Cette appellation est surtout un hommage, évidemment à Pocket Fighter, titre japonais de Super Gem Fighter, de Capcom, mais surtout aux jeux de combat parus sur des supports tels que la Neo Geo Pocket, à commencer par SNK VS Capcom The Match Of The Millennium. Ce dernier avait d’ailleurs reçu un accueil plus favorable que son équivalent de salon, SVC Chaos, grâce à une meilleure maniabilité et, peut-être, l’indulgence accordée à son format, qui explique le design dit Super Deformed qui a charmé les joueurs de l’époque. Pocket Bravery reproduit d’ailleurs ce même style visuel, avec de petits personnages à grosses têtes. Le choix peut toutefois diviser : si l’écran d’une console portable et ses capacités d’affichage limitées justifient ce style disproportionné, dans le cas d’un jeu d’abord conçu pour les grands écrans, l’effet n’est plus le même. Le style SD a en effet le problème de rendre la gestion des distances délicates, à cause des petits membres des combattants. Si Capcom est parvenu à passer outre cet écueil en proposant un jeu qui s’éloigne des productions plus sérieuses et en privilégiant le fun à l’aspect compétitif, les développeurs de Pocket Bravery prennent malgré tout le risque de suivre la voie des jeux plus traditionnels.

Brave mais pas téméraire

Pour cela, l’équipe de Statera s’est appuyé sur un système riche et un cast de personnages variés. Ainsi, sans réinventer la roue, Pocket Bravery mélange les influences tirées des incontournables des années 1990, de Street Fighter II à The King Of Fighters. La particularité du jeu réside tout de même dans la jauge élémentaire qui classifie les combattants parmi les types feu, glace ou foudre, par exemple. Cette jauge, différente de la barre de furie, permet d’effectuer une sorte de combo breaker pour interrompre l’offensive de son adversaire ou de lancer une attaque propre à chaque personnage et ainsi effectuer un enchaînement unique. Pour le reste, on retrouve des mécaniques habituelles qui sont expliquées en détail dans un didacticiel dédié plutôt bien conçu ou au cours des premiers chapitres du mode Histoire. Une bonne chose pour les débutants qui peuvent en outre profiter du mode de contrôle simplifié pour lancer les coups spéciaux et effectuer des combos avec un seul bouton.

Au final, le pari de concevoir un jeu de combat compétitif avec un style SD s’avère risqué, à cause du manque de précision que cela engendre. Mais Pocket Bravery demeure un titre sympathique grâce à une maniabilité plutôt souple et différents modes pour les adeptes de jeu en solo, avec des bonus à la clé, comme des personnages supplémentaires et des couleurs à leur faire revêtir.