeurs de chez Insomniac Game ont réussi à nous proposer deux jeux et un remaster de très bonne qualité. GG !