MONSTER MENU : THE SCAVENGER’S COOKBOOK
Shikabanegurai no Boukenmeshi – Japon – 2022
Support : Playstation 5, Playstation 4, Nintendo Switch
Genre : RPG
Développeur : Nipon Ichi Software
Éditeur : NIS America
Musique : Divers
Durée de jeu : Élevée
Langue : Anglais
Date de sortie : 26 mai 2023
LE PITCH
Lorsqu’un groupe d’aventuriers plonge dans les profondeurs d’un donjon inexploré, ils réalisent vite qu’ils ont eu les yeux plus gros que le ventre. Perdus et désespérés, ils doivent à tout prix trouver de quoi se nourrir ainsi qu’un moyen de s’échapper.
Palais subtils
Et voici le nouveau Rogue-like made in Nippon Ichi Software ! Encore une fois une expérience en marge et un menu aussi roboratif que frugale à base d’explorations répétitives, de morts interminables et de cannibalisme kawaï.
Fini le temps des héros glorieux, dans Monster Menu la petite troupe qui se constituera progressivement (et tous personnalisables) a voulu jouer les aventuriers de l’obscur mais a fini par tomber après s’être intoxiqué en bouffant le cadavre d’un monstre faisandé. Comme puni, ils se réveillent dans un lieu plus vaste et inquiétant encore, succession de donjons à dix étages (avec boss final) qui se renouvellent à l’infini. Un pur Rogue-Like où chaque game over oblige à retourner au niveau zéro, toute expérience perdue, mais avec heureusement les quelques compétences débloquées en bandoulière. Pire, pas d’assauts furieux sur les ennemis non plus, il faut savoir se faire discret, avancer méticuleusement et opter pour l’attaque surprise si on ne veut pas finir systématiquement au tapis. On savait les développeurs de NIS sadiques, on ne pensait pas que c’était à ce point tant Monster Menu se révèle sadique et punitif à l’extrême dans ses mécaniques obligeant les plus courageux à repartir inlassablement tout en bas de l’échelle et gravir à nouveau, étages après étages, des lieux de toute façon méconnaissables où les bonus et trésors se font beaucoup plus rares que les ennemis voraces. Si le gameplay des combats repose sur un système semi-stratégique très classique pour le studio avec l’inévitable damier, les classes de héros (guerrier, archer…) et les placements tactiques, la grande particularité de Monster Menu vient, comme son nom l’indique, de son approche alimentaire.
Cauchemar en cuisine
Autant dungeon-crawler que jeu de survie, celui-ci réclame donc de constamment surveiller les jauges de Faim, Soif et Calorie, entrainant rapidement une chute drastique de l’efficacité des attaques, des déplacements, voir une mort par épuisement. Dur, surtout que pour remonter la barre il faut croquer directement dans les ennemis achevés, avec des boosts de stats très aléatoires (et souvent quelques malus), voir même bouffer ses anciens alliés tombés au combat question de ne pas perdre toute l’expérience accumulée. Les personnages ont beau être mignon tout plein, prompt à un humour très manga et à des tenues pas toujours du meilleur goût, ils ne rechigneront pas à s’essayer avec délectation au cannibalisme. Il fallait oser ! Bien entendu cet ingrédient incontournable est surtout important entre chaque étage du donjon où il sera proposé de faire une pause question de reprendre du poil de la bête en s’essayant à un peu de cuisine rustique. Au départ à la main puis peu à peu avec quelques ustensiles bricolés en cours de route (casseroles, cuillères…), les recettes s’expérimentent autant qu’elles se découvrent dans quelques coffres inespérés. Soupe de cailloux, restes de monstres divers, salades plus sophistiquées, le but est de pouvoir remonter de manière plus efficace les points de vie, de remplir les jauges astreignantes et d’espérer dégotter quelques bonus plus que bienvenus pour l’étage suivants. Attention encore une fois à ne pas se planter sur les doses sous peine de voir toute la bande se lancer dans un spectaculaire concours de gerbe collective.
Comme toujours atypique et osé, la nouvelle proposition de NIS propose un mélange de mécaniques originales et de canons largement éprouvés dans une atmosphère assez branque. Si le scénario ne décolle jamais vraiment et que le joueur a la sensation de refaire à peu près toujours la même chose, les amateurs de chalenge RPG corsé et de cuisine extrême y trouveront possiblement une expérience à leurs goûts (douteux).