Octopath Traveler 2 reprend donc le concept de son prédécesseur : un groupe de huit personnages aux talents aussi divers que variés, s’associent sur les terres de Solistia afin de découvrir le monde et accomplir les quêtes de chacun, ainsi qu’un nombre incalculable de missions secondaire. Dans le monde d’Octopath Traveler 2, l’accent est mis sur le voyage, le goût de l’aventure, la découverte de terres et d’univers différents, entourant chaque personnage. Chacun des héros dispose de compétences et de talents qui lui sont propres et tous ont un background à faire valoir. C’est l’un des atouts de la saga Octopath Traveler, proposer toute une galerie de protagonistes que le joueur va être amené à contrôler au sein d’un groupe qui va progressivement gagner en puissance, grâce à l’entraide et la complémentarité de chacun. Si le joueur débute en prenant en main le personnage de son choix, il va être amené au fil du jeu à rencontrer d’autres héros et héroïnes, issus de cultures, d’univers (et d’inspirations) différentes : japon féodal, western, fantasy… Les possibilités sont grandes dans le jeu de Square Enix, puisque tous les personnages disposent de leurs propres compétences : se battre en duel, obtenir des objets, soutirer des informations, voire inviter les habitants locaux à l’accompagner pour un bout de chemin. Chaque héros possède ses propres actions spéciales, qui pourront servir durant l’aventure et surtout lors des combats au tour par tour contre les innombrables créatures et personnages malfaisants qui jalonnent l’aventure. De toute évidence, les connaisseurs du premier d’Octopath Traveler ne seront pas dépaysés, puisque les mécaniques de jeu ne changent pas, que ce soit le système de classes et de compétences ou bien sûr les combats et leur mécanique de failles à déceler chez l’adversaire afin de lui porter le coup de grâce, qui rend les affrontements aussi stratégiques que minutieux, bien que jamais réellement révolutionnaires. La nouveauté de ce second opus n’en est pas une réellement, il s’agit plutôt d’une amélioration et d’un élargissement de la perspective du premier jeu. Car le scénario, tout autant que les possibilités et les ramifications, ont été considérablement revus à la hausse. Ainsi, les personnages bénéficient de destins croisés qu’il est possible (mais pas indispensable) d’explorer tout au long de l’aventure. A chaque héros rencontré et intégrant le groupe, on pourra découvrir le passé et l’histoire (mais ce n’est pas obligatoire). Puis, chacun dispose d’une série de chapitres à explorer, déblocables suivant le niveau d’XP atteint, ainsi que des missions intermédiaires et facultatives, ce qui confère au jeu une durée de vie assez faramineuse. Même si l’entrée en matière de chaque héros suit une mécanique assez similaire (un secret à découvrir, des antagonistes sur le passage et un combat contre un boss) et finalement assez linéaire, il se dégage de l’écriture de chacun des arcs un charme fou et une bonne odeur d’aventure.

Art of Pixel

Techniquement, Octopath Traveler 2 poursuit l’approche artistique développée dans son prédécesseur. On est en présence d’un jeu au style graphique HD-2D, soit un parti-pris recréant le style graphique 2D basé sur les pixels de l’aire 16 bits, associé à un style de diorama 3D haute définition. En résulte un rendu assez magnifique pour les mirettes (et pour les amateurs). A moins d’être totalement hermétique au pixel art et aux petits sprites animés sommairement, le jeu régale la rétine, avec des effets de lumière, de dégradés de couleurs, de brouillard et d’ombres qui défilent à l’écran, qui apportent énormément à l’atmosphère visuelle d’un jeu qui multiplie les environnements. Sur ce second opus, les développeurs maîtrisent clairement leur sujet. D’ailleurs, le jeu met en place un système d’écoulement du temps, avec un cycle jour/nuit switchable par la pression d’un simple bouton, qui ouvre des perspectives à certaines actions réalisables à uniquement à certaines heures du jour ou de la nuit. Comme tout bon RPG au tour par tour qui se respecte, les combats sont très nombreux sur certains environnements plus sauvages (et donc dangereux) qui émaillent la carte du monde, et les allergiques aux apparitions d’ennemis en mode aléatoire en seront pour leurs frais. Mais l’augmentation des XP, et donc des compétences, passe par là, et il devient vite enthousiasmant de coller des tannés à certaines créatures en quelques coups bien sentis.

Ajouté à cela, la musique sublime de Yasunori Nishiki, qui rempile avec bonheur, on obtient avec cet Octopath Traveler 2 un soft à la personnalité technique affirmée, qui ne plaira pas nécessairement à tout le monde, mais qui saura séduire les amateurs et devrait emporter dans son souffle épique tous les adorateurs du premier opus, dont il constitue le prolongement absolument parfait.