PERSONA 3 RELOAD
Japon – 2007 / 2024
Support : Playstation 5, Xbox Series, PC
Genre : RPG, Fantastique
Développeur : P-Studio
Editeur : SEGA
Musique : Shoji Meguro
Durée de jeu : Élevée
Langue : Français disponible
Date de sortie : 02 février 2024
LE PITCH
Entrez dans l’Heure sombre et scellez votre destin. Immiscez-vous dans la peau d’un nouvel élève poussé vers un destin inattendu quand il découvre l’existence d’une heure « cachée » entre un jour et le suivant… Éveillez un pouvoir irréel et percez les mystères de l’Heure sombre. Combattez avec vos amis et laissez votre empreinte dans leur mémoire.
Coup de projecteur sur l’heure sombre
Avec le succès non démenti du fabuleux Persona 5, dévié sur toutes les machines et étendu sous de multiples formes, Atlus tient enfin sa licence au rayonnement quasi-mondial. Un tout nouveau chapitre se faisant cruellement attendre, c’est donc sur les anciens épisodes que l’éditeur capitalise à mort. Après une ressortie légèrement remasterisée, voici le remake à la sauce Persona 5 de Persona 3.
Un choix qui n’est pas si incongru que cela puisque si Persona 4 avait déjà concrétisé l’ascension de la saga à une reconnaissante plus large, c’est bel et bien Persona 3 qui avait posé les bases de la licence telle qu’on la connait. En particulier dans son alliance équilibrée, voir imbriquée entre les explorations type rogue-like du RPG et les longues séquences façon Visual Novel de l’anime pour adolescent. Sorti en 2007 sur Playstation 2, ce dernier présentait donc un groupe de lycéen capables d’invoquer leur Persona et combattre les créatures mystiques qui habitent le Tartare, édifice mystérieux qui apparait durant l’heure sombre, heure supplémentaire et hors du temps qui apparait après minuit. Avec cette refonte intitulée Reload le récit est toujours le même et se paye même l’outrecuidance d’évacuer discrètement les chapitres supplémentaires des moutures Persona 3 FES et Portable, mais s’efforce grâce son moteur de jeu bien plus riche directement hérité de Persona 5, d’ajouter quelques cuts scenes animées et dialogues inédits afin d’approfondir les figures secondaires de la petite bande.
Highschool Revival
L’amélioration est toute aussi notable du coté de ce fameux Tartare aux niveaux toujours générés aléatoirement, mais désormais avec des variations d’environnements beaucoup plus significatives de designs et d’esthétiques. Et puis la possibilité de pouvoir enfin s’y déplacer rapidement (on peut courir !!!) change forcément la donne. Un petit coup de frais qui semblait beaucoup moins nécessaire du côté du système de combat déjà bien précis et rodés, avec un principe de « faiblesses » permettant en cas de failles d’accumuler les attaques de plus en plus puissantes, qui a depuis largement été éprouvé par ses successeurs. Toujours aussi fun et efficace, cette approche au tour par tour, se développe tout de même avec l’addition d’une attaque ultime, Théurgie, extrêmement puissante et spectaculaire, et la capacité de passer son tour à un allié après avoir affaibli son adversaire. Une idée piquée à Persona 5 qui en dehors de deux-trois emprunts rendant l’expérience générale plus souple et plus fun (avec le téléphone portable permettant de suivre et de contacter aisément les copains dans la journée) sert surtout de maitre étalon technique. Le moteur du jeu est identique, mais aussi sa nouvelle mise en scène, son découpage des dialogues et plus légèrement une esthétique animé bien typée, vive et moderne. La bande son toujours généreuse de Shoji Meguro a même connu quelques remixes plus électro et jazzy au passage.
Pas de quoi transformer ce brave Persona 3, mais plutôt le rendre plus accessible, tout en préservant son exploration sans doute un peu plus aride, son aspect social servant pour le coup uniquement à l’amélioration des persona, et un ton naturellement plus sombre et inquiétant, puisqu’encore très marqué par la série dont le jeu n’était qu’un spin-of : Shin Megami Tensei. Du jeune avec du vieux, mais pour la bonne cause.