MORTAL KOMBAT 1
États-Unis – 2023 / 2024
Support : Playstation 5, Nintendo Switch, Xbox Series, PC
Genre : Combat
Musique : Wilbert Roget II
Développeur : NetherRealm Studios
Durée : longue
Langue : français
Éditeur : Warner Bros.
Date de sortie : 24 septembre 2024
LE PITCH
Après avoir vaincu Kronika, Liu Kang est promu divinité du feu et gardien du temps. Afin de préserver la paix dans le nouveau continuum qu’il a créé, il prive Shang Tsung et Quan Chi de leurs pouvoirs. Mais le plan tourne mal lorsque ces deux derniers rencontrent un allié inattendu.
Un éternel (re)commencement
En trente ans d’existence, Mortal Kombat a fait du chemin. De la caricature de Street Fighter des débuts, la saga est passée à un vrai jeu de combat compétitif, même s’il ne se détachera jamais de son image de nanar, construit, cela dit, autour d’un univers extrêmement riche et surtout d’une violence aussi grotesque que jubilatoire.
Si le dernier épisode en date porte le numéro 1, c’est pour indiquer un nouveau commencement : Mortal Kombat avait déjà eu droit à un reboot en 2011, mais c’était surtout l’occasion de proposer une relecture des trois premiers volets. Cette fois, l’histoire est fondée sur une toute nouvelle continuité. À la fin de MK11, la victoire de Liu Kang lui ouvre les portes de la divinité, ce qui lui permet de créer sa propre réalité. Dans celle-ci, Raiden est un simple fermier qui récolte des choux aux côtés de son ami Kung Lao, tandis que l’impératrice Sindel règne dans la paix sur l’Outre-Monde. Scorpion et Sub-Zero, quant à eux, travaillent main dans la main au sein des Lin Kuei pour assurer la protection du Royaume Terre. Toutes ces nouvelles relations sont illustrées dans le désormais classique mode Histoire. Encore une fois, les dialogues d’une effarante platitude (même si certaines blagues font mouche) et les situations abracadabrantesques sont loin de laisser un souvenir impérissable, mais il faut reconnaître que la qualité de la réalisation demeure bluffante : c’est un véritable film interactif qui se déroule sous les yeux des joueurs, enchaînant des scènes d’action toujours plus spectaculaires. Une fois l’aventure bouclée, les adeptes de jeu solo peuvent se tourner vers les Tours, équivalents au mode Arcade offrant une série de six ou dix duels, à moins que l’on choisisse les variantes illimitées pour mettre à l’épreuve son endurance.
Du kombat en kantité
Mais le vrai plat de résistance se trouve dans le mode Invasions. Il s’agit ici d’explorer une carte à travers différents plateaux de type jeu de l’oie aux cours de campagnes saisonnières renouvelées environ tous les mois et demi. L’objectif est alors de vaincre un boss, sachant que le chemin qui mène à lui est semé d’affrontements aux conditions spécifiques, comme des chutes de boules de feu ou des attaques de scies circulaires, ainsi que de divers mini-jeux dont les fameux exercices Test Your Might qui demande d’accumuler de la force en martelant les touches pour briser un objet. Outre la maîtrise du système de combat, la clef réside dans le choix du personnage avant chaque épreuve, sachant que chacun porte en lui un ou deux éléments. Ainsi, un combattant de type poison fait plus de dégâts à un combattant de type électrique, qui s’avère lui-même plus efficace contre un combattant de type glace, par exemple. A cela s’ajoute le butin que l’on récupère en cours de route, qui comprend des objets utiles tels que les talismans qui octroient divers bonus, mais aussi une tonne d’objets cosmétiques pour personnaliser chacun des guerriers et se distinguer face aux joueurs du monde entier. Si le mode Invasions fait le job en proposant des heures de divertissement, il concentre les principaux travers du jeu-service. Certes, ces mécaniques se trouvent dans d’autres jeux de combat récents, mais, depuis MK11, NetherRealm n’y va pas de main morte, en multipliant les monnaies virtuelles (quatre différentes dans MK1, dont une avec date d’expiration) et le contenu temporaire. Heureusement, les joueurs acharnés peuvent toujours rentabiliser les nombreuses heures englouties en limitant l’usage d’argent réel au strict minimum.
