PATHFINDER : WRATH OF THE RIGHTEOUS
Russie – 2021 / 2022
Support : Playstation 5, Xbox Series X & S, PC, Nintendo Switch
Genre : RPG
Développeur : Owlcat Games
Musique : Dmitry V. Silantyev
Éditeur : META Publishing
Durée de jeu : Longue
Langues : Anglais (voix), Français (textes)
Date de sortie : 29 septembre 2022
LE PITCH
Vos pas vous mèneront jusqu’à la Plaie du Monde, où s’est ouverte une brèche vers les Abysses d’où a déferlé une horde démonique semant la terreur et la désolation sur son passage. Pendant plus d’un siècle, les nations de la région ont combattu sans relâche, s’efforçant de repousser l’ennemi sans jamais y parvenir. Mais aujourd’hui, vous avez une chance de pouvoir mettre un terme à cette guerre …
à moi les sous quêtes !
Pathfinder : Wrath of the Righteous est un C-RPG, acronyme de »Computer Role Playing Game ». C’est la forme de RPG vidéo-ludique la plus vieille. Certains diront même la plus pure, tant elle cherche à rester fidèle à son modèle plateau. Après avoir conquis les joueurs PC en septembre 2021, Wrath of the Righteous débarque sur le territoire des consoles avec une version dénommée Enhanced Edition pour exhiber son art et séduire les masses. Clairement, pour cette nouvelle mission, le titre a bien des atouts à faire valoir. Mais il a aussi un gros souci, la Némésis de tous les C-RPG qui débarquent sur console : la manette.
Nous n’allons pas refaire le test de Pathfinder : Wrath of the Righteous. Le jeu a fait ses preuves il y a déjà plus d’un an et la version traitée aujourd’hui lui est égale : il s’agit d’un jeu de rôle en 3D isométrique avec une allure vieille école assez plaisante. Il présente un univers bien écrit, avec une histoire complètement unique à chaque partie et particulièrement pointue dans les détails. Il faut dire que le titre se repose sur un lore bien fourni puisque Pathfinder, le jeu de plateau, est actif depuis 2009. Ainsi le jeu fourmille-t-il d’événements, de sous-quêtes, de lieux secrets, de races diverses, chacune avec une culture propre… Autant d’éléments qui sont mis à contribution pour proposer de la variété et du choix. Et tout est détaillé jusque dans les liens hypertextes disponibles dans les diverses fenêtres de dialogues pour vous donner une explication des termes qui pourraient être inaccessibles aux non initiés. Les amateurs de lectures vont être aux anges.
Le jeu initial a pu présenter quelques bugs dans ses premiers mois mais rien de bloquant. Ils ont été corrigés avec le temps au fur et à mesure des mises à jour, qu’on retrouve dans la version actuelle. La base est donc solide.
La base est solide mais elle vient de l’univers PC (master race). En d’autres termes, on parle du combo clavier souris, de la possibilité de tirer l’aspect visuel du jeu vers le haut ou encore des possibilités de paramétrages annexes qui font écho à la philosophie du jeu lui même. Bref, sur PC, on est en plein dans la zone de confort du C-RPG. Mais qu’en est-il de la version console ?
Put the pad down !
Le gros défi de Owlcat Games a été d’imaginer un système permettant de jouer à Wrath of the Righteous dans de bonnes conditions hors de cette zone de confort. Et on peut dire sans sourciller qu’ils ont réussi leur coup. Bien sûr, certains rappelleront que Pathfinder : King Maker, l’épisode précédent, avait déjà commencé le travail. Certes… mais il était bien bogué.
Graphiquement, même sur les supports les plus puissants, on sent qu’on est un ton en dessous de ce qui se joue sur PC. Les ombres sont moins bien dessinées, certaines textures peuvent apparaître tardivement et il peut arriver que des objets restent invisibles à l’écran mais bloquent malgré tout votre personnage. Cela dit, dans l’ensemble, il s’agit vraiment de petites concessions qui ne lèsent pas la qualité artistique du titre.
Comme on pouvait s’y attendre, les possibilités de paramétrages ont été grandement réduites et se concentrent principalement sur l’agencement des commandes, qui, étonnamment, restent convaincantes pour du jeu à la manette. On ne peut pas dire que la prise en main se fait instinctivement au premier contact. Il y aura un coup à prendre mais la courbe de progression permet d’accompagner le joueur dans son apprentissage et la gestion des nombreux menus du jeu finit par être assez fluide. Nous ne conseillons pas pour autant de tenter l’expérience du combat temps réel (sans pause) avec la manette dès le lancement mais les plus talentueux pourraient bien faire quelques vidéos pour montrer leurs prouesses. Après, il n’y a pas de mystère : si vous avez un clavier et une souris à brancher sur votre console et que vous êtes de ce bord, allez-y de bon cœur. Ce ne sera que du plus sur un jeu déjà très bon.
Coloré, bien raconté, extrêmement riche et généreux, Wrath of the Righteous avait déjà tout pour plaire sur sa plate-forme d’origine. Il y avait donc, sur le plan vidéo-ludique, plus à perdre qu’à gagner en passant sur console. Si, après King Maker, ces craintes étaient légitimes, elles se sont révélées infondées. Owlcat Games a su préserver l’essence du titre et présenter une version très fidèle. L’ergonomie à la manette, en particulier, est vraiment une petite réussite, compte tenu des possibilités du support. La perfection était hors d’atteinte mais ils ont su proposer quelque chose de très convaincant. Aux côtés de Dragon age : origins, de Pillars of eternity et autre Disco Elysium, Pathfinder : Wrath of the Righteous Enhanced Edition rejoint les C-RPG qui ont réussi leur passage sur console.