LIKE A DRAGON : PIRATE YAKUZA IN HAWAII

龍が如く8外伝 Pirates in Hawaii – Japon – 2025
Support : Playstation 5, Xbox Series, PC
Genre : Action, Aventure
Développeur : RGG Studio
Musique : Saori Yoshida
Durée : longue
Langue : Français
Editeur : SEGA
Date de sortie : 21 février 2025
LE PITCH
Echoué sur une plage de Rich Island, Goro Majima a perdu la mémoire, mais pas sa nature, ce qui l’amène à partir à l’aventure pour aider Noah, un jeune habitant de l’île.
50 % Pirate, 50 % Yakuza, 100 % Majima !
Un an après la sortie de Like A Dragon Infinite Wealth, Honolulu ouvre à nouveau ses portes à une aventure mouvementée, qui met cette fois le joueur dans la peau de Goro Majima, l’une des plus grandes stars de la saga.
Le temps où la sortie occidentale d’un épisode de Yakuza, ou Like A Dragon (traduction littérale du titre original Ryu Ga Gotoku), était incertaine paraît désormais bien loin. Les volets récents ont ainsi eu droit à une sortie mondiale, avec doublage anglais et traduction multilingue, français compris, des textes. Les jeux ont même tendance à s’enchaîne à un rythme industriel avec pratiquement une sortie par an depuis la localisation de Yakuza 0 en 2017 si l’on inclut la série Judgment, fondé sur le même univers et des mécaniques de jeu similaires : d’où un risque de lassitude pour les fans de la première heure, voire d’indigestion pour ceux qui ont découvert la saga récemment et qui ont voulu rapidement raccrocher les wagons. Mais ce risque reste limité dans la mesure où Like A Dragon demeure unique dans son genre, en mêlant d’une part monde ouvert et action façon Beat’em up avec une touche de RPG, et en jouant d’autre part sur les tons, alternant entre les séquences dramatiques et les scènes loufoques sans perdre une certaine cohérence. En outre, si l’on explore à nouveau la ville d’Honolulu, comme dans Infinite Wealth, ce devrait être une découverte pour ceux qui auraient zappé ce dernier malgré ses grandes qualités, notamment à cause de son système de combat au tour par tour qui le destine avant tout aux fans de J-RPG pur et dur.
Un Goro peut en cacher un autre
Pirate Yakuza In Hawaii se distingue même en poussant la jauge de l’absurde plus loin qu’à l’accoutumée, l’amnésie de Majima, un personnage déjà décalé à la base, étant un prétexte idéal (peut-être un peu facile aussi) pour l’emmener vers un territoire inexploré. Ce territoire, c’est celui des pirates, et par une succession d’événements inattendus, le protagoniste devient un capitaine prêt à arpenter les mers aux commandes d’un équipage pour le moins chamarré. De tout cela découle, pour commencer, un nouveau style de combat, baptisé Loup de mer, qui permet au héros de manier deux épées, ainsi qu’un revolver, un crochet pour agripper objets comme adversaires et surtout un set d’instruments démoniaques capables d’invoquer diverses créatures marines. Mais cette prémisse est également à l’origine des batailles navales, séquences de jeu particulièrement en vogue ces derniers temps. Celles-ci sont tout de même arrangées à la sauce Yakuza : on commence par recruter les membres de l’équipage au cours de missions annexes et autres défis comme des parties de billard ou des courses de Dragon Kart, puis, une fois en mer, on arrose les embarcations ennemies de projectiles en tous genres, sans oublier d’enchaîner les drifts (oui, oui, sur l’eau), avant de passer à l’abordage dans une grande foire d’empoigne.
Fluctuat nec mergitur
Ainsi, malgré la formule que l’on connaît par cœur, appuyée par le recyclage dans l’écriture comme dans la réalisation, on se laisse prendre au jeu. Majima se montre toujours aussi sympathique et attachant et l’on reste prêt à le suivre malgré les situations totalement aberrantes qu’imposent régulièrement le scénario. De plus, si l’on peut reprocher aux jeux de multiplier les aller-retours, comme dans The Man Who Erased His Name d’ailleurs, pour gonfler artificiellement la durée de la trame principale, on peut lui reconnaître une vraie générosité, en proposant toujours cette même orgie d’activités secondaires mais aussi des histoires parallèles, véritables campagnes optionnelles qui auraient peut-être été vendues en tant qu’extensions distinctes chez d’autres éditeurs. A ce propos, SEGA n’a pas reproduit le faux-pas d’Infinite Wealth qui a consisté à réserver le mode New Game + aux possesseurs de l’édition Deluxe. Alors, si Pirate In Hawaii pourrait être l’épisode de trop pour ceux qui ont enquillé les volets précédents en un cours laps de temps, il demeure une aventure extrêmement plaisante qui demeure abordable même sans avoir exploré l’ensemble de la saga.