POKÉMON VIOLET & ÉCARLATE
Pokemon Scarlet / Pokemon Violet – Japon – 2022
Support : Nintendo Switch
Genre : RPG
Développeur : Game Freak
Éditeur : Nintendo
Musique : Divers
Durée de jeu : Longue
Langue : Français
Date de sortie : 18 novembre 2022
LE PITCH
Découvrez de nouveaux Pokémon dans une aventure inédite en monde ouvert ! Cette fois, l’aventure vous attend dans la région de Paldea, une vaste contrée parsemée de lacs, de hauts sommets, d’étendues désertiques et de chaînes de montagnes périlleuses. Une infinité de destination pour un seul objectif : devenir le meilleur dresseur !
Pokémon 2077
C’est avec un rythme complètement fou que Game Freak enchaîne les sorties ! Pokemon : Violet et Écarlate est la dernière étape en date de ce marathon couru comme un sprint. Si les ambitions de ce nouvel opus sont mesurées et à la portée de la Nintendo Switch, la technique est défaillante et présente les signes d’une surchauffe évidente liée à une cadence infernale. Cette fois ci, les choses sont claires : Entre fun et finition, il va falloir choisir.
Enfin ! Il est là ! Ce Pokemon en monde ouvert, appelé de nos vœux depuis si longtemps. Game Freak a pris son temps pour passer le pas, proposant dans les derniers épisodes des petites touches qui sonnaient comme une répétition prudente avant le grand saut. Épée et Bouclier nous avait mis l’eau à la bouche avec ses terres sauvages. Puis c’est Arceus qui en a rajouté une couche en proposant de vastes zones, qui restaient encore segmentées de coupures de chargement. L’attente a été longue mais cette fois, c’est la bonne ! La liberté sans transition sera la signature de ce Violet et Écarlate !
Paldea, le monde qui nous accueille, ne propose pas seulement un large territoire à explorer mais également une aventure dont l’histoire est plus solide que celle racontée dans Épée et Bouclier (en même temps, ce n’était pas difficile). Et bien que l’on puisse se perdre selon nos désirs, les événements s’enchaînent assez facilement une fois que le scénario est vraiment lancé. Et pour peu que l’on accepte la touche naïve de la licence, la mise en scène peut même s’avérer accrocheuse sur la fin. Ce ne sera pas le grand spectacle mais avec »l’esprit pokémon », ça se regarde bien.
Du vieux et du moins neuf
Pour égayer son aventure, le titre ne manque pas d’atouts à faire valoir. Les musiques remplissent très largement leur rôle de mise en ambiance tout en sachant rester discrètes quand il le faut. Les nouveaux pokémons de cette neuvième génération ne sont pas dénués de charme, même si, il faut bien l’avouer, on reste dans le schéma traditionnel du jeu de mot animalier associé à un élément. Alors oui, c’est le cœur du concept mais au bout de 25 ans, on peut espérer voir une touche inhabituelle, comme pousser l’idée de pokémons qui n’existent que par la fusion de deux monstres ou explorer leur histoire avec des »paleomons ». Il ne s’agit pas de faire n’importe quoi mais au moins de faire quelque chose.
Dans le prolongement des nouveautés qui n’en sont pas vraiment, on citera également la nouvelle mécanique de la téracristallisation (en un seul mot), qui fait briller vos pokémons de mille feux mais qui, dans le fond, propose un concept proche du dynamax introduit dans Épée et Bouclier, dans la mesure où ces deux mécaniques font office de furies à caractère exceptionnel.
Comme dans la précédente génération, Violet et Écarlate propose aux dresseurs un petit espace de jeu pour chouchouter ses petits monstres, Cette fois, cela se passera durant des sessions de piques-niques. Entre toilettage, jeu et cuisine, l’idée générale du pique-nique est bien en phase avec la notion de grands espaces propre au monde ouvert. Une évolution sympathique de ce qui s’était fait auparavant, donc.
On ne pourra pas le nier : l’univers parcouru se veut réellement chatoyant et enjoué, avec des accents méditerranéens très chaleureux qui fleurent bon les vacances. Il faut dire ici que Paldea trouve la majeur partie de son inspiration dans la péninsule ibérique. Et bien sûr, toute cette volonté de nous faire partir sous les meilleurs auspices s’accompagne de ce chara design reconnaissable au premier coup d’œil, toujours très soigné et presque indémodable ! Même si….
Slomo Gogo
… Même s’il faut bien reconnaître que le style graphique est complètement dépassé techniquement parlant. En effet, si le rendu des personnages reste soigné, les shaders et autres materials que l’ont retrouve dans le reste du jeu ne jouissent pas toujours du même niveau de qualité. Sans trop entrer dans les termes techniques, de nombreuses textures ont une taille réduite et des jointures très visibles. En conséquence, quand elles sont répétées plusieurs fois sur une même surface, elles créent un effet damier disgracieux qui ruine complètement l’aspect graphique de la zone explorée.
Pourtant, l’économie faite sur ces textures ne suffit pas à prémunir le jeu de toute sorte de bugs qui réduisent grandement l’immersion. Le flux des données gérant la continuité de ce monde ouvert est visiblement encore trop important pour le moteur de Game Freak. Au final, le jeu est moche, souffre régulièrement de baisses de fréquence d’images et présente des clignotement difficiles à ignorer. Les ombres ont une résolution misérable et sont instables, la caméra passe souvent sous le sol, les personnages apparaissent au dernier moment… tant et si bien qu’on en vient à adapter sa manière de jouer pour limiter la gêne. Par exemple, on évite les villes ou les vols planés autant que possible. Parfois, même, on oriente la caméra vers le sol pour limiter le nombre d’éléments affichés à l’écran et gagner en fluidité.
Réellement, c’est toute une variété de dysfonctionnements qui émaillent l’aventure et qui sont tout simplement inacceptables pour un produit de la marque Pokemon. Dans l’état actuel, aussi fun puisse-t-il être considéré, Violet et Écarlate nous sort trop souvent de son ambiance pour nous permettre d’ignorer ses défauts techniques. Nous avons attendu le premier patch annoncé pour éditer le test, mais il n’y a pas eu de miracle. Et avec une sortie par an, il est peu probable de voir le titre actuel corrigé par une mise à jour. Bref ! Violet et Écarlate n’est tout simplement pas fini. Si les fans pourront choisir de se concentrer sur le cœur du jeu, les autres joueurs risquent bien de ne pas du tout adhérer à ce qui est proposé actuellement.
Nous attendions un monde ouvert et, dans les faits, nous l’avons eu. Game Freak peut se targuer d’avoir en plus proposé un scénario plutôt bien fait et des mécaniques bien ajustées. Mais sur le plan technique, c’est un échec qui fera date dans l’histoire de la licence. Pour pouvoir empaqueter Paldea dans une si petite console, Violet et Écarlate a du faire bien des sacrifices. Mais ces derniers n’ont pas suffit. Pourtant, les ambitions du titre ne sont pas extraordinaires quand ont voit ce qui a déjà été fait avec Breath of the Wild, sorti il y a déjà cinq ans ou encore Xenoblade Chronicle 3, sorti cette année. Aussi pouvons-nous le dire tout net : le soucis n’est pas la console mais bel et bien un calendrier de développement trop serré pour permettre de proposer un produit de qualité.