LORDS OF THE FALLEN
Espagne – 2023
Support : Playstation 5, Xbox Series, PC
Genre : Action RPG
Développeur : Hexworks
Editeur : CI Gales
Musique : Cris Velasco, Knut Avenstroup Haugen
Durée de jeu : Elevée
Langue : Français
Date de sortie : 13 octobre 2023
LE PITCH
Après une ère de la pire tyrannie qui soit, le dieu démon Adyr était enfin vaincu. Hélas, les dieux ne restent pas déchus éternellement. Les éons ont passé et la résurrection d’Adyr approche. Le seul espoir de l’humanité est l’Église d’Orius, derniers guerriers de la lumière dans un monde qui s’assombrit de jour en jour. Cet ordre divin a déterré une relique au pouvoir contre nature, une lanterne permettant de passer entre le royaume des vivants et celui des morts. Au mépris de sa foi, l’Église confère ce pouvoir sinistre à ses plus féroces et fidèles champions : les Croisés noirs.
Mourir épée à la main
Réincarné dans les flammes de l’enfer, le Lords of the Fallen entend bien définitivement faire oublier la tentative médiocre de jeu éponyme sortie en 2015, en plongeant plus volontiers encore dans les ténèbres du Souls-like. Un monde ténébreux, une difficulté tendue, une aventure qui se défriche comme la ronce, pour une aventure désespérée mais solide.
Il ne faut certainement jamais s’avouer vaincu. Et CI Games, malgré l’échec cuisant de sa première copie a décidé de se relever, d’apprendre, s’améliorer et gommer ses failles. Un temps prévu pour un être un Lords of the Fallen 2, puis un The Lords of the Fallen, le soft efface carrément l’original en en reprenant le titre sans même passer par la case remake. Un reboot vaguement (très vaguement) en forme de suite lointaine, Lords of the Fallen 2023 traine surtout ses guêtres du coté d’un certain Elden Ring. Une référence absolue et omniprésente mais qui sert ici non pas comme base de décalque mais comme excellence à atteindre, comme modèle à suivre. Et forcément le nouveau background, au-delà d’une sacrée amélioration technique, est beaucoup plus sombre et apocalyptique qu’autrefois, décrivant un royaume de Mournstead déjà ravagé, décharné, débarrassé de lumières et envahi de nombreuses créatures ténébreuses. Et pour arranger le tout, le terrible démon Adyr prépare son retour. L’enfer sur terre ou tout comme, et forcément face à de telles hordes d’ennemis, la quête du héros (dont il faudra naturellement trouver le chemin tout seul comme un grand) n’a rien de la balade de santé. Même si les développeurs ont ici opté pour des successions de zones closes à explorer plutôt qu’un véritable monde ouvert, l’absence de cartes automatiques (certaines sont bien cachées) et d’indications générales, les variations de hardiesse des ennemis et les impacts punitifs, exigent une implication et une attention totale de la part du joueur.
L’arme face au vent
D’ailleurs le gameplay, qui repose là aussi sur des canons éprouvés, se montre plus dynamique et intense que la moyenne. En partie grâce à l’aisance et la fluidité du personnage, sans doute aussi par l’importance apportée aux coups chargés assénés avec précision, donnant rapidement accès à une attaque spéciale cryptée et souvent définitive, mais aussi par la donnée de « l’érosion ». Un malus qui marque la jauge de vie à chaque coup paré, l’affaiblit sans la faire disparaitre, mais qui peut rapidement s’effondrer par suite d’une touche directe. Seule parade à un coup fatal : réussir le maximum d’attaques qui justement réduisent peu à peu la marque d’érosion. De quoi ajouter tension et stratégie à des combats déjà bien stressants. Des petites idées comme ça, Lords of the Fallen en a d’autres, comme l’utilisation de la lanterne d’Umbral, artéfact magique qui permet en cas de décès, de réapparaitre dans le royaume des morts. Pas de quoi pavoiser, en plus d’une jauge de vie réduite de moitié, d’un sablier qui s’égrène impassible et des ennemis qui débarquent par vague, le jeu laisse une chance au joueur, mais une petite. Il faudra cependant forcément en passer par là volontairement, pour découvrir de nouveaux passages et quelques items puissants, avant de retrouver l’une des statues qui permettent de revenir chez les vivants. Une proposition alléchante pour un Souls-Like assez solide, jusque dans la confection de son propre Croisé noir, personnalisable parmi neuf classes initiales (avec des bonus et malus à sérieusement considérés avant de faire son choix), et la constitution progressive d’un équipement entièrement customisable parmi un arsenal particulièrement généreux… Même si on reviendra ici le plus souvent aux formules les plus costaudes et les plus massives. Rien ne vaut un bon coup de claymore entre les deux yeux et une armure blindée pour se sentir (trompeusement) en sécurité.
Jamais facile d’être un petit challenger, surtout lorsqu’un Elden Ring est passé devant et a méchamment renversé la table. Pourtant ce nouveau Lords of the Fallen s’en sort plus qu’honorablement proposant une expérience de jeu ample et exigeante et quelques petites fioritures inédites qui font oublier un sentiment épique forcément un peu moindre.