PRINCE OF PERSIA : THE LOST CROWN
France – 2024
Support : Playstation 5, Xbox Series, PC, Nintendo Switch
Genre : Action, Aventure, Plateforme
Développeur : Ubisoft Montpellier
Editeur : Ubisoft
Musique : Gareth Coker, Mentrix
Durée de jeu : Elevée
Langue : Français
Date de sortie : 15 janvier 2024
LE PITCH
Sargon part au secours du prince Ghassan de Persépolis, retenu au Mont Qaf à la suite de son enlèvement. Il est accompagné au cours de son périple par d’autres combattants amis : Artaban, Vahram, Menolias et Orod. Il est armé de deux épées Qaïs et Laïla.
Retour en grâce
Une légende du jeu vidéo revient : Prince of Persia. Pas forcément le fameux remake des Sables du temps tant attendu (le verrons-nous un jour ?), mais un tout nouveau chapitre inédit conçu par l’excellent équipe d’Ubisoft Montpellier (Rayman Origins, Soldats Inconnus : Frères d’armes), seize ans après la précédente, et très esthétique, tentative de la génération PS3 / Xbox 360. Autant dire que les aventures persanes nous manquaient cruellement.
Et ça tombe bien car plus que jamais le jeu plonge totalement dans la culture de Perse, invoquant créatures mythologies et déités héritées de son histoire, mais aussi de nombreuses emprunts dans l’architecture, stylistiques et musicaux (Mentrix est effectivement une compositrice iranienne) et même linguistique (on peut faire le jeu en Farsi) qui donnent à The Lost Crown une saveur toute particulière. Des cinématiques aux multiples découvertes des nombreux environnements souvent très variés, l’exotisme frappe le joueur et l’entraine dans une atmosphère dépaysante, exotique et magique que ce dernier va explorer et traverser sans cesse, mais avec un plaisir jamais démenti. La forêt, les catacombes difficilement éclairées par un esprit de feu, les bâtisses en ruines perchées sur les hauteurs, les palais royaux, l’aspect huis-clos du Metroidvania (conforté ici par l’ensorcellement qui isole temporellement les lieux) n’est jamais écrasant, combiné avec talent à un level design savamment dosé. Les défis de plateforme font depuis le premier bijou de Jordan Mechner en 1989 naturellement partie de l’ADN de la licence, et ils ménagent ici tour à tour des phases excitantes et nerveuses, et des passages beaucoup plus tendus, complexes, poussant souvent à s’y reprendre à plusieurs fois afin d’en connaitre tous les pièges et en embrasser le rythme particulier pour en venir à bout. La base certes, mais précise et pointue, invitant aussi par ses particularités à constamment rechercher de nouveaux pouvoirs et capacités dans l’espoir d’aller toujours plus loin.
Retour de sablier
Comme tout titre du genre ce Prince of Persia repose effectivement sur nombres d’habilités (le déplacement éclair, la capture d’objet dans une faille dimensionnelle…) qui viennent compléter les nombreux mouvements du héros pour révéler peu à peu les nombreux secrets dissimulés dans la vaste carte du jeu. Des télétransporteurs et de nombreux point de sauvegarde sont disposés pour ne pas rendre les incontournables va-et-vient trop laborieux. La difficulté est d’ailleurs bien dosée. Cinq niveaux sont proposés dès le lancement du jeu, mais même en mode moyen, les affrontements connaissent une gradation bien sentie. Les premiers adversaires sont suffisamment statiques pour que le joueur y éprouve les premières attaquent disponibles, les diverses combinaisons, puis peu à peu même les gardes de base se mettent à jouer comme le héros de leurs contres et leurs parades, poussant sans cesse le joueur à chercher la faille et le bon timing pour placer sa propre contre-attaque. Les mouvements sont fluides, la prise en même bien souple et là aussi diverses attaques spéciales ou magies permettant de reprendre de la vie sont à découvrir au cours de l’aventure. Beaucoup plus massifs et bien entendu nettement plus tendus, les combats contre les boss peuvent certes s’avérer punitifs, mais ne seront jamais injustes… Il suffit souvent d’enregistrer le pattern de la créature ou de dégotter quelques amélioration (pendentifs aux effets divers, forges des armes…) pour en être victorieux avec une joie bien méritée. Certes The Lost Crown n’invente rien et s’inscrit volontiers dans une longue tradition de jeux d’aventure / action du même type, mais a su piocher à droite à gauche les meilleures idées et les associer avec un savoir-faire indéniable.
Seul finalement le scénario proprement dit semble un peu trop sage (à l’image du character design d’ailleurs) grillant toutes ses cartouches dans les premières heures en présentant rapidement la troupe des Immortels, dans laquelle Sargon fait office de jeune disciple un peu transparent, comme un groupe amical voir familial avant de le faire voler aux éclats lors de leur tentative de retrouver un prince capturé. La trame retient l’attention, mais ce n’est clairement pas pour elle qu’on rallume inlassablement sa console pour replonger dans ces combats frénétiques, ces mythes d’orient, s’accrochant avec délectation jusqu’aux fameux 100%.