Koup de pied volant non identifié
Car, il y a fort à parier que les fans de longue date vont en passer des heures, sur ce nouveau volet. Les détracteurs de la série vont à nouveau reprocher la rigidité du jeu dans les animations comme dans les sensations. Mais ceux qui ont embrassés ce feeling bien particulier devraient vite retrouver leurs repères. On note toutefois une vitesse de jeu revue légèrement à la baisse, pour des matchs plus posés, mais le rythme demeure dynamique et les possibilités de Kombos sont toujours aussi nombreuses, et même bien plus, permettant aux techniciens de s’en donner à cœur joie. Non seulement, chaque personnage dispose, en effet, de nouveaux enchaînements aériens, mais en plus MK1 introduit le tout nouveau système de Kaméo. Il s’agit en fait d’un système d’allié grâce auquel chaque joueur choisit un second personnage parmi une liste spécifique ; ce dernier peut intervenir sur commande pour prolonger un combo ou interrompre celui de l’adversaire. Au passage, les développeurs ont fait le choix de revenir à quelque chose de plus simple au niveau des jauges, puisque les barres de puissances offensives et défensives sont ici réunies en une jauge plus traditionnelle. Exit également la fausse bonne idée des variantes de personnages, qui permettait de gonfler la liste, mais qui apportait surtout de la confusion au moment de faire son choix et d’étudier les match-up. Enfin, à la sortie, le jeu en ligne manque cruellement d’options : on a bien le choix entre matchs classés et matchs amicaux, privés ou non, mais il n’est pas possible de filtrer sa recherche par région ou niveau de connexion, ce qui entraîne une qualité de jeu assez aléatoire. Néanmoins, le code réseau était un point fort des volets précédents, ce qui laisse espérer que NetherRealm devrait rapidement combler cette lacune.
Vu de loin, Mortal Kombat 1 ressemble énormément à son prédécesseur. Mais les équipes de NetherRealm ont choisi d’évacuer certains points superflus au niveau des kombats pour ajouter d’autres éléments tout aussi impressionnants, mais plus techniques pour un vrai plaisir renouvelé. Le modèle économique appuyé par des éléments de rétentions omniprésents risque toutefois de faire lever quelques sourcils.
Khaos Reigns
Un an après la sortie initiale, MK1 a droit à une extension de taille. Warner ne s’est, en effet, pas contenté d’un simple Kombat Pack 2, mais propose aux joueurs l’ensemble Khaos Reigns, comprenant la seconde vague de personnages supplémentaires ainsi que de nouveaux chapitres pour la campagne scénarisée. Celle-ci prend directement la suite de l’histoire contée dans le jeu de base et poursuit l’exploration de ce monde bouleversée où la plupart des personnages se montrent sous un nouveau jour. Si les plus grands fans de l’univers MK ont ici quelques heures supplémentaires pour s’immerger dans le lore, les autres risquent à nouveau de soupirer devant une histoire qui se prend beaucoup trop aux sérieux compte tenu de l’écriture toujours aussi saugrenue. Il faut en revanche saluer la mise en scène des affrontements qui se montrent toujours aussi travaillée et spectaculaire. La prolongation de cette campagne est surtout un bon prétexte pour introduire les kombattants supplémentaires, à savoir Cyrax et Sektor, qui ont été « gender-swappés » à l’occasion de ce grand reboot, ainsi que le ninja des ombres Noob Saibot. A ces personnages disponibles dès la sortie, s’ajoutent des invités qui rejoindront la liste dans les mois à venir : Ghostface de la saga Scream, le T-1000, grand antagoniste de Terminator 2, et Conan le Barbare. Avec un ensemble vendu une cinquantaine d’euros, on peut regretter que l’éditeur ne propose pas le choix de ne se procurer uniquement le Kombat Pack 2. Mais cette grosse mise à jour à le mérite d’apporter des éléments gratuits : des niveaux supplémentaires, mais aussi les Animalities, ces variantes de Fatalities qui permettent à son personnage d’invoquer une forme animale pour achever son adversaire.