Dès la première prise en main, on sent que l’univers de l’épisode d’origine est bien exploité. Même si le character design change radicalement de direction pour emprunter des accents très juvéniles, tout en rondeur et haut en couleur, on reconnaît chacun de nos héros au premier coup d’œil. Dans le même mouvement, on retrouve tout ce qui touche à l’univers de la licence, dont les personae, en particulier. Le fan ne sera donc pas pris au dépourvu, quand bien même la mécanique de jeu du spin off est radicalement différente du titre principal. Ici, il n’y a plus du tout de tour par tour en formation linéaire. Dans Persona 5 Tactica, on se la joue Xcom. La bonne gestion de vos équipes passera autant par les statistiques de vos personnages que par leur placement dans l’espace des combats. Le système est assez riche pour proposer plusieurs bonnes idées dans un ensemble finalement très accessible, qui pourrait même séduire les plus novices d’entre nous. Cependant, une fois la première dizaine d’heures de jeu passée, on sent que le titre peine à se renouveler. A partir de ce point, l’appréciation du titre se joue principalement sur l’attachement à l’histoire, qui prend une place importante. Vraiment très importante.

Ça tape et ça parle sans détour

L’histoire est très importante. Peut-être même plus que la mécanique du jeu. Car Persona 5 Tactica a beaucoup de chose à dire mais finalement peu à montrer. Le titre enchaîne les phases de dialogues et les sessions de combats sans jamais discontinuer. Il n’y aura pas de moment dédié à l’exploration. Tactica est à la limite du visual novel. Il développe son histoire à travers des dialogues copieux. Voire trop longs. Les situations décrites restent tout de même accrocheuses, dans la mesure où l’histoire se développe dans des mondes en pleine crise politique. Mais pour en voir le bout, il faudra autant lire que jouer. Heureusement, à part pour les quelques longueurs déjà évoquées, Tactica sait maintenir un rythme bien équilibré. Le jeu à proprement parlé sait reprendre le relais de l’histoire avec une mise en scène soignée, notamment sur les attaques spéciales, et une IA qui peut avoir du répondant pour le joueur qui souhaite augmenter le niveau de difficulté. Et il y a même des quêtes secondaires pour les chasseurs de succès en tout genre. Enfin, si le cœur du jeu est solide, la technique reste assez faible. Mieux vaut abandonner le grand écran et choisir l’option portable pour jouer à Persona 5 Tactica.

Persona 5 Tactica est explosif les dix premières heures puis s’essouffle doucement. Il se répète un peu et présente quelques phases de dialogues difficiles. Mais au bout d’une trentaine d’heures sur l’histoire principale, le bilan reste positif. Le jeu est assez faible techniquement mais il reste accrocheur visuellement. La musique est agréable et les combats prenants. L’ergonomie n’est pas en reste et permet un contrôle facile de tous les aspects du titre. Bref, si vous aimez lire et taper, Tactica s’avère être un très bon livre de chevet. Le compagnon de vos rêves idéal…