Monster Hunter: World avait été une étape importante dans l’ouverture de la licence au grand public. Monster Hunter Wilds propose une vision nouvelle pour poursuivre cette quête de joueurs. Au premier contact, on remarque tout de suite que la plus grosse différence entre les deux titres réside dans l’abandon de la traque. Dans World, cette traque segmentait les sessions de chasse en invitant le joueur à observer son environnement pour retrouver les traces du monstre qu’il avait poussé à la fuite après un combat. Dans Wilds, il suffira d’appeler sa monture pour être automatiquement guidé vers le nouveau repère de la proie après sa fuite. L’abandon de la traque donne un rythme plus soutenu au détriment de la finesse d’exploration. Pour autant, l’observation reste un élément important lors des combats. En effet, le nouvel opus introduit une mécanique de concentration qui demande au joueur d’observer la bête pour repérer et cibler les plaies ouvertes afin d’infliger un maximum de dégâts. Ces blessures ne sont pas toujours présentes et apparaissent sur différentes parties du corps. Il faut donc alterner régulièrement entre la frappe globale et le ciblage lors des combats. Au final, cette mécanique introduit un rapport au monstre bien plus précis que tout ce qui s’était fait par le passé. Dans le prolongement de ce contact réduit à l’environnement, on remarquera que le grappin est moins mis à contribution lors des déplacements et les interactions entre les bêtes elles-mêmes sont moins poussées. En somme, là où World mettait en avant son monde, Wilds se recentre sur les monstres.

Formule simple, mécanique complexe

Monster Hunter Wilds propose un rapport au monstre plus direct et une interaction à l’environnement moins élaborée. Les anciens apprécieront ces nouveautés comme une synthèse de la formule habituelle. Pour les novices, en revanche, les choses ne seront pas aussi simples. Il donne bien un minimum d’informations pour guider le joueur, mais comme la priorité est clairement donnée au rythme, ces explications sont souvent lapidaires. En fait, le titre est bien trop complexe pour pouvoir résumer ses multiples fonctions en quelques lignes et ce sera au joueur de produire un travail de recherche. D’autant plus que beaucoup d’informations sont mal données. On pensera notamment à celles qui s’affichent en plein combat, dans un petit texte avec une vidéo explicative. Dans le feu de l’action, ces informations sont juste illisibles… et en réalité, ce n’est pas important. Le mieux est de ne pas chercher à comprendre tout de suite et de se laisser le temps de découvrir les choses par soi-même, au fil de ses besoins. La quête de l’information devient alors une chasse en soi, aussi gratifiante que n’importe quelle mission. Et ici, il ne faudra pas hésiter à se connecter à la communauté de fans. Car chaque mécanique peut donner lieu à une multitude d’astuces et de débats, voire d’applications inattendues. Et même sans ces informations, le jeu reste largement accessible. Bref, avec Monster Hunter Wilds, il y a assez de matière pour ravir l’exégète de la série, et assez de pragmatisme pour satisfaire la brute du pad. Il n’y aura que ceux qui n’y jouent pas pour ne pas y arriver.

Maniable, beau et pêchu, Monster Hunter Wilds a presque tout pour lui. Son seul défaut serait bien d’avoir l’audace de vouloir s’ouvrir à encore plus de monde en proposant une approche plus orientée action qu’à l’accoutumée. Pourtant, le jeu reste complexe. Pour chaque mécanique présentée en quelques lignes, il y a une montagne de subtilités cachées qui ne se révéleront que par le jeu de l’entraide. Les plus introvertis exclusivement tournés vers le jeu solo pourront toujours avancer à leur rythme, tant le titre reste accessible, quoi qu’il arrive. Mais dans l’idéal, il vaut mieux privilégier les réseaux. La série des Monster Hunter a toujours été une plate-forme d’échange et Monster Hunter Wilds ne déroge pas à la règle.