Si ce n’est toi, c’est donc ton frère ! D’entrée de jeu, nous n’avons aucun doute sur la filiation de L’épopée fraternelle à la série des Mario & Luigi. Le titre propose une formule bien rodée, qui joue sur les fondamentaux ludiques de la marque Mario tout en y injectant des mécaniques issues du J-RPG. Nous nous retrouvons donc avec des level designs qui mettent en avant le saut et des phases de combats qui se jouent au tour par tour autour d’un sens du rythme et du jeu à deux personnages. Dans le milieu du J-RPG, cet ensemble est littéralement la signature de la série. Ce qui fait la particularité de l’épisode L’épopée fraternelle, c’est le panel de compétences inédites qui se rendront disponibles au fur et à mesure de votre avancée dans l’aventure. Comme le titre met l’accent sur des mécaniques de jeu de plate-forme, on ne s’étonnera pas de voir que certaines de ces nouvelles compétences permettent d’explorer de zones inexplorées dans les mondes déjà conclus. Cela donne à L’épopée fraternelle des allures de Metroidvania toujours plaisant, où les retours donnent pas mal de satisfactions et permettent d’allonger la durée de vie du jeu sans imposer quoi que ce soit au joueur.

One piece

Et des aller / retours, le jeu en propose quelques un. L’épopée fraternelle se joue dans un univers inédit, qui tourne autour du thème de l’électricité et de la navigation. Pour des raisons qui se révèlent doucement au cours de l’histoire, les terres émergées de ce monde se sont disloquées soudainement et ont fini éparpillées dans l’océan. À bord de l’île principale, qui est flottante, les frères plombiers doivent suivre divers courants marins à la recherche des autres morceaux de terre afin de les raccorder. Bref, c’est plus une odyssée qu’une épopée. Cette configuration de monde parcellaire donne à l’épisode un rythme de jeu particulier. En effet, si elles sont multiples, les zones restent petites dans leur première exploration. Les sessions de jeu peuvent donc être assez rapides. Pour autant, on ne se sent jamais lésé dans notre sentiment d’avancer dans l’aventure. Et bien qu’on se retrouve à boucler des chapitres facilement, l’histoire prend un certain temps pour se développer.  Ce rythme au cycle court rend l’enchaînement des événements toujours lisible et même quand on se retrouve à devoir fragmenter ses parties, on n’a aucun mal à se retrouver.

One step behind

Quand on regarde les autres aspects du jeu, il semble bien que ce confort de lecture a été principalement pensé à destination des plus jeunes. En effet, L’épopée fraternelle nous a paru être beaucoup plus facile à prendre en main que les épisodes précédents. Lors des phases de combats, le jeu a souvent fait preuve d’une grande tolérance sur des épreuves de rythme que nous avions suivies de manière très laxiste. Bien entendu, les combats restent un minimum compétitif et si nous poussions le bouchon un peu trop loin, la sanction finissait bien par tomber. Mais il ne fait aucun doute que le titre est plus accessible que ses prédécesseurs, qui, sans être des Souls Like, demandaient tout de même d’observer un rythme plus précis. Dans le même temps, pour un adulte, cette facilité d’accès n’est pas dénuée de charme. Elle devient un élément reposant qui s’ajoute aux autres qualités du jeu. Avec son monde coloré à la manière d’un dessin animé, ses animation clownesques, son exploration intrigante et son histoire bien racontée, L’épopée fraternelle propose une expérience très sympathique qui séduira aussi bien les vieux briscards du pad en quête d’un moment tranquille que les bambins du tactile.

Fidèle à l’esprit de sa série, Mario & Luigi : L’épopée fraternelle propose une expérience vidéo ludique très simple sans pour autant être simpliste. Un peu de rythme entre quelques sauts, des personnages tout mignons et une histoire qui se déroule sans accroc ni surprise, c’est parfois tout ce qu’il faut pour faire le petit bonheur des joueurs. Efficace dans ce qu’il propose sans chercher à révolutionner son monde, ce petit jeu cherche avant tout à parler aux plus jeunes avant de chercher à séduire les plus anciens.