LUIGI’S MANSION 2 HD
Luigi’s Mansion : Dark Moon – Canada , Japon – 2013 / 2024
Support : Switch
Genre : Action, Aventure
Développeur : Next Level Games
Editeur : Nintendo
Musique : Chad York, Darren Radtke, Mike Peacock
Durée de jeu : Moyenne
Langue : Français
Date de sortie : 27 juin 2024
LE PITCH
Le frère peureux de Mario est un héros… pour le moins improbable. Rien ne le terrorise plus qu’un manoir hanté, car il a peur des fantômes, sans parler du noir, de la foudre, des objets qui bougent tous seuls et des bruits fracassants. Mais par amitié pour le professeur K. Tastroff, il a pris son courage à deux mains pour tenter de résoudre son problème de fantômes. À moins qu’il n’ait simplement eu peur de lui dire non…
Who ya gonna call ?
Frangin malheureux de la team Mario Bros., Luigi est souvent cantonné au rôle de faire valoir, d’élément comique ou le plus souvent d’option pour deux joueurs. Dur, dur de vivre dans l’ombre de son frangin. Finalement ses petites heures de gloire se trouvent dans la série des Luigi’s Mansion, initiée sur Gamecube où, la peur au ventre, il était transformé en ghostbuster malgré lui. Bonne nouvelle le second opus revient en HD sur Switch.
Retour à cette brève épopée dans un second épisode concoctée initialement pour la 3DS, console au catalogue prolifique et au niveau qualificatif assez bluffant. Et même si ce n’est pas Nintendo proprement dit qui cajolait le soft, l’équipe de Next Level Games avait déjà par le passé largement fait preuve de son savoir et de sa compréhension des canons de la société japonaise avec Mario Strikers Charged Football ou Punch-Out !!. Pas de surprise donc pour les joueurs de la première heure qui retrouve ici à peu de chose près le même mélange d’exploration / aventure que les deux autres opus, avec un ex-plombier toujours armé d’une lampe de poche pour aveugler les ennemis, un révélateur fluorescent pour détecter les éléments invisibles et surtout d’un aspirateur ultra perfectionné pour aspirer les fantômes souvent récalcitrants. Le grand ménage dans quelques vastes demeures hantées jusqu’au trognon, où les missions s’enchainent tranquillement autour des dernières directives du Docteur K. Tastroff et la quête bien lointaine de cristaux de lunes. Très bavards, mais peu passionnant, le scénario de Luigi’s Mansion 2 n’est bien là que vous envelopper un jeu se découpant désormais non pas en longues phases de recherches et d’explorations poussées, mais en courtes séquences (de 10 à 30 minutes) censées mieux correspondre au rythmes des joueurs nomades d’aujourd’hui. Une bonne manière de maitriser le rythme ?
Dépoussiérage
Pas vraiment car ce second opus est constamment ponctué de retours à la base (grâce à un amusant télépixélisateur) et d’allers-retours parfois un peu laborieux dans des pièces d’ores et déjà analysées jusqu’à la moelle. Même si effectivement l’abondance de passages cachés, de coffres embusqués, de petites mécaniques bien huilées ou de trompes-l ’œil sadiques permettent toujours de faire voler quelques liasses de billets supplémentaires ou de rajouter un type de revenant particulier au bestiaire (en vue d’up-grader l’équipement), sur la longueur la le jeu fatigue un peu. Reposant sur des mécaniques extrêmement répétitives, de nombreuses minutes passées à parcourir à nouveau un même couloir ou activer un même levier, il met parfois à rude épreuve la patience d’un joueur qui aurait mieux fait finalement d’oublier ce qui vient de se dérouler dans les mêmes lieux quelques minutes auparavant. Dommage, car en elle-même l’expérience est des plus attachantes en particulier grâce aux nombreuses interactions entre un Luigi brillamment animée et des fantômes particulièrement facétieux, un level designs extrêmement riche et bien pensé et une réalisation dotée de nombreuses finesses.
Luigi’s Mansion 2 était et reste un véritable régal visuel, usant toujours à bon escient, voir même avec une certaines maestria ses effets de profondeur dans des décors de film d’horreur « pour de rire » bourrés de détails et de petits effets parfaitement intégrés. Une direction artistique toujours maitrisée et cohérente qui reprend les codes du film d’horreur à la sauce cartoon, dans les attitudes des occupants des lieux, et en particulier dans le comportement de ce brave Luigi : modélisations toutes en rondeur, animations vives et drolatiques… Même la bande son a profité d’un soin tout particulier, des petits crissements indéfinissables, au tonnerre qui fait trembler les enceintes en passant par les crispations du plombier et les petits rires moqueurs des poltergeists.
Pas sûr que le joueur ait forcément envie d’y revenir pour achever les 100% et dégotter l’intégralité des diamants cachés dans chaque zone, mais la petite dizaine d’heures du mode solo fonctionne au final assez bien. Un petit plaisir qui prend un peu d’étoffe via les modes compétitifs à quatre joueurs en ligne, proposant toujours des chasses chronométrées ou un parcours des combattants bien stressants. Comme pour le reste, ça fonctionne à plein, le joueur passe un très bon moment, mais de là à le classer dans la catégorie des grands classiques Nintendo…