NINJA GAIDEN MASTER COLLECTION
Japon – 2004 / 2021
Support : Playstation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PC
Genre : Action
Développeur : Team Ninja
Durée : longue
Langue : français
Distributeur : Koei Tecmo
Date de sortie : 10 juin 2021
LE PITCH
Vêtu de sa combinaison de cuire taillée sur mesure, le super shinobi Ryu Hayabusa est prêt à affronter les démons pour sauver son village, le monde… et de jolies blondes.
Violet de violence
En 2021, rien n’est officiellement annoncé à son sujet et pourtant quelques bruits circulent déjà au sujet d’un Ninja Gaiden 4. En attendant de réaliser ce fantasme, ou de doucher définitivement tout espoir, Koei Tecmo réunit ses trois prédécesseurs pour le plus grand plaisir de joueurs un peu masochistes.
Que l’on ne se méprenne pas : il ne s’agit pas ici des tout premiers Ninja Gaiden, sortis dans les salles d’arcade à la fin des années 1980 avant d’être portés sur consoles, à commencer par la NES. Cette compilation concerne les épisodes modernes, ou leurs versions révisées, en l’occurrence. On retrouve en effet Ninja Gaiden Sigma et Sigma 2, conçus à l’origine pour la PS3 avant d’être portés sur Vita, ainsi que Ninja Gaiden 3 Razor’s Edge. Annoncé dès le départ, ce choix a immédiatement déçu les puristes, puisque les volets Sigma apportent quelques modifications plutôt notables aux jeux d’origine. Néanmoins, cela ne devrait pas empêcher un autre public, notamment ceux qui les découvrent pour la première fois, de se pencher sur ces derniers. Certes, la difficulté, tout comme l’aspect gore, est revue à la baisse, avec un nombre d’ennemis moins élevé à l’écran ou l’ajout des munitions illimitées pour les armes de tir et l’abondance de point de sauvegarde dans le deuxième volet. Mais, en réalité, le défi reste sacrément relevé, car, dans Ninja Gaiden, le moindre troufion est là pour faire mal ; on n’est jamais à l’abri d’un ennemi rampant au sol une jambe en moins, prêt à lancer une attaque kamikaze dès que l’on a le dos tourné… Tout cela sans même que l’on ait besoin de débloquer le mode Master Ninja !
Une voie périlleuse
Le cas de Ninja Gaiden 3 est un peu à part puisqu’il s’agit du premier épisode développé sans la tête pensante de ce reboot lancé en 2004. Hironobu Itagaki, également à l’origine des jeux de combat Dead Or Alive, a toujours voulu offrir une expérience hardcore aux fans d’action les plus téméraires. Philosophie dont s’est éloignée ce troisième volet en multipliant les QTE et autres actions contextuelles pour rendre la formule accessible au plus grand nombre. Razor’s Edge a été pensé pour revenir à l’action pur et dure, mais la difficulté semble ici augmentée de manière artificielle, entre des collisions bien moins précises qu’auparavant et les tourelles ou hélicoptères qui arrosent le joueur jusqu’à l’absurde. Néanmoins, même si l’on peut faire la fine bouche, on a ici affaire à trois jeux de référence dans leur genre : la série de Team Ninja se montre unique tant les combats qu’elle propose sont survoltés, ceci grâce à l’animation fluide, rapide, et aux bruitages qui claquent pour rendre viscéral l’impact de chaque coup. Chaque affrontement est alors d’une violence jouissive. Ou douloureuse, quand les choses se passent mal : mais les joueurs avides de challenge savent que le plaisir est d’autant plus grand quand l’on passe un obstacle à première vue infranchissable. Et ça, Ninja Gaiden en recèle un bon paquet.
Maître ou acolyte ?
Si, dans l’absolu, on peut facilement recommander cette Master Collection à tous les joueurs en quêtes de sensations fortes, on ne peut tout de même pas s’empêcher d’émettre quelques réserves. Il faut, d’une part, garder en tête que l’on a droit à de « simples » portages. Chaque jeu apparaît avec ses graphismes d’époque et, même si les machines les plus récentes permettent de profiter d’un affichage en 4K, le rendu visuel fait forcément son âge. En outre, sur une PS4 ancien modèle, et certainement sur Xbox One et Switch, les graphismes souffrent d’un aliasing assez prononcé. C’est sans doute le prix à payer pour bénéficier d’un frame rate constant. Mais si cela permet de profiter du second épisode sans ses ralentissement disgracieux, le bénéfice l’emporte largement. D’autre part, les options de jeu en ligne disponibles dans Sigma 2 et Razor’s Edge ont tout simplement été supprimées : le mode de jeu en équipe de Sigma est toutefois inclus, mais seulement jouable avec un partenaire contrôlé par la console. Heureusement, ces quelques écueils demeurent assez anecdotiques à côté des qualités de ces trois titres.