MOUNT & BLADE II : BANNERLORD
Suède – 2022
Support : Playstation 5, Xbox Series X & S, PC
Genre : RPG, Action, Stratégie
Développeur : Paradox Interactive
Éditeur : TaleWorlds Entertainment
Musique : Finn Seliger
Durée de jeu : Longue
Langue : Anglais (voix), Français (textes)
Date de sortie : 25 octobre 2022
LE PITCH
Les cors résonnent et les corbeaux s’attroupent. Un empire est déchiré par la guerre civile. Passé ses frontières, de nouveaux royaumes se dressent. Fourbissez votre épée, ceignez-vous de votre armure, invoquez vos partisans et chevauchez en quête de gloire sur les champs de bataille de Calradia.
Le boute them all
Où que vous soyez, il y a toujours un étranger à bouter hors de ses terres ancestrales. Mais dans le même temps, il y a toujours cette attente de l’Élu qui le fera. Et si, aujourd’hui, c’était vous, cet Élu ? Partir de rien pour finir par conquérir son prochain et administrer ses terres, c’est tout le programme proposé par Mount and Blade 2 : Bannerlord dans un jeu qui vous promet de la gestion, de la stratégie en temps réel et des combats interactifs. Une formule tout en un qui est visuellement à la traîne mais qui tient techniquement ses promesses. Ou au moins la majorité. En tout cas assez pour ne pas être élu…
De prime abord, Mount and Blade 2 : Bannerlord ne paie vraiment pas de mine. Son esthétique globale et ses propositions graphiques sont pour le moins assez rustres. Des interpénétrations évidentes dans l’animation de certains personnages principaux donnent très rapidement le sentiment que le jeu ne a été peu soignée à certains endroit clés. Il n’y a pas à dire : le titre n’est pas au niveau de ce qui pourrait être visuellement attendu en 2022. Il ne flatte pas l’œil et on se lance dans son aventure avec l’impression qu’on ne va pas tenir bien longtemps si le reste est du même calibre.
Mais après quelques courtes heures de jeu, l’élan nous emporte dans son pitch simple sur le papier mais bien difficile à mettre en place. Pour résumer, vous incarnez un simple homme du peuple qui trace sa route pour devenir un dirigeant d’une civilisation médiévale. Bannerlord vous embarque dans un enchaînement de petites victoires satisfaisantes qui poussent le joueur à écrire son histoire toujours plus loin. Marche après marche, on s’attelle avec beaucoup de motivation à mettre en place les conditions de son ascension sociale. Et on se retrouve facilement à compter nos heures de jeu par dizaine sans avoir eu l’impression de perdre son temps. Pour parler très simplement : on est pris !
Le fond, la forme
Il faut tout de même reconnaître que le titre ne se laisse pas dompter facilement. Les possibilités d’actions étant très nombreuses, il faut donner un peu de sa personne pour finir par réellement comprendre le jeu. Les débuts pourront donc paraître un peu rudes, d’autant plus que les diverses missions se basent sur des types de commandes bien différentes. On comprend aisément qu’un siège ne se gère pas comme une forge. Mais cette petite difficulté d’apprentissage contribue à nous convaincre que notre réussite virtuelle médiévale est bel et bien la nôtre.
Dans la réalité du monde véritable, notre sentiment de réussite est tout simplement celle du jeu. Mount and Blade 2 : Bannerlord n’est pas très beau, présente des animations parfois brutes et une interface utilisateur qui pourrait passez pour vieillotte. Mais au-delà de la forme, il propose un vrai système de gestion, intelligent et finement pensé. Il donne également à voir des combats dantesques, qui collent aux tripes (ou ce sont les tripes des autres qui nous collent ?). Le monde proposé semble réellement vivant, avec ses cultures propres et des aspirations différentes selon les choix faits en début de partie. Le titre offre assez d’options de jeu pour présenter une durée de vie bien plus que conséquente. Enfin, la campagne solo balise assez bien la progression du joueur pour l’encourager à aller toujours plus loin.
Mount and Blade 2 : Bannerlord est un animal fougueux ! Il faudra apprendre à maîtriser ses ambitions, qui sont tout de même assez voraces. Gestion, stratégie, combat et conquête, le programme est dense. Autant de possibilités de jeu impliquent forcément des concessions. Le jeu est graphiquement dépassé et parfois, l’IA fait pester. Mais dans l’ensemble, ces lacunes restent gérables. Son principal défaut reste d’être un peu difficile à appréhender mais, promis, celui ou celle qui parviendra à dépasser les premiers paliers de difficulté se donnera les clés d’un monde ouvert très accrocheur.